Particulièrement survolté pour sa première apparition au sein du label
Metal Blade,
Vader foudroyait en cette année 2000 sur l’hallucinant marteau-pilon
Litany, condensé de rythmiques fracassantes et assassines. Le groupe deathmetal emmené par l’infatigable Peter Wiwczarek revint deux ans plus tard sur le néanmoins bon
Revelation, laissant toutefois une partie de sa hargne au placard et adoptant sensiblement une certaine vitesse de croisière.
Avec un rythme de métronome, notre formation polonaise revient alors en cette année 2004 avec
The Beast, son sixième album depuis la parution de
The Ultimate Incantation douze années auparavant. Si
Vader conserve son ingénieur du son Piotr Lukaszewski et sa paire de guitaristes composée de Mauser et Peter, il recrute en revanche Novy à la basse et plus notamment Daray derrière les fûts, en remplacement de son batteur originel Doc, évincé la mort dans l’âme faute à de sérieux problèmes d’alcoolisme lui ayant déjà collé un pied dans la tombe, une année avant sa disparition.
Vader attaque d’entrée avec le bon
Out of the Deep, néanmoins très prévisible, alignant une salve de riffs dans la grande tradition des morceaux cultes
Vicious Circle et
The Crucified Ones de son premier album. Tout au long de
The Beast, on retrouve ainsi de ci de là des références aux précédents efforts du quatuor, depuis le pilonnage de Firebringer &
Insomnia au doux parfum des titres de
Litany, jusqu’à l’articulation de The Sea Came in at Last non sans rappeler les montées en puissance du terrible
Carnal de
Black to the Blind. Cette synthèse reste toutefois académique et réalisée sans grande inspiration, prenant rapidement des allures routinières.
Difficile ainsi d’extraire notoirement des morceaux du lot, tant l’histoire se répète inlassablement au fil de l’avancée de
The Beast, sans compter quelques morceaux comme Apopheniac ou Choices cherchant encore la troisième vitesse. Plusieurs titres prennent toutefois un bon départ, pour citer le riffing agressif et accrocheur en début de
Dark Transmission, bien que la tension retombe asssez vite dans des courbes tout à fait normales. Sans être ennuyeuses, les 37 minutes de l’album défilent ainsi sans histoire, ni moment vraiment mémorable.
Si
Revelation tenait difficilement la distance face à son impitoyable prédécesseur souvent comparé au Reign in
Blood de la carrière du groupe polonais, il gardait toutefois le mérite de lâcher des compositions encore rageuses et inspirées, à l’inverse de
The Beast qui parvient quant à lui difficilement à décoller. Ce sixième album de notre quatuor, sans être franchement mauvais ou très décevant, reste aujourd’hui l’un des albums les plus mous de la longue discographie de
Vader.
Fabien.
Après il est sûr qu'on peut en disserter durant des plombes!
Quelques passages m'amenait à penser que tu mettais les deux sur un pied d'égalité, au temps pour moi.
Pas le meilleur de Vader... C'est se qui se dit. Je voulais prendre d'autres que je n'ai pas encore, mais c'est tout ce que j'ai trouvé chez Gibert. Mais, je me suis dit que si je l'écoute et que je ne me fais pas ch... en l'écoutant, ç'est que c'est bien. Si le seul reproche est celui de "mollesse", le "mou" peut être bon aussi. J'ai l'habitude maintenant sur SOM, que ce qui est décrit comme "pas le meilleur" de bons groupes, c'est en général bon... (on fera une exception pour With Sympathy de Ministry, où là on se dit qu'on a échappé à une carrière en daube fumante...)
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