Et voilà la suite de "
Antibloom", avec "
Pink Moon", où l'on retrouve le même type d'artwork, mais, cette fois, avec ce rose très poétique et conceptuel.
A l'image de son prédécesseur, on dispose de 8 morceaux pour 23min d'écoute, et ça passe vite. Hormis le premier titre, "
I Love You But I Have to Let You Go'', une sorte d'intro très mélodique et atmosphérique de 1.43 min, il ne nous reste plus que 21 bien brèves minutes, au final.
Mais déjà "
Negative Space" fait exploser le post hardcore de
Silverstein, en sacrée forme, très accrocheur sur les refrains ; multipliant les effets, ils gardent la direction moderne et y amènent une fraîcheur communicative.
Alternant sur des gros riffs de puissance, des breakdowns, des mélodies plus pop, c'est très varié, bourré de rebondissements, comme si l'écriture avait été pensée pour saisir l'auditeur et ne plus le lâcher. On n'arrête pas d'y être comme poussé dans le vide et d'y être rattrapé à plusieurs reprises : que ce soit la montée en puissance de "
Negative Space" à 2min ou l'accélération de "The Fatalist", il y a toujours un peu de surprise.
Beaucoup d'artifices, in fine, mais sans abus, des effets sur la voix, les guitares, la batterie, des chœurs venant amplifier les mélodies, des passages acoustiques pour mieux mettre en valeur les refrains, il y en a des choses ! Les Canadiens donnent tout !
A noter la présence de deux invités, qui ont une réelle place, pas juste là pour faire de la figuration : Rory Rodriguez de
Dayseeker sur "
Drain the
Blood" qui a une partie chantée après le second refrain, et Cassadee Pope (une chanteuse américaine ayant remporté la troisième saison du télé-crochet américain The
Voice), qui, elle, s'intègre parfaitement au morceau "Autopilot", sa voix venant parfaitement se marier au style.
Ce "
Pink Moon" est captivant et dynamique, constituant, pour ma part, le point culminant de l'ère moderne de
Silverstein enclenché depuis "
A Beautiful Place to Drown". Chaque titre est un hit, une sorte de post hardcore poppy, un mix de sensations sombres et mélancoliques et de puissance lumineuse. Même la ballade finale, "
Dying Game", est une réussite ; j'ai d'ailleurs l'impression que Shane Told s'est encore amélioré niveau chant.
Ce groupe est un incroyable puits sans fond de créativité et d'inspiration, par rapport au dernier Blink 182, par exemple, avec leur "One More Time…" qui sonne comme si on écoutait trois papys desséchés essayant de faire du pop punk, ou Green Day qui sort le même album en boucle depuis "21st
Century Breakdown". Bref,
Silverstein prouve qu'il est possible de durer en qualité.
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