Formé en 1986 à Conventry autour de Gavin Ward et Barry
Thompson,
Bolt Thrower baigne durant les années 80 au milieu de la scène crust établie et de la scène grindcore naissante, influencé d’une part par les crusties de Sacrilege et s’attachant d’autre part à repousser les limites de la brutalité aux côtés de
Napalm Death,
Carcass &
Extreme Noise Terror. Après un line up complété par Jo Bench et Andy Whale au couple basse / batterie et par le chanteur Alan West, le groupe enregistre deux démos et débarque à la BBC pour les mémorables sessions d’enregistrement live chez l’incontournable animateur de radio John Peel, passionné par ce mouvement crust/grind effervescent. Deux morceaux,
Attack in the
Aftermath & Pychological
Warfare, atterissent d’ailleurs sur la fameuse compilation Hardcore
Holocaust 87-88, l’un des disques les plus extrêmes du moment compilant entres autres quelques extraits des sessions de Stupids,
Electro Hippies,
Doom,
Intense Degree,
Napalm Death ou
Extreme Noise Terror.
En cette fin 1987 début 1988,
Bolt Thrower prend alors davantage une orientation deathmetal, le style qui passionne l’Europe depuis les échos de
Master, Death,
Possessed ou
Morbid Angel qui traversent l’Atlantique. Si le groupe alourdit son style, il s’arme également d’un nouveau chanteur, Karl Willets, au timbre bien plus guttural que son prédécesseur. Lorsque le quintet rentre alors au LOCO studios londonien pour la capture de son premier album, sous couverture du label anglais Vinyl Solution ayant parallèlement signé les thrashers de
Cerebral Fix, il possède désormais un style plus affirmé, se démarquant sensiblement de ses collègues.
In Battle There Is No Law ! est justement un mélange de toutes ses influences, d’une dominante deathmetal mais transpirant encore ces racines crust/grind dont le quintet est issu.
Paru initialement en vinyle 33t en juin 1988, dans les mêmes temps que le mémorable Reek of
Putrefaction de
Carcass et un peu avant le fracassant From Enslavement to
Obliteration de
Napalm Death (tous deux hebergés chez Earache),
In Battle There Is No Law ! annonce ainsi les prémices du style écrasant de
Bolt Thrower, tant au niveau musical que conceptuel. Son univers décrit s’ancre déjà au cœur des guerres, empruntant aux fameux jeux de rôle
Warhammer cartonnant à cette époque. Deathmetal aux forts relents crust/grind, multipliant les passages tapageurs et abusant de double grosse caisse, tout en véhiculant une puissance et une lourdeur déjà caractéristiques, le quintet lâche ainsi 30 minutes de metal guerrier, s’ouvrant idéalement sur le morceau éponyme
In Battle. Cette lourdeur supplémentaire est d'ailleurs fortement perceptible sur les morceaux
Attack in the
Aftermath & Pychological
Warfare, bien plus massifs que leur version capturée dans les locaux de la BBC.
Sans atteindre la puissance dévastatrice de son successeur ni connaître la radicalisation du style de
Bolt Thrower dès l’année suivante,
In Battle There Is No Law ! contient déjà toutes les caractéristiques propres au quintet de Coventry. Sa machine de guerre est lancée et traverse immédiatement l’Atlantique, pour atterrir notamment jusqu’aux oreilles de Trey Azagthoth du team
Morbid Angel, arborant aussitôt le tee-shirt de son premier album. Rappelons bien sûr qu’en cette année 1988, les albums à dominante deathmetal se comptaient encore sur les doigts d’une ou deux mains, et que des
In Battle,
Leprosy et plus largement des Reek of
Putrefaction, FETO,
Blood Fire Death, allaient changer bien des choses.
Fabien.
Fabien.
Et c'est album est vachement Thrash d'après moi. Bonne chronique !
El la première vraie bombe sera lâchée dans un an avec "Realm of chaos".
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