Le chanteur Silenius parti (au beau milieu de l’enregistrement) se consacrer à
Summoning, c’est
Thurisaz déjà équipier de Peter Kubik dans
Heidenreich qui le remplace au pied levé, sans posséder ce grain si caractéristique de son prédécesseur (notamment pour monter dans les aigus) son travail à ce niveau est impeccable, surtout que son intégration s’est faite un peu en catastrophe. Pour le reste on prend les mêmes et on recommence, l'inlassable duo PK / TT propose déjà son 5ième album en 6 ans. La machine autrichienne est désormais bien rôdée : 8 morceaux d’un Black
Metal occulte et
True à la personnalité bien affirmée, un artwork satanico- médiéval, un séjour au Hoernix Studio de Georg Hranda et le tour est joué : un nouvel
Abigor nommé
Channeling the Quintessence of Satan (1999).
Tout d’abord on pouvait se demander pourquoi les autrichiens s’acharnaient à enregistrer au même endroit, PK lui même ayant affirmé qu’il n’était pas très satisfait de la production de
Supreme Immortal Art après la sortie du disque… Mais cette fois le sieur Hranda a enfin trouvé un bon compromis entre authenticité et puissance : les sonorités parfois bancales de l’opus précédent laissent la place à une production plus compacte avec notamment davantage de medium dans les guitares, ce qui facilite la compréhension de structures et évite ce côté strident de
Supreme Immortal Art. On reste encore dans un ensemble rugueux et mal dégrossi mais vu le caractère occulte de la musique d’
Abigor c’est justement l’idéal.
Quoi qu’il en soit, Peter Kubik n’a rien perdu de son sens de la composition et de son inspiration : le long
Demon’s
Vortex avec interludes étranges et guitares inspirées, le simultanément violent et mélodique
Equilibrium Pass by ou encore le final
Pandora’s Miasmic Breath morceau le plus «
True » de l’album sur lequel
Darkthrone n’est pas loin, tous les titres de la galette possèdent ce petit côté hypnotique si typique des Blackers autrichiens. Un morceau sortant incontestablement du lot est
Pandemonic Revelation, délivrant une cohorte de riffs scotchant littéralement l’esprit et transmettant une aura occulte au travers de chaque note. D’ailleurs le clavier si important sur
Supreme Immortal Art a quasiment disparu de la circulation ici pour une musique plus épurée et agressive.
Un ou deux autres morceaux de la trempe de
Pandemonic Revelation auraient sûrement permis à
Channeling the Quintessence of Satan de figurer dans les disques de Black
Metal indispensables, on se contentera d’un très bon disque au style immédiatement identifiable et loin des clones de
Dimmu Borgir ou
Darkthrone qui commençaient à fleurir de partout en cette fin de millénaire.
A défaut d’égaler le Nachthymnen,
Abigor propose avec ce cinquième album sa meilleure sortie depuis ce mythique deuxième album confirmant son statut de groupe majeur, même si il est désormais beaucoup trop tard pour espérer concurrencer les
Darkthrone,
Immortal et
Emperor au niveau du leadership…
BG
Cependant, vu ta chronique, je vais me remettre un grop coup dans le derrière et me le réécouter. Aiee!!
Froid, violent , et cette voix en retrait sortie des catacombes.......
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire