Groupe phare et figure incontournable du deathmetal européen,
Pestilence ne cesse de surprendre au fil de ses albums, évoluant entre chaque réalisation et étonnant encore avec
Spheres, son quatrième album sorti chez Roadrunner à l’automne 1993. Le trio s’épaule pour le coup du bassiste JP Thesseling et s’embarque dans un studio d’enregistrement relativement méconnu dans le circuit sous la houlette de Steve Fontano, pour ressortir avec 33 minutes de metal inclassable, surfant entre death, thrash, jazz & fusion à mille lieux de la brutalité pure de
Consuming Impulse et du deathmetal somptueux de
Testimony of the Ancients.
Si le style de
Pestilence reste reconnaissable sur les bons Mind
Reflections & Multiplie Beings, rappelant les plans de son précédent album, le quatuor hollandais laisse en revanche vite cours à une imagination débordante, multipliant les pointes jazz & fusion au coeur de ses morceaux sur les plans de basse fouillés & atypiques de Tesseling. Uterwijk & Mameli s’essayent de surcroît aux guitares synthés qui, loin d’adoucir la musique et de laisser des repères, compliquent au contraire les structures et rendent l'écoute plutôt ardue.
A trop en faire, hormis de bons titres à l’image des trois premiers morceaux, du titre éponyme ou de Personnal
Energy,
Spheres désarçonne aussi avec des plans techniques & expérimentaux, voire dissonants, et on peine parfois à voir où
Pestilence veut en venir. En outre les trois interludes aux guitares synthés, qui auraient pourtant pu apporter plus de grâce à l’instar des instrumentaux somptueux du précédent
Testimony, restent froid & aseptisés. La production de Steve Fontano est enfin à mon humble avis le point noir de l’album, manquant non seulement de profondeur, de puissance et de clarté, atouts qui auraient apporté une toute autre lecture.
Malgré une technicité et un côté visionnaire irréprochables, proche d'un
Watchtower, inspirant des formations talentueuses tel que les québécois de
Martyr,
Pestilence rate ainsi partiellement le coche avec son quatrième album, tandis que dans les mêmes temps et sur un style relativement proche,
Cynic réussit par exemple remarquablement son entrée avec son album Focus, d’une force et d’un équilibre idéaux. Plein de désillusions, et s'estimant (peut-être à raison) incompris,
Pestilence se sépare dès l’année suivante, quittant ainsi la scène sur une réalisation certes impressionnante et d’avant-garde, mais en demi-teinte, laissant un goût amer d’inachevé après l’écoute de ses 33 petites minutes.
Fabien.
Je tiens l'info de la pochette de Consuming Impulse d'une interview que Patrick Mameli avait accordée à Metal Hammer début 1990, si mes souvenirs sont exacts. Je ne possède malheureusement plus aucun magazine de l'époque, même si beaucoup de petites anecdotes de ce genre trottent encore dans un coin de ma tête, comme celle de Chuck Schuldiner en 1988, lors de la sortie de Leprosy, avouant sa passion immodérée pour le football européen, lui même très bon footballeur ! RIP Chuck. Fabien.
peu de temps après, les voila qui sortent un nouvel album, sans l'ombre d'une hésitation, je l'achète, et quelle ne fut pas ma surprise (deception ???)à l'écoute de ce dernier.
Trop d'experimentations, de sons bizarres, bref une musique trop barrée pour moi...
Du coup, je n'en suis pas allé plus loin avec ce groupe, et suis certainement passé à coté de quelquechose à en lire les chroniques des albums précédents...
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