2007 – 2009 : Une légende est née
Si le terme de
Deathcore était encore méconnu durant les années 90, une vague de nouveaux groupes verrait le jour au début des années 2000. Parmi eux se trouve un des pionniers du genre :
Despised Icon. Avec leur premier album, Consumed By Your
Poison sorti en 2002, le groupe a fait naître un death à la fois technique, rapide et brutal, mêlé aux parties hardcore. A cette époque, le
Deathcore n’avait pas encore atteint son point culminant. En effet, il aura fallu attendre la fin des années 2000 pour voir les années d’or du genre avec des formations tels que Thy Art Is Muder,
Bring Me The Horizon,
Veil Of Maya ou encore
Suicide Silence. Ce dernier fera rapidement parlé de lui avec deux albums qui seront rentrés dans les classiques, tant par leur animalité, par certains titres devenus familiers (No Pity For A Coward, Unanswered,
Disengage,
Wake Up) que par leur popularité :
The Cleansing et
No Time to Bleed. Ces deux galettes restent presque les seules à être entrées dans le Billboard 200, franchissant ainsi la porte de l’underground pourtant si propre au
Deathcore, le seul groupe ayant également réalisé cet exploit étant
Whitechapel avec notamment leur album éponyme.
2011 – 2014 : Les temps ont changé
Si les premières années du quintuor américain ont été florissantes, celles du début des années 2010 ont été nettement plus perturbées. En 2011, le groupe sort
The Black Crown, un album qui ne sera pas indifférent car il portera un tout nouveau sous-genre au death : le neo-deathcore. Malgré une réticence par rapport à son style de départ, la notoriété n’en démordra pas : en à peine une semaine, l’album atteint la 28e place du Billboard 200. Un an plus tard, le vocaliste du groupe, Mitch Lucker perdra la vie après un accident de moto. L’année suivante, le nouveau vocaliste du groupe est annoncé : il s’agira d’Hernan « Eddie » Hermida, actuel chanteur d’
All Shall Perish. Trois ans après leur dernier opus, les américains sortent enfin leur quatrième album : You Can’t Stop Me, remettant en lumière un deathcore cinglant et impitoyable.
2017 : La terrible désillusion
En cette année-là, rien ne laissait présager ce qui allait se passer. Et pourtant, un cataclysme est survenu, un bouleversement que personne n’aurait pu prédire. En cette année 2017,
Suicide Silence avait dépassé les frontières et tout semblait définitivement fermé pour le groupe. L’album éponyme, cinquième du nom était sorti : le coup de poignard n’en fut que plus douloureux. Alors que le quintuor semblait avoir retrouvé sa sonorité d’antan, toute cette espérance avait été balayé d’un seul coup de vent.
Doris faisait son apparition : malgré quelques premières notes de guitare qui étaient encore insignifiantes, le screaming d’Eddie et l’instrumental qui l’accompagnait tiraient la sonnette d’alarme. Jamais le groupe ne semblait si fatigué, l’envie paraissait disparue et la fougue laissait place à l’ennui. Le refrain enterrait définitivement toute possibilité d’un retour en arrière en proposant du chant clair mais d’une fausseté impensable :
Suicide Silence avait totalement abandonné toute connotation death pour proposer un neo metal, tentant vainement de ressembler aux cadors du genre, une sorte de mélange imparfait entre Slipknot,
Korn et
Deftones. Malgré toutes ces critiques, un point positif arrivait tout de même à ressortir parmi toutes ces imperfections : ce breakdown final qui, même s’il n’était pas non plus impressionnant, marquait une petite révolte au milieu de cette insipidité.
La suite n’annonçait que le début d’une formation qui ne se trouvait plus. Il en devenait compliqué d’y trouver des aspects positifs tant l’oisiveté et l’imitation était omniprésente. Et même s’il l’on prenait cette production comme étant expérimentale, rien n’y fait.
Silence était l’exemple type d’un morceau fastidieux : un instrumental typé KoRn et un vocaliste décalquant
Corey Taylor et Chino Moreno où le chant clair montrait une habileté absolument maladroite et où les quelques screamings manifestaient une envie de rébellion donnait un résultat musicalement pauvre, émotionnellement vide et techniquement plat.
De temps à autres, certaines folies passagères tâchaient de sortir un peu de cette monotonie accablante. Bien trop peu certes pour relever le niveau de compositions déjà fragiles mais qui arrivaient néanmoins à prouver que le quintuor était encore dans la capacité d’offrir quelques belles adresses. Hold Me Up, Hold Me
Down en faisait partie, le seul titre qui retrouvait un semblant de death et qui proposait une composition un peu plus complexe et où la rage qui était manquante jusqu’à présente refaisait enfin surface avec un breakdown assez convaincant, même si encore loin des précédents opus.
Certains titres, au contraire, parvenaient à atteindre un schéma disgracieux, où il ne s’agissait même plus de pauvreté musicale mais carrément d’absence mélodieuse.
Dying In A
Red Room soumettait une ballade terne, terriblement banale et fortement lassante. La ressemble vocale à
Corey Taylor est stupéfiante mais la comparaison en deviendrait presque une offense tant tout était affreusement mauvais et affligeant. Les paroles auraient pu sauver cette dévastation mais même à ce niveau, l’ensemble restait outrageusement inexpressif.
Vous l’aurez vite compris : ce cinquième album éponyme est un véritable faux-pas dans la discographie du groupe, un opus sans le moindre intérêt, sans la moindre saveur, sans la moindre fantaisie. La chute est brutale mais la reconnaissance est totale envers une formation qui, malgré toutes les épreuves qu’elle a rencontrées, a toujours su rebondir et aura pu proposer des albums devenus des références du genre. En attendant,
Suicide Silence est mort, enterré parmi les nombreuses formations qui ont chu avant elle. Repose en paix.
Teehee
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