Un nom brûle les lèvres lorsque l’on parle de la scène
Deathcore, un nom qui est devenu presque une insulte pour un groupe qui a fini, comme plein d’autres auparavant, de renier ses racines et de tomber dans l’ennui le plus profond et la musique la plus soporifique qui soit :
Suicide Silence. Rappelez-vous d’il y a trois ans de cet album éponyme inerte, fade, sans aucune émotion, rempli de fausseté et de « Tee-Hee » en tout genre. Remémorez-vous de cette formation qui nous faisait respirer un néo puéril, sans le moindre aspect intriguant ou palpitant, où l’exaltation fut définitivement éteinte.
Difficile d’attendre dès lors un résultat convaincant lorsque l’on est tombé au plus bas de l’insuffisance et de l’indignité. Certains ont pensé aux rêves, à un retour triomphal, au revirement sous la couronne de lauriers. Malheureusement, la descente aux enfers aura définitivement enterrer un quelconque espoir d’une possible réintégration parmi les meilleurs. N’avons pourtant pas déjà entendu de croire en ses désirs les plus fous et de vivre intensément chaque instant de notre vie ? C’est ce que notre quintuor va tenter de réaliser avec leur sixième album :
Become the Hunter.
Aux premiers abords, on demeure totalement dubitatif, étonnamment déboussolé mais tout de même très intrigué par ce que pourrait donner cette nouvelle galette. Toujours peu évident lorsque l’on débute par une introduction instrumentale.
Meltdown démarre dans une ambiance sombre, sentant la mort et la désolation, remplie de tourments et de terreur. Arrive ensuite les percussions, les cordes, une sorte de symphonie accentuant cette atmosphère morose et suffocante, baignant dans la cruauté et la perversité.
Et là, la stupéfaction surgit :
Two Steps arrive avec des grattes imposantes, suintant l’agressivité et rusticité, accompagné de la lourde voix d’Eddie qui semble plus monstrueuse que jamais et de cette batterie hâtive, écrasante et intimidante. La toile éponyme ne semble plus qu’un lointain souvenir : plus question de chant clair ici, Eddie n’hésite pas à user de ses screams suraiguës et perçants pour impressionner et nous faire trembler tout en la mêlant à un chant plus rauque, pénétrant et caverneux.
Il faut néanmoins remettre les points sur les i car les américains n’ont pas non plus totalement délaissé leur néo chéri. Tout comme
The Black Crown,
Suicide Silence affiche un Neo
Deathcore aussi inhabituel que déconcertant. Même si le riffing peut paraître paresseux et négligé, il se trouve néanmoins plus tranchant et impactant que son prédécesseur. Forcément, il ne sera pas rare de temps à autres d’entendre une gratte plutôt similaire comme cela peut être le cas avec Feel Alive et Love Me To Death.
Pour aller encore plus loin, notre quintuor ne tergiverse absolument pas à emprunter quelques sonorités assez grossières, en témoigne Death’s
Anxiety qui nous remémorera facilement le KoRn moderne de The Paradigm Shift ou encore
Disaster Valley qui nous familiarisera à nouveau le bon vieux Slipknot et son éponyme. On garde au milieu de cette intimité une bonne vague old school avec ces breakdowns rappelant les touts débuts du deathcore, comme proposé sur le titre éponyme et son final ébouriffant mais aussi un peu plus de technicité avec des solos de guitare parfois éphémères, parfois solides.
Un come-back renversant pour un album sanguinaire et malveillant. Voilà comment nous pourrions résumer ce dernier opus de
Suicide Silence qui revient de très loin pour proposer un album solide mais quelque peu redondant par moments.
Become the Hunter reste néanmoins une pièce agréable à écouter et un beau retour aux sources pour un groupe qui semblait si perdu il y a encore trois ans. L’avenir semble rayonnant pour nos américains. Néanmoins, attention à ne pas se brûler les ailes trop vite et de retomber dans les erreurs du passé.
Merci, j'avais délaissé Suicide Silence depuis la mort regrettée de Mitch et surtout après que j'ai entendu des chants clairs ... Mais ta chronique m'a redonné envie de l'écouter :) Merci super chronique
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