Le premier album
Live des Américains de
Lynch Mob,
Evil Live, comportait tant de maladresses et se faisait l'écho de tant de choix gauches qu'il ne pouvait décemment pas suffire à totalement rassurer les farouches adeptes d'autrefois, toujours encore dépité par l'orientation Rapcore Neo
Metal prise sur un
Smoke This (1999) bien trop audacieux. Il y avait, tout d'abord, ce choix de privilégier les meilleures versions prises aux endroits les plus variés, nous privant ainsi de la communication entre le groupe et son public. Il y avait surtout une production insuffisante et changeante qui handicapait grandement ce disque.
Après un
Revolution (2003) encourageant, le groupe partit sur les routes pour défendre ces morceaux revisités, et pas totalement nouveaux. De cette tournée, il nous proposa, en cette année 2006, de découvrir un nouvel opus
Live intitulé
Revolution Live.
Et curieusement, si, cette fois ci, l'album retranscrit les instants d'un seul concert en une interprétation vivante et authentique, le public semble toujours aussi amorphe et absent. Tant et si bien que certains des reproches fait à
Evil:
Live pourront être ici réitérer. Ce lien si particulier, ce moment de partage, cette communion directe sera donc, une fois encore, gâchée.
Au-delà de ce défaut majeur, notons que si le son est plus homogène, puisque fait d'un seul tenant, il n'est pas nécessairement meilleur. En tous les cas pas de manière suffisamment notoire pour exhausser l'ensemble de ces titres. L'évolution d'un traitement sonore autrefois indigent est ici réelle, mais l'équilibre proposé entre les différents intervenants est quelque peu étrange. Si la basse d'Anthony Esposito prends un espace conséquent, trop peut-être; que le chant de Robert
Mason est bien retranscrit et qua la batterie est suffisamment présente, les guitares sont, quant à elle, un peu trop en retrait durant la plus grande partie des morceaux (en réalité, en dehors des soli, intros et outros), leurs faisant ainsi perdre un peu d'intensité. Cet ensemble sonore un peu trop feutrées, conjugué à cette insuffisance d'ambiance générée par la pauvreté des manifestations d'un auditoire éteint, donne un parfum très particulier à ce disque.
Pas nécessairement mauvais. Mais nécessairement décevant.
De plus, tout comme
Revolution, ce nouvel opus nous donne à entendre, une fois encore, des titres dont la plupart ont été composés il y a plusieurs années déjà.
Outre les qualités indéniables de ceux de
Dokken revisités par
Lynch Mob et exception faites de la relecture de ses propres titres, dans l'absolu, qui pourra encore se satisfaire d'entendre une énième interprétation des pourtant excellents Tangled in
Web, All I Want, She's
Evil but She's Mine,
River of Love,
Hell Child et du sempiternel
Wicked Sensation? L'argument est plus parlant encore si l'on considère que ces Américains auront composés seulement un peu moins de 40 chansons, dont 13 déconcertantes et inutilisables en
Live sur
Smoke This ( ce qui ramène le total à 27), en un peu plus d'une décennie et demi. Soit même pas trois morceaux par an. Bien évidemment l'art n'a rien à voir avec les mathématiques et les statistiques, néanmoins, nul ne pourra plus s'étonner de l'indifférence dont est victime le groupe alors que sa créativité s'est arrêté, peu ou prou, en 1990.
Au final
Revolution Live est un album avec certaines qualités. Mais aussi avec certains défauts. Le résultat, s'il n'est pas forcément honteux, n'est pas de nature suffisante à nous procurer un autre ressentis que celui d'un embarras et d'une lassitude grandissante pour peu que l'auditeur soit, plus ou moins, connaisseurs des travaux du groupe. De plus, si
Revolution laissait entendre qu'il était grand temps que
Lynch Mob se remette à composer de nouveaux titres,
Revolution Live, confirme que cette obligation est devenue vitale.
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