Pestilence fut un des plus dignes représentants du metal batave lors de sa première vie, conduisant un thrash/death velu à ses débuts (
Malleus Maleficarum, impitoyable), pour rapidement bifurquer vers un deathmetal racé et rampant (le terrifiant
Consuming Impulse), puis superbe (
Testimony of the Ancients) et enfin alambiqué (Sphères, qui prêtera à discussion). De ses quatre albums, tous bourrés de qualités,
Pestilence a su tirer ses lettres de noblesse, faisant de sa reformation à la fin des années 2000, un come-back aussi attendu que décevant. A nouveau en sommeil depuis le raté
Obsideo, on ne sait ce qui passera par la tête de son leader, Patrick Mameli (on parle d'un projet Death-Jazz-Fusion du nom de
Necromorph).
Toujours est-il que, sous la bannière de Vic Records, voici venir une compilation de ses débuts, regroupant la démo
Dysentery - 1987 - et
The Penance de la même année et deux titres live, joués au
Metal Attack Festival à domicile en juillet 1988. Si
Malleus Maleficarum se voyait, lors de sa réédition, agrémenté de ces deux démos, cette sortie bénéficie du remaster de Dan
Swanö qui ne dénature pas le matériel d'origine, lui amenant même un soupçon de clarté bienvenue, avec en sus les deux titres live, et la pochette reprenant le dessin de
Dysentery (notez d'ailleurs la faute d'impression sur le titre de la pochette), avec 5 pages de textes signés Mameli détaillant les débuts du groupe (plutôt intéressants).
Dysentery, avec Mameli au chant, ressemble au
Possessed de
Seven Churches, et l'impact de cet album sur toute la scène à cette époque est ici indéniable. Le chant de Mameli, plus death que thrash rajoute à ce constat.
Pas totalement abouties, et à mille lieues de la technicité qui a contribué à la popularité du groupe, les compositions sentent bon l'urgence des débuts. Sentant l'apport que pourrait avoir un vocaliste qui tiendrait aussi la basse afin de se produire sur scène, Mameli, Foddis et Rheinhardt recrutent Martin Van Drunen, qui apporte à
The Penance une touche thrash bienvenue (pourtant presque anachronique avec le recul, au vu de l'évolution de la scène) et un son mieux contrôlé (enregistré pourtant dans les mêmes conditions, et à quelques mois d'intervalle). De cette démo, "Affectation", version fossile de "
Cycle Of
Existence", renommé ainsi dans le premier album, fait figure de titre phare, et le groupe a été bien inspiré de renouveler son matériel, tant les titres/versions de
Malleus Maleficarum sont supérieurs, grâce aussi à la production de Kalle Trapp notamment. Un thrash/death brutal et effréné, amené par le débit vocal encore plus effréné d'un Van Drunen encore juvénile. Les deux titres live, eux, sont bien captés et profitent à plein du travail de
Swanö (et de fait, mieux sonorisés que sur la vidéo ci-dessous, qui situe bien l'ambiance malgré la piètre qualité globale).
Pour les fans de thrash/death barbare, piochant autant sur les premiers instants de vie de Death/
Possessed que du
Slayer de
Hell Awaits,
Pestilence sort ici son testament. Un petit cadeau pour les fans, et pour les puristes qui ne sauraient racheter la version du premier disque, agrémentée de ses bonus.
Pas indispensable, mais plutôt sympa, pour cet ancien de la scène européenne, véritable espoir à cette époque.
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