Periphery III: Select Difficulty

Liste des groupes Metal Progressif Periphery Periphery III: Select Difficulty
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18/20
Nom du groupe Periphery
Nom de l'album Periphery III: Select Difficulty
Type Album
Date de parution 22 Juillet 2016
Style MusicalMetal Progressif
Membres possèdant cet album47

Tracklist

1.
 The Price Is Wrong
 03:56
2.
 Motormouth
 04:50
3.
 Marigold
 07:19
4.
 The Way the News Goes...
 05:03
5.
 Remain Indoors
 06:10
6.
 Habitual Line-Stepper
 06:52
7.
 Flatline
 05:50
8.
 Absolomb
 07:43
9.
 Catch Fire
 03:53
10.
 Prayer Position
 04:36
11.
 Lune
 07:47

Durée totale : 01:03:59

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Periphery


Chronique @ Eternalis

10 Août 2016

"Select Difficulty" assure le règne des américains tout en intégrant des touches subtiles de nouveauté et d’évolution

"Juggernaut" avait surpris. "Juggernaut" avait émerveillé. "Juggernaut" avait été la preuve d’un renouveau et d’une envolée artistique enfin représentative de la popularité jusqu’alors sensiblement usurpée de Periphery.
On ne s’attendait dès lors pas qu’un nouveau disque verrait déjà le jour, à peine un an et demi après le massif double album qui reste encore très frais dans beaucoup de mémoire et tourne régulièrement dans les platines des amateurs de djent et metal moderne.

Néanmoins, c’est avec une communication mieux maitrisée qu’à l’accoutumé (ou peut-être plus sobre de la part de Century Media) que "Select Difficulty" sort, sans un véritable contexte d’attente et pour un certain nombre sans que nous l’ayons réellement vu venir. Intitulé "III – Select Difficulty", le patronyme met d’emblée la puce à l’oreille puisqu’il casse la scission qu’avait été "Juggernaut" (qui ne portait pas de numéro) et qu’il pourrait de ce fait être la suite de "II – This Time It’s Personal".
Faut-il donc envisager un retour à une musique moins progressive que sur le double album précédent ? "Juggernaut" était-il un intermède conceptuel que les américains ont désiré clore avec la sortie rapide de ce nouveau disque ?

A l’écoute, il s’avère que toutes ces questions s’envolent rapidement puisque l’on reconnait après quelques secondes le son si caractéristique, lourd et suffocant propre à Periphery tout en portant la marque vocale de Spencer Sotelo. Cependant, là où "Juggernaut" débutait tout en ambiance avec "A Black Minute" (tout comme "This Time It’s Personal" avec "Muramasa"), ce cinquième opus studio débute avec brutalité sur un blast beat radical et une attaque vocale de Spencer directement hurlé. "The Price is Wrong" détruit directement tout sur son passage, installant une ambiance lourde et agressive et posant un riff très massif et efficace. Le refrain est d’une intensité surprenante pour le groupe, Sotelo hurlant ses poumons soutenu par des attaques de double pédale très extrême. Un solo plus exotique et très technique de guitare calme légèrement le jeu mais ce n’est que pour repartir juste après. Une introduction surprenante par sa violence, courte (moins de quatre minutes) et sans une once de chant clair. Autant dire que nous n’attendions pas forcément Periphery sur ce terrain-là. Surtout que "Motormouth" qui suit continu exactement sur la même lignée, avec un riff cubique et écrasant mais bien plus fougueux que d’habitude, moins mathématique et plus organique dans le rendu et la manière de jouer. Une fois de plus, le chant clair n’est pas de la partie et c’est bel et bien la facette la plus noire et agressive du groupe qui est livré sur ces deux premiers morceaux. On remarque également que Spencer a encore évolué dans ses hurlements, multipliant les tessitures de voix et jouant même à des « questions réponses » vocaux avec une assurance désormais évidente.

Ne croyez cependant pas que Periphery s’est littéralement transformé en groupe de metal purement extrême puisque la facette pop et très mélodique initiée sur "Alpha" va reprendre du service sur la suite du disque (je vois une déception pour certains et du soulagement pour d’autres).
"Marigold", premier extrait de l’album, va même insuffler quelques orchestrations et arrangements classiques, fait nouveau chez les américains, pour un résultat encore timide mais fortement intéressant. Le morceau marque le retour d’un refrain en chant clair, exercice dans lequel le groupe est désormais beaucoup moins poussif et se paie même quelques influences « Townsendiennes ». Influences qui seront encore plus évidentes sur "Remains Indoors" et ses sonorités électroniques possédant un break très (trop ?) proche de "The Mighty Masturbator" (sur "Deconstruction") où on jurerait entendre hurler Greg Puciato sur un lit électronique et un coulis de soli polyharmoniques d’une technicité à se tirer une balle.

En revanche, on ne pourra nier qu’après une première partie d’album proche de la perfection, la seconde partie fait un peu retomber la pression et place Periphery dans une sorte de confort d’expression. "Flatline" replonge dans certains travers, particulièrement du côté d’un chant clair pas toujours bien placé et un refrain qui manque de peps là où les couplets font pourtant preuve d’une énorme énergie. Idem concernant "Catch Fire" qui n’a pas vraiment sa place sur un album de plus de soixante minutes et fleure bon le remplissage. A l’inverse, nous avons un "Habitual Line-Stepper" ravageur et flamboyant qui laisse ressurgir quelques incartades symphoniques, très légères mais suffisamment présente pour que l’on ressente qu’il s’agissait sur ce disque d’une envie, peut-être d’un test qu’il faudra exploiter à l’avenir car le résultat se marrie parfaitement à la musique du groupe (la montée en puissance après le pont aboutissant aux hurlements parmi les plus violents de l’album).
Nous irons même jusqu’à dire que "Lune", le dernier titre de près de huit minutes, aurait pu être le parfait terrain d’expression pour ce type d’expérimentation mais Periphery est finalement resté plus sobre, livrant une conclusion très mélodique et mélancolique, enchanteresse par bien des aspects et fortement réussie.

"III – Select Difficulty", surprend clairement moins que le double album "Juggernaut" mais confirme que Periphery a enfin trouvé son style et sa personnalité, sans piquer à droite et à gauche des éléments aux ténors du genre. Il est désormais un auteur indépendant qui se reconnait après quelques instants, qui s’est forgé une identité forte et qui laisse entrevoir de nombreuses possibilités d’évolution pour l’avenir, laissant ici et là des indices pour le futur.
Plutôt que de tout bouleverser ou que de révolutionner sa musique, "Select Difficulty" assure le règne des américains tout en intégrant des touches subtiles de nouveauté et d’évolution. Surement le meilleur mariage pour plaire à tous…et s’assurer un avenir serein pour la composition du prochain disque.

1 Commentaire

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trashcanjesus - 10 Août 2016: Excellent album j'ai beaucoup aimé, sur la liste des commandes de ce mois, et excellente chro' Eternalis, comme d'hab'.
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