Une grande carrière ne se fait pas sans embuches ni petits ratages. Après le très grand
Oceanborn et l'excellent
Wishmaster, voilà le dernier nouveau-né de Tuomas
Century Child qui malheureusement sera loin d'être l'album du siècle...
Ne vous méprenez pas, ce n'est pas non plus un désastre mais vu ce dont
Nightwish est capable de nous pondre, on était en droit d'attendre beaucoup mieux.
C'est à cette époque que les tensions au sein du groupe commencent à naître: le discret Sami Vanska quitte ses acolytes, brisant ainsi la grande amitié qui le liait à Tuomas. Il parait que c'est aussi à cette période que les relations se détériorent entre
Tarja et Tuomas, et comme tout le monde le sait, cela conduira à son éviction fin 2005. Seule bouffée d'air frais, l'arrivée de Marco Hietala à la basse qui reboostera considérablement le moral des troupes.
Musicalement
Century Child perd de la vitesse par rapport à ses prédécesseurs, malgré quelques influences et riffs plus heavy qu'à l'accoutumée. Toutes les chansons ont a peu prés le même son, ce qui enlève beaucoup de relief et d'homogénéité à l'album. Le chant de
Tarja se fait beaucoup moins classique perdant ainsi de sa puissance et de son lyrisme et cela reste bien dommage. Malgré une certaine émotion conservée, les morceaux restent désespérément mélancoliques voire dépressifs.
Seul Slaying The
Dreamer nous réveille à coups de bons gros riffs lourds, de montées en puissance, de quelques vocalises et surtout un bon passage bien heavy ou enfin on peut secouer un tantinet la tête.
Marco Hietala se révèle être un très bon vocaliste et donne plus d'ampleur au morceau à chacune de ses interventions. Sa présence toute récente au sein du groupe, son charisme et son expérience apportent une nouvelle dimension à l'image de
Nightwish et dès lors il participera (vocalement) à de nombreux autres morceaux.
Au fur et à mesure que l'on écoute cet album, on découvre des chansons toutes plus dramatiques les unes que les autres, d'
Ever Dream à Forever Yours en passant par
Ocean Soul ou Feel For You, toutes parlent de la tristesse d'un amour perdu, de la perte d'espoir etc...
Alors bon, au bout d'un moment on aimerait bien que ça évolue un peu. On note clairement une flagrante perte de vitesse après Slaying The
Dreamer où tous les morceaux ont un léger effet soporifique, avec des riffs extrêmement basiques, pas de grands soli, ni grandes envolées de chant... Sans doute que Tuomas souhaitait que le chant sonne plus intimiste, mais une telle perte de puissance, vu le potentiel de
Tarja, cela reste vraiment décevant, voire même frustrant.
N'ayant pas encore des moyens colossaux à l'époque, le groupe s'offre malgré tout les services de l'orchestre philharmonique de Joensuu pour amplifier le côté symphonique de l'album. Or, malheureusement, l'orchestre reste encore bien trop en retrait et sa présence trop discrète ne rend pas vraiment l'effet escompté.
Seuls les deux derniers morceaux se détachent réellement du reste, The Phantom Of The Opera, reprise d'Adrew Lloyd Weber, célèbre compositeur de comédies
Musicales, nous refait (ou simplement fait pour certains) découvrir ce grand morceau dans une version plus heavy, en s'adaptant au style actuel du groupe.
Et pour conclure l'album, heureusement en beauté, Tuomas refait le choix du long morceau épique de fin avec Beauty Of
The Beast, tout comme Fantasmic cloturait
Wishmaster.
C'est donc une compo ambitieuse de plus de 10 minutes, qui tout comme sa précédente, est divisée en trois parties et qui relève largement le niveau de l'album.
Très belle mélodie, bien structurée, puissance du refrain et dernière partie magistrale. On retrouve enfin du panache auquel le groupe nous avait habitué et qui malheureusement a manqué tout au long de l'album. A noter que sur la partie intitulée Chrystabel la voix masculine n'est autre que le petit Sam Hardwick (qui a grandi) qui narrait les quelques lignes de son poème sur
Dead Boy's Poem. Il apparait également au début de l'album sur
Bless the Child.
Petite note positive donc pour finir ce CD assez déprimant et décevant,
Century Child n'est pas non plus une catastrophe finie mais il est évident que ce n'est pas non plus du grand
Nightwish.
Alors, jamais deux sans trois? Et bien non pas toujours, après la perfection d'
Oceanborn et l'excellentissime
Wishmaster,
Century Child n'ira pas au panthéon des grands albums. Tensions naissantes dans le groupe? Manque d'inspiration? On ne peut pas dire qu'il ait vraiment marqué les esprits...
L'album s'écoute, mais lasse assez rapidement, à mon gôut, et ne montre pas assez d'originalité, que ce soit dans le concept, dans la réalisation, dans les sonorités, ou dans les paroles.
Nightwish decevant sur cet album. Magnifique pochette, ceci dit
10/20
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