Periphery V: Djent Is Not a Genre

Liste des groupes Metal Progressif Periphery Periphery V: Djent Is Not a Genre
ajouter les paroles de l'album
ajouter une chronique/commentaire
Ajouter un fichier audio
16/20
Nom du groupe Periphery
Nom de l'album Periphery V: Djent Is Not a Genre
Type Album
Date de parution 10 Mars 2023
Style MusicalMetal Progressif
Membres possèdant cet album14

Tracklist

1.
 Wildfire
 07:05
2.
 Atropos
 08:23
3.
 Wax Wings
 07:26
4.
 Everything Is Fine!
 05:07
5.
 Silhouette
 04:51
6.
 Dying Star
 05:17
7.
 Zagreus
 08:19
8.
 Dracul Gras
 12:21
9.
 Thanks Nobuo
 11:16

Durée totale : 01:10:05

Acheter cet album

 $37.98  18,25 €  11,66 €  £26.41  $57.49  19,68 €  17,48 €
Spirit of Metal est soutenu par ses lecteurs. Quand vous achetez via nos liens commerciaux, le site peut gagner une commission

Periphery


Chronique @ Eternalis

06 Avril 2023

"Djent is Not a Genre" est un véritable kaléidoscope

Donner un successeur à un maître disque est toujours et légitimement difficile. Il génère de plus encore plus d’attente de la part d’un public qui vient de goûter, à juste titre, à de l’excellence en lingots qu’il ne souhaite pas voir disparaître.

Je ne vais pas refaire l’histoire des américains investigateurs du djent (mes précédentes chroniques le font déjà très bien) mais plutôt attaquer par ce qui nous intéresse en premier lieu. Est-ce que le combo est parvenu à accoucher d’un digne successeur du monstrueux "Periphery IV - Hail Stan" ?
Si certaines allusions avaient amenés à penser que le nouveau disque serait un successeur au duo "Juggernaut", c’est finalement vers un format “traditionnel” que le groupe s’est finalement tourné, c’est à dire par un disque sobrement intitulé V, avec un habituel sous titre à l’humour non dissimulé. "Djent is Not a Genre" a tout de l'intentionnalité qui rend les américains aussi adorés que détestés, impertinents que prétentieux. Car si eux n’ont jamais revendiqué appartenir à une mouvance ou avoir créé un genre, ils évoquent désormais le djent plus comme un état d’esprit, une façon de composer et de repousser les limites et les codes plutôt que de s’enfermer inutilement dans des schémas.

Désormais totalement indépendant, sous leur propre label et produit par Misha Mansoor, Periphery met en avant le fait de faire ce qu’il veut, comme il le veut et sans aucune pression extérieure.
C’est également le souhait de Spencer Sotelo qui a indiqué n’avoir ajouté aucun correctif de hauteur sur ses parties vocales (entendez par là de l’auto-tune et des overdubs) et ses propres vidéos de “playthough” va en ce sens.
Attaquons donc le vif du sujet. Après une ouverture comme "Reptile", le premier titre était forcément primordial et, s’il ne fait pas un quart d’heure, c’est un beau morceau avec "Wilfire" (sept minutes) qui démarre pied au plancher par une descente de toms et prend l’auditeur à la gorge dès les premiers instants autant par la brutalité des riffs, l’agressivité des vocaux et cette lourdeur si caractéristique de la production, héritage suédois d’un Meshuggah qui n’a d’ailleurs jamais été aussi identifiable que sur un solo dantesque juste après les trois minutes. Le trio de guitaristes (huis cordes, of course) est toujours une véritable machine de guerre, un rouleau compresseur qui écrase littéralement tout sur son passage, étouffant et asphyxiant sur les couplets mais laissant entrer la lumière sur des refrains percutants dont Periphery a désormais le secret, sans niaiserie, mais avec poésie ou classe, comme cet interlude jazzy à la fin du titre (où Jorgen Munkeby se taille un petit solo de sax). Ces transitions, déjà présentes sur le précédent disque, gagnent ici en pertinence et permettent de créer un lien, divers ponts entre les compositions et finalement, une cohérence globale dans le disque, conférant presque un aspect cinématographique à l’ensemble (le final très “Zimmerien” de "Atropos" avec ses multiples percussions).

"Atropos" justement, continu parfaitement de perforer les conduits auditifs par ses riffs et sa complexité rythmique (quelle intelligence derrière la batterie de Matt Halpern) mais apporte également son lot de mélodies et d’idées vocales lumineuses (les voix doublées, le chant aérien presque pop) pour créer ce contraste si cher au djent. Néanmoins, dès qu’il faut hurler, le gueuleur blond se fait plus efficace que jamais et gagne encore en violence vis à vis des disques précédents, probablement dû à de plus grands contrastes vocaux. Les mélodies en polyrythmie, sinueuses et glauques, ajoutent une pression aux passages instrumentaux qui regorgent de détails et de couches sonores.
Partagé entre moments plutôt furieux comme "Zagreus" (lui aussi clôturé par un impressionnant arrangement symphonique, tout en grandiloquence) ou "Everything is Fine !" montrant la facette la plus brutale (que ce soit les vocaux, les riffs, l’intensité générale, la concision du morceau et l’agression globale qui en ressort) et d’autres bien plus intimes comme "Wax Wings" (dont les mélodies semblent puiser dans une inspiration passée, malgré un sublime refrain) ou la presque ballade "Silhouette" qui ne parvient pas à éviter quelques écueils modernes et trop superficiels, "Djent is Not a Genre" est un véritable kaléidoscope des infinités de variances que peut désormais apporter Periphery à sa musique.

L’opus se termine par deux pavés (presque 25 min à eux deux) aux orientations radicalement opposés. "Dracul Gras" explore la lourdeur et la complexité très metallique des américains, avec des mélodies lancinantes qui tissent leurs toiles sur des riffs en béton armé, toujours sous la houlette d’un Sotelo désormais irréprochable de bout en bout. Néanmoins, on peine à ressentir une cohérence sur le fil de ces douze minutes et le final synthwave est certes réussi mais pas forcément en phase avec le reste. Quant à "Thanks Nobuo", il est dans la lignée des longues compositions de clôture comme Satellites ou Lune, c’est à dire plutôt ambiants et mélancoliques. Hommage à Nobuo Uematsu (le célèbre compositeur, entre autres, des OST de "Final Fantasy"), il est probablement moins ambiants que les titres déjà cités, plus dynamique et lumineux, jusque dans les soli qui sont emplis de lumières et souvent accompagnés de samples allant en ce sens. Le chant est majoritairement clair, sans énormément de grain.

Avec maîtrise et probablement moins de spontanéité mais une totale conscience de ses qualités, Periphery continu son bonhomme de chemin. Sans la surprise de "Juggernaut", sans la confirmation d’un déjà terrible "Select Difficulty" ou la consécration de "Hail Stan" mais avec la détermination des artistes qui durent, "Djent is Not a Genre" assoit encore un peu plus la mainmise du groupe sur le genre (oserais-je dire). Un must de l’année, à défaut d’être celui de sa discographie.

0 Commentaire

7 J'aime

Partager
    Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire