Une année seulement sépare
Consuming Impulse de son prédécesseur
Malleus Maleficarum, et pourtant la différence entre les deux albums est énorme.
Pestilence hausse non seulement son niveau technique avec l’arrivée du talentueux Patrick Uterwijk, mais se métamorphose aussi d’un groupe de thrashdeath prometteur en un dieu et pionnier du deathmetal européen. Le quatuor change judicieusement d’ingénieur du son en travaillant en cet été 1989 avec Harris Johns aux Studios Lab de Berlin, obtenant ainsi l’épaisseur et la puissance qui manquaient sur l’enregistrement de son premier album produit par Kalle Trap, lui donnant son côté encore thrashisant.
Flanqué d’une illustration moyenne imposée par l’écurie Roadrunner, en lieu et place d’une scène de cannibalisme imaginée par
Pestilence,
Consuming Impulse paraît ainsi fin 1989 et bénéficie toutefois du fort soutien du label, qui vient tout juste de sortir en milieu d’année les tout aussi impitoyables Slowly We
Rot et
Beneath the
Remains d’
Obituary et
Sepultura.
Pestilence y développe une force et une maturité impressionnantes, à une époque où nombre de formations deathmetal respectées définissent encore à peine leur style.
Les compositions de la paire Mameli / Uterwijk sont en effet incroyablement abouties, combinant une lourdeur extrême de tout instant à nombres de passages d’une finesse renversante. Sur le jeu complexe de Marco Foddis, Patrick Mameli dépose des lignes de basse très riches (Martin n’étant que bassiste live avec des partitions simplifiées) servant d’assise à un riffing meurtrier. La voix de Martin Van Drunen se mue quant à elle en un guttural inimitable et désormais terrifiant, un growl transpirant la souffrance, complément indispensable de la pleine réussite et du caractère entier de l'album.
L’atmosphère lourde de la seconde partie du morceau
Dehydrated qui démarre en furie, l’accélération mortelle de
Process of
Suffocation, les guitares lancinantes d’
Echoes of Death et
Suspended Animation, la force du riffing de Chronic
Infection, la finesse de l'invincible Out of the Body, la richesse de l’interlude Proliferous Souls s’enchainant sur le début écrasant de Reduce to
Ashes, sont autant d’éléments montrant la puissance et la densité formidables de
Consuming Impulse.
En 1989, Patrick Mameli et ses comparses misent ainsi sur le mariage de la violence crue du deathmetal avec les mélodies les plus fines. Cette violence caractéristique mélangée à cette subtilité de tout instant, cette technicité et cette qualité d’interprétation, ces growls effrayants, cette mort qui rôde à chaque moment, sont autant d’atouts propulsant directement
Consuming Impulse parmi les références absolues du deathmetal, imposant dès lors
Pestilence parmi les leaders de la scène du moment, aux côtés de Death,
Napalm Death,
Morbid Angel &
Obituary.
Fabien.
Tout a déjà été dit sur cette pièce maîtresse du Death Metal. Je ne m'attarderai donc pas plus sur ses qualités ou ses défauts (y en a-t-il un seul au moins?).
Juste tellement hâte qu'ils nous le jouent en intégralité lors de leur concert à Paris dans 15 jours!!!! Ca risque d'être dément!!!!
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