Qui aurait raisonnablement pu croire qu’un groupe formé à Singapour au début des années 90 serait devenu presque 20 ans plus tard la référence en matière de Black
Metal ?
Pas moi en tout cas, pourtant une fois la carrière de
Impiety lancée par Shivadarshana (faisant feu de tous bois en 1996 pour promouvoir ses deux poulains
Abhorer et
Impiety), les singapouriens ont multiplié les full-lenght, EP et autres Split en gardant toujours cette furie qui les caractérise, s’attirant un grand respect des fans de Black / Death avec au passage un
Kaos Kommand 696 dévastateur à souhait.
D’ailleurs, la question qui revient souvent sur les lèvres est : «
Impiety est-il vraiment un groupe de Black
Metal ou plutôt de Death ? ». La vrai réponse est sans doute un peu des deux, mais il est vrai que les deux derniers albums des asiatiques (Paramount
Evol et
Formidonis Nex Cultus) étaient bien plus proche de la sphère musicale d’
Angel Corpse que de celle de
Darkthrone…
Et oui mais (et heureusement)le Black
Metal ne se limite pas à la Norvège, d’ailleurs pour mémoire voici ce que déclarait
Impiety sur son tout premier EP : « To all Norwegian "Black-
Metal" Clowns, We desecrate your so-called Northern
Kingdom & Sky of White Falseness... Afterwhich, We Baptise All of thee in Piss!!!”. Trente secondes d’écoute de ce Terrorreign – Apocalyptic
Armageddon Command (2009) suffisent à comprendre que Shyaithan et ses sbires n’ont pas changé de ligne de conduite et que pour les trémolos ou les salades dépressives pour suicidaires anorexiques, c’est toujours pas la bonne adresse. Rien qu’à la bonne pochette très typée
Dawn of
Possession (
Immolation), on pouvait deviner sans problème que les guerriers orientaux n’avaient pas retourné leur veste.
Dès l’intro passée, Vientos de
Holocausto délivre une véritable apocalypse sonore : un départ en trombe avec solo au vibrato dominée par le matraquage intensif du tabasseur de fûts en chef Tremor, le côté Black / Death de
Formidonis Nex Cultus est toujours bien présent, mais le côté evil et ultime qui manquait un peu sur ce disque parfois un peu trop clinique est bel et bien de retour (ce qu’on pressentait déjà sur l’EP
Dominator) comme aux meilleures heures de
Kaos Kommand 696.
Impiety entretient d’excellentes relations avec la scène sud-américaine et après avoir embauché le line-up complet de
Ravager /
Hacavitz sur
Paramount Evil, c’est Rangel Arroyo de
Abhorrence (avec qui ils ont partagé un split) qui vient donner un coup de main à la guitare, à ce niveau-là on a d’ailleurs droit à des rythmiques extrêmement agressives et insistantes, notamment sur le débridé Terroreign ou Shyaithan scande sans relâche le titre pendant que Tremor martyrise ses peaux avec une sauvagerie jouissive.
La production moins léchée que sur
Dominator doublée d’une intensité maintenue en permanence au niveau des compositions contribuent à développer un aspect apocalyptique et ultime hissant Terrorreign un cran au-dessus des déjà bons Paramount
Evol et
Formidonis Nex Cultus.
Impiety n’est de plus pas bloqué dans un seul registre et sait varier les plaisirs : multiples breaks dévastateurs sur
Bestial to the Bone, un côté old
Impaled Nazarene « j’envoie tout bouler » sur
The Black Fuck ou bombe Thrash / Black / Death trépidante avec
Atomic Angel Assault.
Il émane de ce disque une hargne et un esprit de vengeance qui donne littéralement envie de tout casser autour de soi, ce petit plus qui fait parfois la différence entre les disques bons et les disques indispensables. Si avec ce sixième album
Impiety ne révolutionne ni le Black, ni le Death, ni même son propre style, Terroreign est joué dans un esprit belliqueux qui fait honneur à l’idéal qu’ils honorent. A noter, The
Dark Subconscious une reprise du groupe
Morbid, fort sympathique mais peut-être pas forcément indispensable car faisant baisser l’intensité du disque avec un rythme relativement mollasson et tranchant avec le reste de l’album. Ca n’empêche en rien Terroreign d’être un excellent disque qui permettra sans doute à
Impiety de conforter sa cote de popularité et peut-être même de l’augmenter…
Agonia Records nous proposent coup sur coup deux albums bien brutaux en ce printemps 2009 avec également le quatrième
Azarath. Tant mieux, comme ça on est pas prêt de s’ennuyer et puis il faut bien patienter jusqu’aux sorties des nouveaux
Suffocation,
Dying Fetus et
Morbid Angel…
God Saves
Nothing.
Impiety destroys Everything!
BG
J'adore la citation en fin de chro.
God Saves Nothing
Impiety Destroys Everything!
La classe ^^
On peut toujours discuter sur les appellations, moi je pense que la moelle est plus Black / Death que Death / Thrash : rien à voir avec Messiah, Protector ou le Sarcofago d'après Rotting.
"Ça envoie" oui, c'est une bonne conclusion hé hé.
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