1990, Singapour, date de la formation d’
Impiety, aujourd’hui reconnu comme étant un des pionniers, musicalement parlant, du black/thrash/death mais également au niveau géographique puisque les groupes venant de Singapour, et plus généralement d’Asie, sont à l’époque loin d’être légions. Le fait de littéralement risquer leur peau chaque jour n’empêche en rien Shyaithan et ses sbires de sortir rapidement une démo et un ep, respectivement en 1991 et 1993 avant de passer enfin l’épreuve du premier full lenght, intitulé
Asateerul Awaleen, qui voit le jour en 1996. Le groupe propose à l’époque un black metal minimaliste et résolument violent mais qui peine à se démarquer du lot des sorties du moment. Il faut ensuite attendre trois années (et un split avec
Profanatica) pour voir le trio revenir en studio pour la sortie de son second opus,
Skullfucking Armageddon.
J’imagine que vous vous demandez comment se situe cet album par rapport au premier opus de la bande. Et bien je peux vous assurez qu’ils n’ont tous les deux vraiment rien à voir. En effet, force est de constater qu’un long chemin a été parcouru en trois ans, que ce soit au niveau du style adopté, de la composition ou de la production. Adieu donc le black metal primitif d’
Asateerul Awaleen, bonjour le black/thrash bestial et sauvage de
Skullfucking Armageddon. Mais laissez moi vous en dire un peu plus à son sujet.
Deux éléments nouveaux nous font tout d’abord réellement comprendre que nous n’avons clairement plus à faire au même groupe. Tout d’abord cette ambiance démoniaque, occulte et malsaine, appuyée par les vocaux de Shyaithan, possédés et agressifs comme jamais, soutenus par cette production, sombre et incisive. L’autre élément qui saute instantanément aux oreilles est l’importance accordée aux rythmiques thrash. En effet chaque composition contient son lot de riffs headbanguants et accrocheurs au possible, ne laissant quasiment aucun répit à la nuque de l’auditeur.
Comme
Impiety le confirmera avec brio dans le futur (bon d’accord, je passe sur le triste épisode « Worshippers » …),on ne trouve ici aucun compromis ni aucune pause. Le trio nous offre donc bon nombre de passages intensifs à la double pédale (« Skullfucked : The
Speed Metal Hell« ), de breaks bien sentis et foutrement efficaces (« Nocturnized ») et comme dit précédemment un nombre incalculable de riffs brise nuque apportant une grande dose de dynamisme à l’ensemble (« Sodomnthical Frostgoats », «
Torment in
Fire », …).
Notons que l’album fut réédité par
Drakkar Productions avec en prime trois morceaux, « Serpentspells », contenu à la base au sein de l’ep «
Funeralight », sorti en 1996, ainsi que deux morceaux issus de l’ep de 1993. Ces trois morceaux différent profondément du style black/thrash de ce
Skullfucking Armageddon mais constituent un ajout intéressant pour les fans ou les curieux n’ayant pas mis la main sur ces enregistrements antérieurs.
Le seul défaut que je pourrais relever au sujet de ce second opus du gang de Singapour serait en ce qui concerne la production. En effet, elle manque clairement de puissance et dessert quelque peu les compositions, gagnant ainsi en authenticité ce qu’elles perdent en pouvoir d’impact. Le chant est également légèrement en retrait mais rien de grave une fois encore.
Impiety revient donc en cette année 1999 plein de hargne et de colère mais aussi de talent et de volonté, des qualités qu’ils n’abandonnerons plus durant la suite de leur carrière. Cet album ne révolutionne en rien le monde du black/thrash mais s’inscrit clairement comme le véritable lancement de la carrière de la horde de Singapour. Les qualités de cet opus seront reprises, magnifiées et agrémentées d’un surcroit de bestialité et de puissance pour le prochain album, le terrible et apocalyptique «
Kaos Kommand 696 », faisant passer
Impiety du statut de simple outsider à véritable chef de file d’une scène en pleine effervescence.
«
Hate Eternal, and an
Ironfist in the fuckfaces of Christians/Religious Hypocrites/local nazi cunts/ Rumour-mongers, …
FUCK OFF
AND FUCKING DIE … !!!! »
15/20
Sinon, oui, une production qui manque de puissance.
Bonne chronique:)
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