Dès 1990, et alors que le Black
Metal se limite aux quelques pionniers de la première vague, une bande de jeunes rebelles de Singapour décide d’entrer dans le mouvement et de monter leur propre groupe. Sachant qu’à Singapour lire Playboy peut quasiment conduire à l’échafaud, je vous laisse imaginer ce qu’il aurait pu advenir de gens jouant une musique vantant notamment les mérites d’un acharnement intensif sur le corps sans vie de Jésus Christ (Ceremonial Necrochrist Redesekration)….
Nos amis en ont dans le pantalon donc, et après une démo en 1992 et un EP en 1993, Shivadarshana Records va mettre un coup de projecteur significatif sur ce petit pays en permettant à
Impiety (et également leurs compatriotes de
Abhorer) de sortir son premier album
Asateerul Awaleen (1996).
Alors que la vague nordique de Black
Metal bat son plein,
Impiety évolue dans un tout autre registre. Extrêmement malsain et occulte, le combo propose un Black
Metal cru et minimaliste, ancré dans la tradition des grands anciens donc, mais avec une agressivité exacerbé, sans doute pioché chez la scène brésilienne en pointe au niveau de la violence à cette époque. On retiendra notamment les vocaux râpeux et infâmes de Shyaithan.
L’intro grandiloquente est donc trompeuse sur la marchandise à venir, Anal-Madonna déboulant sans prévenir comme un troupeau de bisons dans un magasin de porcelaine. Le son est necro à la norvégienne, en revanche on ne trouvera aucun signe ici de trémolo ou de mélodie quelconques : just fucking agression !
Musicalement
Impiety s’affirme comme un des dignes héritiers de
Venom : direct, sans fioritures et parfois approximatif, on y trouve aussi un côté fuck off et débridé assez marqué, il suffit d’entendre le matraquage du batteur Iblyss qui semble parfois improvisé. Même si
Asateerul Awaleen est un peu linéaire sur la durée, de bons titres parsèment la galette, tel le long Hymnincovation of
Nazareth Nunwhores (quels poètes !) et son utilisation originale du clavier au rendu très occulte, ou le provocateur
Ceremonial Necrochrist Redesecration, véritable hymne au déchaînement de violence. Des gongs interviennent de temps à autre dans les morceaux (notamment sur l’entêtant Magick-Cosnecration Goatsodomy), donnant un aspect rituel à leur Black
Metal, et favorisant une immersion de l’auditeur dans l’univers sordide de
Impiety.
Jusqu’au bout le quatuor vomit son dégoût de la chose religieuse, et l’ultime
Blasphemy… The
Seventh Goatspawn (sorte de court déchaînement à la façon old
Napalm Death) clôture ce disque putride de belle façon.
Grâce à une promo correcte de leur label, notamment un titre sur le tout premier sampler du magasine français Metallian,
Impiety étonne son monde avec son Black
Metal crade venu d’Asie.
Asateerul Awaleen, bien qu’un peu linéaire sur la durée, est doté d’une indéniable ambiance démoniaque, et représente une œuvre authentique, élaborée dans un contexte et un pays qui ne s’y prête guère.
"
Impiety strictly plays neo-barbaric Black Magick ritual forni-desecration musick"
Tout un programme.
BG
C'est pour ça que des sites commes SoM existent. ;)
Concernant le Skullfucking Armageddon je suis pas d'accord avec toi mon Lolo ! C'est sur cet album que le groupe commence à tout dévaster , prémice de l'armageddon total à venir sur Kaos Kommand 696 (la prod est pas terrible ça j'avoue).
J'ai jamais fait de lien avec Destroyer 666 pour cet album ? Skullfucking est plus brutal que n'importe quel skeuds des Australiens je trouve .
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