Le géant du
Power Symphonique devait s'étendre... C'est du moins ce que l'on pensait lorsque Luca et Alex annoncèrent le découpage de la formation en deux entités. Respectivement
Luca Turilli's Rhapsody et
Rhapsody of fire. Peut-être que le premier cité avait toujours eu à l'esprit une envie irrésistible d'indépendance...multipliant les projets solos, Turilli avait toujours été gage de qualité. Et il ne tarda pas à nous le prouver une fois de plus avec son "Ascending To
Infinity", repoussant les limites du Hollywood
Metal. Livré à lui-même, Alex devait nous faire ses preuves. Après tout, l'une des têtes pensantes d'une icône du genre ne pouvait qu'avoir plus d'une corde à son arc.
Turilli, à la guitare, fut remplacé, mais Fabio continua de servir ce
Rhapsody of
Fire qui semblait lui tenir plus que jamais à coeur.
Artwork magnifique, intitulé aguicheur,
Dark Wings of Steel devait rassurer, soulager, crier haut et fort : "
Rhapsody ne s'éteindra jamais". Tout convergeait vers cette hypothèse. De plus, un élan d'espoir naissait dans le coeur des fans les plus ardents : En effet, Alex avait toujours eu en tête l'envie d'accomplir son "
Rhapsody in black", projet regroupant des bombes de la trempe de "
Reign of Terror" ou "
Aeons of Raging Darkness", c'était le moment ou jamais...
"Vis Divina" ouvre la danse par des choeurs qui ont rarement été aussi majestueux, une certaine tension se dégage, le fameux calme avant la tempête, l'instant qui précède l'arrivée d'un riff monstrueux, amorce d'un titre dévastateur. Pourtant, c'est "
Rising From Tragic
Flames" qui déboule avec un visage étonnement familier...même si le riff à la
Dawn Of
Victory rassure immédiatement, même si la qualité est bien présente, le titre d'ouverture, assez conventionnel, ne transporte pas la fraîcheur annonçant un album inoubliable. En effet, ces mystérieux samples sur l'introduction, ces sublimes choeurs et Fabio ne suffisent pas, car Alex a laissé en reste les autres ingrédients.
La guitare par exemple, techniquement à la hauteur semble réglée comme du papier à musique... Elle ne se permet pas de s'écarter une seule seconde de l'objectif qui lui a été donné. Certes, elle nous gave de sublimes solos ("
Angel Of Light", "
Dark Wings of Steel"), de riffs chirurgicaux ("Fly To Crystal Skies", "Tears Of
Pain"), mais la plupart du temps, soit le reste de la formation ne suit pas (qui pourrait s'attendre à un titre aussi soporifique que "Fly To Crystal Skies" après ce génial riff...), soit la guitare semble se reposer après avoir tout donné, se faisant, après ses moments de gloire, plus discrète que jamais.
Pourtant, Alex semble bel et bien à la hauteur, "
Dark Wings of Steel" regorge de superbes idées, comme cette cohésion entre Fabio et les choeurs sur "Tears Of
Pain" ou "
Sad Mystic
Moon", pour une émotion rarement atteinte chez
Rhapsody. Ce qui manquerait à ce nouveau line-up, c'est un véritable esprit hargneux, une rage et une fougue qui semblent plus que jamais absentes. Car le cofondateur semble, dans cet album, beaucoup trop sage et ne semble pas savoir comment atteindre l'intensité épique ou émotionnelle qui aurait pu faire décoller bon nombre de riffs ou d'interventions vocales de Fabio (on se surprend à imaginer le génial résultat qu'aurait donné le couplet de "My
Sacrifice" avec des musiciens enragés).
Cette intensité est presque atteinte sur "
Dark Wings of Steel", titre éponyme presque réussi. En effet, plus sombre, plus agressif, s'armant d'un génial riff et de samples percutants, l'introduction détruit tout sur son passage. Fabio se montre malsain sur le couplet et nous livre un pré-refrain virtuose. Les réponses entre Fabio et les choeurs transportent une réelle menace et ont vite fait d'engendrer des frissons de vrai plaisir...malheureusement, le refrain ne suit pas, car il se cantonne maladroitement à ce qui a été annoncé lors de l'amorce du morceau.
Alex a toutes les cartes en main pour permettre à
Rhapsody of fire de vivre à nouveau. Il nous livre un album très propre, jamais mauvais, et regorgeant de bonnes idées. Cependant, il lui manque cette fougue, cette variété dans les structures, cette ambition, bref tous ces ingrédients qui faisaient de
Rhapsody un véritable maëlstrom musical. De ce fait, les titres vraiment aboutis sont absents, bien que chacun d'entre eux propose un petit sursaut d'espoir. Un refrain enchanteur par ci, un riff destructeur par là...les pièces du puzzle ne semblent pas mises dans le bon ordre. Le cofondateur de l'un des géants du
Power Symphonique devra, dans les prochaines sorties, sortir l'adrénaline, ou il en sera fini du
Rhapsody of fire que nous connaissons...
RIP
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