Dois-je présenter
Filter?
Tout amateur de métal alternatif qui se respecte se doit de connaitre
Filter, un des groupes les plus mythiques des USA. Surtout que le combo est assez connu pour passer sur les stations de radio américaine et sortir des BO pour des films, ayant tout de même pas mal de renommés ("X-Files" ou "
Spawn" par exemple)...en même temps, il faut savoir que le leader chanteur/guitariste Richard Patrick sait bien tirer les ficelles et mener son groupe comme bon lui semble (oui, oui, le monsieur est bien le frère de Robert Patrick, l'acteur incarnant le méchant T-1000 dans
Terminator 2).
Sauf que 2002 s'annonce comme une date primordiale dans la carrière du groupe. 2002 c'est l'année où Richard Patrick décide de sortir "
The Amalgamut" juste avant de passer en cure de désintox, imposant un split provisoire au groupe. Un split qui va durer plusieurs année, avant que le leader ne reforme son groupe, mais sans les musiciens habituels, se privant du bassiste Frank Cavanagh, parti guerroyer en Irak...
2002, c'est aussi l'année où la musique de
Filter atteint son paroxysme en terme d'originalité et de puissance, la cure, n'ayant pas fait que du bien au compositeur et parolier Richard Patrick (à cause du manque de temps pour composer, le manque d'imagination, et l'arrivée des nouveaux musiciens).
"
The Amalgamut" est le troisième album du combo, après un "
Short Bus" très controversé, et un "
Title of Record" très bien inspiré, et avant un "
Anthems for the Damned" très décevant et en manque d'originalité.
Je n'irais pas par quatre chemins, la pochette est vraiment pourrie...mais comme on dit des fois, les mauvaises pochettes ne font pas de mauvais albums, et en voici un bel exemple. La galette se veut être très variée dans les compositions, les titres se différenciant bien.
Dans une veine métal alternatif/rock, le tout se veut être homogène et peu linéaire.
Rien de tel qu'un petit "You Walk Away" pour commencer l'album en beauté. Un titre sombre et bien énervé, où l'on retrouve le génie de Richard Patrick dans "
Title of Record" : des guitares bien orchestrées et accordées de manière à ce qu'il y ait une subtile différence entre la lead guitare et la rythmic, une sorte de demi ton en moins, et le charme opère. Une basse extrêmement bien audible, et un chant, pour ma part, pas très "métal", plutôt aigu et clair, mais efficace : tantôt posé, tantôt énervé, ce chant empêche réellement l'auditeur de s'ennuyer.
Si on a des titres assez thrashy, bien rentre dedans comme "Columbind", assez jouissif dans les jeux de guitares et cette voix hurlée, ou "So I Quit", totalement énervé et hypnotique dans les couplets mais si mélodique et prenant dans les refrains (une voix posée et des guitares harmonieuses), on a aussi droit à des titres plus calmes voire acoustiques tels que "Where Do We Go From Here", une ballade très intimiste et remplie d'émotion, surtout quand arrive le solo de guitare vers la fin, ou "
God Dawn Me" (ce qui me fait penser que les accords de guitares semblent avoir été en parti repris dans "Only You" de l'album suivant, "
Anthems for the Damned").
Enfin je me dois de vous parler des deux points d'interrogation de l'album, les deux derniers titres en réalité, "World Today" et "4th"...sincèrement je n'ai pas compris grand chose en les écoutant, le deuxième étant la suite du premier...je ne leur trouve aucun intérêt pour être franche...ennuyeux, car toujours le même rythme et la même platitude, pas de guitares, juste un fond sonore, et le chant de Richard Patrick, bien anormal en fait (monotone, trafiqué, c'est moche).
Outre ces titres qui auraient pu être supprimés, il faut tout de même reconnaître que l'album est bon, sans doute dû à un savoureux mélange d'agressivité et de mélodie. Bon, c'est loin d'être du death, mais c'est efficace dans le style. Un opus prenant, et assez direct dans les paroles (quand Richard Patrick n'est pas content...il le dit!), marquant la fin de "
Filter première période", c'est à dire, l'époque jouissive et inventive, qu'on ne retrouvera plus à partir de "
Anthems for the Damned".
Ce morceau est tout simplement sublime! La voix est parfaite, trainante mélancolique mais puissante à la fois.
Si le reste de l'album est dans le genre, enfin du moins tout aussi bon je prend!
Amalgamut est hautement recommandable et c'est vrai que le chant de Richard Patrick ne laisse pas indifférent. Et après une journée de merde, s'écouter So I Quit à plein volume est carrément jubilatoire!
Merci pour la chro.
Ah! Et c'est vrai que la pochette est une des plus hideuse que j'ai vu mais pour le coup, le ramage ne se rapporte pas au plumage.
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire