Lorsque
Dokken, chanteur et leader charismatique du groupe du même nom, se sépare de Georges
Lynch; il ne peut alors imaginer qu'elle sera la destiné artistique atypique, et chaotique, de ce guitariste.
Pourtant tout semble démarrer sous les meilleurs augures alors que le six-cordistes, aidé du batteur Mike Brown, lui aussi rescapé de
Dokken, déniche en la personne d'
Oni Logan un chanteur au talent évident et remarquable. Le groupe, renforcé par le bassiste Anthony Esposito, prend le nom de
Lynch Mob, littéralement "les gars de
Lynch", et sort en 1990 un premier album intitulé
Wicked Sensation.
Lynch Mob nous y propose de nous égarer en un périple aux paysage où les vues
Hard Rock, légèrement Bluesy, sont assez typiques des années 80 mais aussi, toujours encore, de cette époque là et ce même si les bruissements de certaines révolutions artistiques grondent déjà (Grunge). On peut donc retrouver dans la musique de ces américains des aspirations créatives qui demeurent, somme toute, assez caractéristiques, et dans lesquelles on peut distinguer quelques familiarités sommaires avec les
Hardline,
Enuff Z'nuff,
Warrant, mais aussi, bien évidemment
Dokken de cette période. Toutefois
Lynch Mob aura su garder des desseins plus Rock et à la musicalité plus authentique et, donc, moins inspiré par ces tendances aux claviers de plus en plus omniprésents (Europe,
Van Halen...). De plus
Lynch Mob se caractérise aussi par ce réel talent dont il dispose pour instiller à chacun de ces titres un groove au feeling assez particulier. Et ainsi, dans les affables accents chaleureusement délectables de ce
Hard Rock organique aux riffs, aux voix et aux refrains remarquables, l'auditeur se laisse surprendre par un plaisir simple, intense et vrai. Tant et si bien que des morceaux tels que les excellents
Wicked Sensation,
River of Love, mais aussi les superbes All I Want et She's So
Evil But She's Mine aux infimes cambrures Bluesy qui se perdent dans certaines lourdeurs délicieusement sensuelles, ou encore, par exemple, le remarquable
Hell Child et le bon Street Fighting Man à la double grosse caisse fiévreuse mais pas exagérément envahissante.
Il apparait comme absolument nécessaire, selon votre humble serviteur, d'insister encore sur les vertus d'une telle œuvre. Pour se faire parlons, à nouveau, des talents, déjà évoqués succinctement, de ce chanteur,
Oni Logan, dont certaines inflexions nous rappellent, dans une certaine mesure, au bon souvenir de
Robert Plant (
Led Zeppelin). Pourtant si le vocaliste excelle sur ce premier effort, la légende raconte que l'enregistrement ne fut pas simple. Le chanteur, aux timbre aigu classique pour l'époque et aux qualités indéniables fut, en effet, incapable d'assurer ces parties et dut prendre quelques cours avant de revenir en studio. Nul ne peut dire s'il s'agit d'une légende ou bien d'une réalité tant l'excellence avec laquelle il parvient à jouer avec les émotions d'un auditoire conquis est indéniable.
Et dans le souci de cette insistance déstinée à rappeler les valeurs de ce manifeste, n'oublions pas, aussi, de louer Georges
Lynch qui fait, lui aussi, un travail admirable. Tant au niveau de la composition de ces titres qu'au niveau de ces parties de guitares dans la constructions de riffs, de soli et de mélodies déterminantes.
Nul doute d'ailleurs que le couple artistique que forment ces deux acteurs créatifs est une des causes principales de la réussite d'une telle entreprise.
Wicked Sensation, premier effort des américains de
Lynch Mob, est donc un album de
Hard Rock emplis de feeling et de groove qui, loin de ces tendances de plus en plus policées d'alors, s'avère très appréciable. Charnelle et authentique, l'œuvre demeure, aujourd'hui encore, l'une des plus symbolique de la carrière décousus des américains de
Lynch Mob.
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire