2002 : année charnière dans le carrière d'
In Flames.
Depuis ses débuts en 1993 le groupe n'avait de cesse de tirer le
Metal européen vers le haut. Deux démos prometteuses suivies d'un premier chef d'oeuvre,
The Jester Race, auquel succèderont deux très bons albums dans lesquels le goupe modernisa petit à petit son son et son approche de la musique. En 2000,
Clayman marquait déjà une fracture nette par rapport aux précédents disques du groupe de Göteborg. En affichant un son résolument moderne et une approche plus catchy de sa musique,
In Flames venait d'entrer dans le 21ème siècle.
Mais à l'écoute de ce
Reroute to Remain, on se rend vite compte que
Clayman avait raté le coche. Tout en étant un excellent album, il lui manquait quelque chose pour être un grand album et, au final, il ne constitue qu'une étape cruciale vers le sommet qu'est
Reroute to Remain.
Mais qu'il y-a t'il de plus dans ce
Reroute to Remain?
Dès l'entame de
Reroute to Remain, le morceau titre qui ouvre cet album, on sent que quelque chose a changé. L'introduction aux synthétiseurs surprend, déroute, avant que l'arrivée d'un riff monstrueux suivi d'un mini solo de guitare ne vienne rassurer l'auditeur. Après un premier couplet prenant des allures de round d'observation, voilà que débarque, sans crier gare, un magnifique refrain en chant clair. D'abord troublant celui ci finit par creuser son sillon dans le cerveau de l'auditeur pour finir par s'imposer comme une évidence. Voilà que débarque le second morceau System une première minute brutale qui n'est pas sans rappeler Pinball Map, avant que le morceau ne se calme brutalement, chant clair aux allure presque New Wave, suivi d'un monstrueux refrain qu'on imagine aisément repris en choeur par tout un stade.
En deux morceaux,
In Flames vient de remettre en cause tout ce que l'on croyait connaître de lui. Certes l'incorporation de refrains chantés est le changement le plus radical dans la musique du groupe, mais d'autres changements sont à souligner. Tout d'abord, la production, à la fois puissante et glaciale qui donne au son du groupe une coloration totalement inattendue, à la fois plus catchy et mécanique provoquant ainsi un savoureux contraste. L'apport des synthétiseurs que ce soit au travers de nappes de fond ou de mélodies sur des breaks bien sentis, donne à la musique du groupe un côté progressif, voire New Wave par instants.
Si tous ces éléments nouveaux confèrent à la musique d'
In Flames un côté plus accessible que beaucoup auront jugé « commercial », il est nécéssaire de souligner à quel point cette incorporation est réussie. En effet, la symbiose entre les riffs mélodiques qui ont fait la renommée des Suédois et l'introduction d'éléments modernes est bluffante. La qualité d'écriture des 5 Suédois garantit ainsi au groupe un succès commercial mérité qui n'altère pas (encore) son intégrité musicale.
Il suffit d'écouter
Cloud Connected à la fois planant et très heavy, le brutal Transparent avec ses blasts en ouverture,
Free Fall avec sa boîte à musique et ses riffs mélodiques, Dismiss the Cynics et son break acoustique venu d'ailleurs pour se rendre compte la richesse et de l'inventivité de cet album. Et que dire des deux ballades acoustiques,
Dawn of a New Day et Metaphor? D'abord surprenantes, elles se révèlent de véritables bouffées d'oxygène permettant à l'auditeur de respirer et prouvent encore une fois tout le talent des Suédois.
Pourtant décrié et dénigré par de nombreux fans,
Reroute to Remain est le meilleur album d'
In Flames (ndr: avec
The Jester Race) et un album majeur des années 2000. Réussissant une synthèse parfaite des éléments qui ont fait sons succès avec l'incorporation d'éléments modernes, le groupe ouvre de nouvelles perspectives dans l'évolution proche du
Metal (engendrant de nombreux clônes).
Un succès tel, que le groupe n'arrivera pas par la suite à se défaire de cet album et finira par s'auto-parodier.
Un chef d'œuvre!
Je ne suis pas d'accord. Ca dépend de ta façon d'envisager les choses lorsque tu notes. Personnellement je met 20/20 à mes albums cultes tout en acceptant leurs défauts. Je pars du point de vue où si tu ne met jamais 20/20 alors c'est que la note 20 ne sert a rien. Or elle existe, donc elle peut être utilisée. C'est une manière d'envisager les choses. Même si on est tous les deux d'accord, l'album parfait n'existe pas.
Même débat d'ailleurs pour le 0/20 !
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