Nous l’attendions. Depuis longtemps. Le voici enfin. "
Imaginaerum".
Attendu comme le messie il y a un an lors de la sortie de l’album,
Nightwish a réalisé un véritable monument qui fit un raz-de-marée sur l’ensemble de la scène symphonique mondiale. Dépassant une fois de plus toutes les limites,
Tuomas Holopainen a façonné un monde propre, un univers à la richesse incroyable, tant
Musicale que c
Onceptuelle. Une
Anette Olzon désormais complètement intégrée (malgré son départ anticipé il y a maintenant quelques semaines), un Marco Hietala en grande forme et des
Musiciens toujours aussi affutés pour une production gargantuesque mettant en avant le
London Orchestra et son chœur mythique. Mais le projet aurait été incomplet si Tuomas n’avait pas été au bout de son rêve…à savoir produire un réel film c
Onceptualisant l’histoire de l’album, avec de réels acteurs et les membres du groupe en tant qu’invités.
Si le film en lui-même, qui devait initialement voir le jour au même moment que l’album, a pris du retard dans sa c
Onception, le groupe a préparé en parallèle du film une sortie annexe de luxe en transformant littéralement son album en bande originale de film. Aidé par son fidèle ami Petri Alanko qui s’est occupé de réarranger les compositions, Tuomas revisite ses propres morceaux en version uniquement symphonique et chorale, sans une
Once d’instrumentation metal ni de chant, mais sans pour autant se formater à un simple copier-coller orchestral (rien à voir avec le disque bonus d’"
Imaginaerum").
Car si on retrouve bien évidemment les thèmes
Musicaux de l’album, on remarquera que Petri s’est bien occupé de modifier la chronologie de l’album pour coller (on l’imagine) au film et surtout de renommer les compositions pour se les approprier plus personnellement.
Ainsi, "Find your Story" et "
Orphanage Airlines" évoquent sans conteste "Taikatalvi" et "
Storytime" mais le second titre propose également un passage sombre et angoissant n’ayant pas de filiation avec l’album. Et c’est bien là le plus important, la liberté salvatrice que s’octroie "The Score" vis-à-vis d’"
Imaginaerum", pour devenir une entité propre et non un simple faire-valoir uniquement destiné aux fans. De la même façon que l’on aurait pu (logiquement, en vue du scénario) imaginer une ambiance très « Burtonienne » et proche de Danny Elfman, on se rapproche pourtant bien plus de l’univers majestueux, bardé de cuivres et de percussions d’un Hans Zimmer ou Howard Shore, voire James Horner parfois pour le caractère plus féérique de l’ensemble.
Il suffit de plonger dans la densité d’"
Undertow" pour s’en convaincre, reprenant la chorale d’enfants de "
Ghost River" dans une ambiance grandiloquente mais plus mystérieuse, voir malsaine, que jamais. Il en résulte une grandiloquence incroyable, laissant entrevoir l’immensité du travail réalisé et du chemin parcouru par le natif de Kitee en quinze ans. Un immense artiste qui, en donnant vie à son rêve, devient l’un des
Musiciens metal les plus ambitieux jamais connus à ce jour.
Alors certes, on pourra déblatérer sur l’utilité de fond de cette bande-originale, sur les mauvaises langues criant inlassablement que
Nuclear Blast fait de
Nightwish sa poule aux œufs d’or et que le label se moque des fans en leur tirant inlassablement l’argent du compte en banque.
Mais de qui se moque-t-on ?
Comment ne pas se mettre à genoux face à la beauté évocatrice d’un "Spying in the Doorway", incroyable d’intensité ? Ou le phénoménal "A Crackling
Sphere", reprenant le fameux "
Arabesque", déjà à lui seul proche d’un instant de BO ? Complètement transfiguré, le morceau y est plus sombre et tribal, avec un travail énorme ayant été fait sur les percussions, simplement dantesques. Presque mystique, si ce n’est incantatoire, cette composition est, à l’instar d’"
Arabesque", l’un de ces grands instants que l’on aimerait ne voir jamais s’arrêter tant il se rapproche de la perfection
Musicale, d’une certaine forme de l’absolu.
"Deeper
Down", plus acoustique, reprend assez fidèlement le thème de "
The Crow, the Owl and the Dove", avec même quelques instants vocaux, apparaissant par filtre, apportant une fois de plus un aspect mystique, hors du temps et poétique, comme suspendu dans l’espace. "I Have to Ley you Go", mixant quant à lui des éléments de "Last Ride of the Day" et "Song of Myself", est un autre mélange entre poésie et grand spectacle à tendance hollywoodienne se terminant même sur le mixage de l’un des uniques solos d’Emppu dans l’album.
Sans avoir à forcément segmenter chaque composition, "
Imaginaerum – The Score" s’écoute comme un ensemble, comme une grande pièce
Musicale homogène et très complète, dont
Nightwish est l’investigateur. Juger de la légitimité du disque en soi est un autre débat, stérile et sans fin, qui ne doit en aucun cas masquer la prouesse
Musicale initiale réalisée avec "
Imaginaerum". Nous ne sommes ni face à un opus rivalisant complètement avec les grandes bandes originales actuelles, ni avec les opus originaux du groupe. Il s’agit, comme dit précédemment, d’un encart de luxe que nous dégusterons avec plaisir tout au long de l’hiver en attendant que le film puisse enfin s’afficher sur nos écrans. En attendant, la saison risque d’être longue…et magique…
Merci de ta compréhension.
Donc sympa mais pas un truc que j'ecouterai en boucle.
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