Dès 1989, sentant l’aura magique et le potentiel créatif des scènes deathmetal et grindcore reliées par cette même puissance, le label anglais Earache Records décide de passer à la vitesse supérieure en étoffant sensiblement son catalogue par quelques signatures cultes comme
Morbid Angel,
Bolt Thrower, &
Terrorizer, qui rejoignent ainsi dans l’écurie les tout aussi sulfureux
Carcass et
Napalm Death. Notre boss Dig Pearson s’associe par ailleurs avec le distributeur
Revolver qui lui garantit une bonne couverture en Europe, mais apporte également une promotion massive à chacun de ses groupes phares.
Si côté outre-Atlantique,
Morbid Angel et
Terrorizer bénéficient d’une entrée aux Morrisound Studios sous la houlette respective de Tom Morris et Scott Burns, pour les sessions des terribles
Altars of Madness et
World Downfall, nos trois groupes anglais rejoignent quant à eux les
Slaughterhouse Studios en compagnie de Colin Richardson, l’ingénieur étant parvenu à canaliser l’extrême brutalité de leur musique que l’on croyait encore indomptable.
Realm of Chaos, Mentally Murdered et Symphonies of
Sickness paraissent ainsi durant cette année 1989, trois oeuvres parmi les plus cultes jamais sorties des studios de Manchester, et parmi les plus lourdes & brutales entendues à cette époque.
Durant les quelques mois suivant la sortie d'
In Battle There Is No Law!,
Bolt Thrower a considérablement progressé, pour lâcher désormais son rouleau 38 tonnes écrasant, qui devient dès cet instant sa marque de fabrique pour les longues années à venir. A l'image de l'accélération impitoyable du morceau
Eternal War, du riffing terrassant d'
All That Remains ou encore d'un
Lost Souls Domain sans aucune pitié, le gang britannique possède une lourdeur et une puissance de feu dévastatrices, associées à une force du riff sans grand équivalent. La batterie d’Andy Whale, abusant de double pédale et s’emballant régulièrement dans des parties tapageuses, et la basse grondante de Jo Bench, servent de véritable moteur aux guitares laminantes de Gavin & Barry et au chant guttural si profond de Karl Willets.
Doté d’un enregistrement massif d’anthologie, et bénéficiant par ailleurs de superbes illustrations
Warhammer par les dessinateurs de Games Workshop, Realms of Chaos dégage un côté guerrier implacable, en adéquation totale avec la brutalité du deathmetal du quintet de Coventry. L'épaisseur de l'enregistrement amplifie ainsi ces rafales de riffs meurtrières, qui renversent tout deathster sur le terrifiant
Through the Eye of Terror ou le mémorable
World Eater, classique du répertoire repris à chaque concert.
Grâce à l’addition d’une puissance rythmique sans équivalent et d’un concept belliqueux, Realms of Chaos s’impose en cette année 1989 avec un niveau de violence inouïe. Sa brutalité excessive et son côté tapageur l’inscrivent parmi les réalisations les plus lourdes jamais enregistrées, et propulse dès lors
Bolt Thrower au rang des leaders de la scène extrême britannique, aux côtés de ses incontournables voisins
Carcass et
Napalm Death.
Fabien.
C'est le seul album du groupe que j'écoute encore régulièrement, des compos jusqu'à la prod, je ne trouve pas d'équivalent dans leur discographie ou ailleurs. Une puissance de feu phénoménale, une lourdeur qui écrase tout sur son passage et une violence tout azimut... dans mon top 10 (que je n'ai jamais fait d'ailleurs ^^)
J'arrive plus à me souvenir si c'est Warhammer qui m'a fait découvrir Bolt Thrower ou l'inverse...
en tout cas putain de disque, je m'en suis toujours pas remis.
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