Supreme Immortal Art (1998) représente un disque charnière dans la carrière de
Abigor, le côté
Pagan qui émanait parfois de leur Black
Metal s’en est allé, remplacé ici par des aspirations plus occultes. Le visuel de Georg Hranda en revanche lorgne toujours du côté moyenâgeux avec armure et épée sur un fond éthéré. Après un
Opus IV en demi teinte, P.K. et ses sbires ont retenu la leçon et après le mini
Apocalypse enregistré début 97,
Abigor prend son temps pour composer ce nouvel album mis en boite fin 97 / début 1998 et l’enregistrer au Tonstudio Hoerigs.
Cette fois ce disque semble avoir été plus mûrement réfléchi que son prédécesseur, la ligne globale est claire, et si la marque
Abigor est facilement reconnaissable (Vocaux hurlés de Silenius, matraquage de TT à la batterie et se son de guitare âpre particulier), le clavier a désormais pris une place plus importante, non que celui ci s’impose jusqu’à en devenir insupportable (qui a dit
Mystic Circle ?), mais il est désormais omniprésent dans certaines compositions.
Satan in me ouvre d’ailleurs le disque sur un « riff clavier » qui dirige la manœuvre,
Eclipse my heart,
Crown my
King tendrait même vers un côté
Emperor sur les bords.
Supreme Immortal Art fourmille de bonnes idées, les compositions agressives de PK comportent toujours une part de subtilité non négligeable, tels des breaks avec arpèges, des refrains marquants, des guitares plaintives, des passages occultes et lents avant des accélérations fulgurantes ou des clavier inquisiteurs, Soil of Souls contient notamment tous ces éléments.
Tout en étant parfaitement identifiable grâce à sa personnalité unique,
Abigor ne fait pas du sur place et fait évoluer sa musique sans trahir ses racines, car c’est bien un Black
Metal d’obédience « true » avec du synthé que nos autrichiens proposent sur cet opus. L’authenticité et la force d’un morceau comme Exhausted
Remains n’est d’ailleurs pas à remettre en doute, avec en prime un pouvoir quasi hypnotique de ses riffs et de son clavier emphatique.
En revanche le son n’est pas vraiment à la hauteur, la batterie si agressive de TT qui explosait tout sur Nachthymnen est singulièrement en retrait, et les guitares s’entremêlent au clavier parfois dans un brouhaha parfois difficilement perceptible, de plus une basse permettrait d’arrondir l’ensemble et de donner un peu plus de peps à l’ensemble.
Une production digne de ce nom aurait pu permettre à
Supreme Immortal Art de s’imposer parmi les meilleurs albums Black de cette fin des 90’s, on se contentera d’un bon disque de Black
Metal racé, varié et énergique.
BG
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