Pour les vétérans bougons et avisés, le nom de
George Lynch restera à jamais indissociable de celui de
Don Dokken avec lequel il connut quelques heures de gloires méritées. Les amateurs plus progressistes, mais tout aussi aguerris, quant à eux, n'oublieront pas d'y ajouter ceux d'
Oni Logan et de
Lynch Mob avec lesquels le guitariste aura aussi écrit quelques belles pages de l'histoire (et notamment un inoubliable
Wicked Sensation qui reste, et restera, l'album de référence de cette formation.). Créatifs aux envies insatiables, musiciens à l'inspiration foisonnante, une fois encore, en cette année 2015, accompagné de ces plus talentueux acolytes (un
Oni Logan très en voix, un Jeff Pilson très présent soutenu par un Brian Tichy calé dans ses traces), le six-cordiste nous propose de découvrir le fruit du travail de cette nouvelle collaboration. Baptisé
Rebel, cet opus fait suite à un
Sun Red Sun loin d'avoir fait l'unanimité. D'aucuns lui reprochaient en effet sa vacuité et son manque d'inspiration. D'autres encore parlèrent carrément d'escroquerie tant son contenu paraissait fade et sommaire (soit dit en passant la disparition de l'un d'entre eux hantera à jamais mon esprit et laissera mon cœur blessé. La perte d'un amateur aussi éclairé et aussi humble étant toujours une tragédie. Repose en paix Stéphane.). Et sans dévoyer prématurément le suspense, ce nouvel effort ne va pas nécessairement plaire aux déçus de cet album/EP.
D'emblée, Automatic Fix, le titre qui à la lourde tâche d'ouvrir les hostilités, est d'une faiblesse assez déconcertante. Si l'on fait abstraction de son break final excellemment habité de cette âme Bluesy qui sied si bien à ce
Hard Rock défendu d'ordinaire par ces Californiens, le morceau est d'un traditionalisme assez consternant. Il nous offre notamment des refrains assez basiques et des couplets inutilement alambiqués. Un simple faux pas pense-t-on.
Pas véritablement puisque au-delà de ce premier raté d'autres surviennent. Between the Truth and a Lie et
Testify sont, par exemple, deux pistes bien moins convenues et ennuyeuses que la première mais sans doute pas suffisamment efficaces pour complètement nous séduire.
La mécanique s'enraye. Le moteur de la Mustang tousse. Puis se tait. La voiture s'arrête nous laissant sur le bord de la route.
Pour voir enfin redémarrer l'engin il faudra attendre un Dirty
Money mélangeant assez adroitement l'aspect viscéral de musiques très terriennes à celui plus froid d'une modernité plus implacable. Malheureusement, ce sursis est de courte durée.
La mécanique s'enraye à nouveau. La belle américaine s'immobilise. Définitivement cette fois-ci.
Disons aussi, et ce, afin de parfaire la démonstration concernant cette défaillance mécanique qu'en outre de l'aspect terriblement ordinaire de ces morceaux, du moins de certains d'entre eux, il y a aussi quelques idées propices à dénaturer l'image du groupe. Un Sanctuary aux mélodies quasi Grunge en est un parfait exemple.
Ajoutons encore à tout cela une énième remarque, pas nécessairement réjouissante, concernant le rythme de ce disque qui jamais ne semble vouloir décoller. S'embourbant constamment dans des mid-tempi, manquant cruellement, qui plus est, de ce supplément d'âme pourtant indispensable, ce
Rebel ne parvient jamais véritablement à nous emporter.
Les vétérans bougons et avisés continueront donc de se contenter des albums de
Dokken. Et ceux plus ouverts d'esprits du
Wicked Sensation, voire du
Smoke and Mirrors, de
Lynch Mob.
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