L’histoire se répète. Inlassablement.
Une fois n’est pas coutume, connaître les arcanes d’une situation donnée, d’un instant de vie est presque impossible pour les individus extérieurs. Tout juste pouvons-nous connaître et nous contenter des versions des uns et des autres, souvent subjectives et marquées par la rancœur ou la déception.
Tuomas Holopainen avait déjà souffert de ces maux en 2005 suite à l’éviction de
Tarja Turinen, qui, bien que simple interprète, était pour beaucoup le visage et la voix indispensable de
Nightwish.
Cependant, le talent inestimable de composition de Tuomas et d’interprétation de ses compères (notamment Marco Hietala qui prit dès lors une place prépondérante dans les lignes vocales et l’écriture) ont fait oublier tout ceci, particulièrement après le génial
Imaginaerum qui installait définitivement
Anette Olzon comme une très grande vocaliste parfaitement intégrée aux Finlandais.
Mais tout recommença…
Difficile d’en savoir plus initialement sur la raison du split avec la Suédoise, puis de l’intégration rapide de
Floor Jansen (Revamp, ex-
After Forever). C’est le but premier de la sortie de l’attendu DVD/Blu-ray Showtime,
Storytime qui, avant d’être un c
Oncert, est avant tout un documentaire.
Film scénarisé de près de deux heures, « Please Learn the Setlist in 48 Hours » relate l’histoire du groupe du début de l’année
2012 jusqu’à la fin de la tournée au Wacken 2013. Il est précisé dès le départ qu’aucune apparition d’Anette n’interviendra et que toutes les lignes de chant de la Suédoise ont été effacées car cette dernière voulait être purement et simplement absente de ce documentaire. Étrange pour délivrer sa version des faits… (surtout qu’un album solo sortira dans les prochaines semaines). Toujours est-il que Ville Lipiäinen montre le groupe dans l’intimité de sa tournée, le stress, les conditions difficiles des États-Unis où
Nightwish joue tout de même dans des salles bien plus confidentielles qu’en Europe et la vie des membres quand ils ne sont pas sur scène. On voit également le grand chantier que fut le c
Oncert du soir où Anette tomba malade, les chanteuses présentes pour la tournée de
Kamelot reprenant le flambeau à l’arrachée, sans connaître les paroles ni la setlist et averties environ une heure avant le show. On voit le chaos qui règne sur scène, les chanteuses qui tiennent les paroles dans les mains mais qui essaient, qui se donnent et le reste du groupe qui continue comme si de rien n’était. Il faut clairement saluer le courage du groupe qui n’a pas voulu annuler un seul c
Oncert et aux fans qui ont soutenu les Finlandais dans l’exercice (ils auront au moins été témoins d’un c
Oncert unique).
Le documentaire revient ensuite assez peu sur la décision de limoger Anette, si ce n’est que ce fut difficile pour eux mais qu’il le fallait pour la survie du groupe. Au contraire, on se penche très majoritairement sur la plongée rapide de
Floor, s’isolant pour apprendre les paroles, les lignes de chant et surtout s’intégrer au groupe.
Tout ça nous amène très logiquement au c
Oncert dantesque du Wacken, avant-dernier show de la tournée et joué devant 80 000 personnes. La version Blu-ray délivre un son et une image époustouflants, dévoilant une interprétation toujours aussi impeccable et un jeu de scène rôdé et réglé comme du papier à musique.
Floor, après plusieurs mois, semble parfaitement intégrée, tout comme Troy Donockley qui apparaît sur les morceaux les plus folkloriques du combo. Le c
Oncert commence en apothéose sur les connus mais énormes "
Dark Chest of Wonders" et "
Wish I Had an Angel", rapidement suivi d’un "She is My
Sin" si souvent oublié des setlists ces dernières années que l’entendre est un vrai bonheur.
Floor mange le public, joue avec, le fait chanter et surtout semble complètement dans son élément face à cette gigantesque vague humaine allemande. Tuomas est comme toujours fou furieux et headbangue à se décrocher la tête pendant que Marco et Emppu virevoltent d’un bout à l’autre de l’immense scène principale du Wacken. On sent, paradoxalement, un groupe soudé et heureux d’être ici, sans tension, délivrant des morceaux de bravoure comme sur le génial "
Ghost River" ou le plus rare "Romanticide" explosant tout sur son passage. Évidemment, l’instant solennel de "
Ghost Love Score" devient presque sacré. Le titre phare de "
Once" redevient lyrique, avec sa grandeur et sa démesure, jusqu’à une note finale considérable, où l’assemblée retient son souffle avant d’applaudir de manière unanime la grande chanteuse qu’est
Floor, probablement la meilleure aujourd’hui pour supporter l’héritage de
Nightwish. La suite avec les ambitieux "Song of Myself" et "Last Ride of the Day" termine de mettre le feu aux poudres et d’attendre encore plus impatiemment le prochain album des Finlandais.
Il faudra encore attendre l’opus solo de Tuomas avant ça mais nous aurons tout le temps de voir et revoir ce Showtime,
Storytime, que ce soit le c
Oncert ou le très instructif documentaire, auquel on ne pourra reprocher qu’une chose (la même que dans la biographie Les Archanges tombent en Premier), c’est de n’avoir qu’une seule version des faits.
Profitons avant tout de la musique et du talent inestimable de ces
Musiciens…la suite, annoncée plus « old school » par le claviériste lui-même, n’attend que d’entrer également dans la légende…
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire