Periphery

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17/20
Nom du groupe Periphery
Nom de l'album Periphery
Type Album
Date de parution 20 Avril 2010
Style MusicalMetal Progressif
Membres possèdant cet album101

Tracklist

1.
 Insomnia
 04:49
2.
 The Walk
 05:06
3.
 Letter Experiment
 06:51
4.
 Jetpacks Was Yes!
 03:57
5.
 Light
 05:50
6.
 All New Materials
 05:20
7.
 Buttersnips
 05:53
8.
 Icarus Lives!
 03:10
9.
 Totla Mad (Ft. Adam 'Nolly' Getgood)
 03:59
10.
 Ow My Feelings
 06:06
11.
 Zyglrox
 05:06
12.
 Racecar (Ft. Elliot Coleman & Jeff Loomis)
 15:21

Durée totale : 01:11:28

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Periphery


Chronique @ Eternalis

28 Mai 2010

Il faudra insuffler âme et créativité dans une formule encore entièrement mathématique...

Il fut un temps, pas forcément très lointain, où la maitrise technique et le talent individuel était si rare qu’il provoquait inévitablement adorations et convoitises, tentatives de plagiat et statut culte. Il est évident que le talent d’un homme comme Chuck Schuldiner (Death) était à la fin des années 80 très rare…et il est aujourd’hui évident que la technique instrumentale, si impressionnante soit-elle, tend à devenir de plus en plus banale tant certains jeunes groupes déboulant de nulle part éclaboussent de leur talent une scène plus surpeuplée que jamais.

Les ovnis de The Dillinger Escape Plan avaient eu à cœur d’intellectualiser au maximum que pouvait l’être la musique, la déstructurant, la violentant, monstre de schizophrénie, de folie et de furie mis en scène par des plans supersoniques et injouables qui éclata à la face du monde à l’aube d’un "Miss Machine" probablement déjà culte dans le milieu tellement fermé du mathcore. Cependant, un groupe plane dans l’underground depuis déjà beaucoup de mois, préparant d’arrache pied son premier effort studio, appelé à devenir une nouvelle référence en osant même fonder ce qu’il catalogue comme un nouveau genre : le djent.

Après une longue période de remous internes, aboutissant particulièrement à l’émancipation (volontaire) de Chris Baretto, le vocaliste qui subjuguait sur les démos, Periphery présente son nouveau chanteur et son premier opus éponyme.
Misha Mansoor (Bulb, Haunted Shores), cerveau de la formation et guitariste hallucinant, a tout mis en œuvre pour posséder en plus de la musique une production en tout point parfaite, écrasante, d’une énormité quasi ostentatoire tout en laissant filtrer un côté fortement mathématique, rigide, presque parfait tant tout est travaillé jusque dans les moindres détails.

Néanmoins, là où l’enrobage se veut d’une perfection sans bornes, la spontanéité de l’interprétation et de la composition laisse rapidement place à une déception prenant la forme d’un manque total de créativité et de personnalité. Certes, on ne pourra rien critiquer intrinsèquement à la musique, d’une technicité incroyable, et toujours extrêmement bien mené, mais plutôt y déceler un clone déguisé de Meshuggah, n’assumant pas son appartenance à une scène pourtant bien existante. Loin d’être profondément avant-gardiste, Periphery donne cette très désagréable sensation de trop plein, de conformité dans son anticonformisme, comme s’il était de bon gout de dire que l’on voulait ne pas faire comme les autres (alors que…).

Les riffs en polyrythmie, les leads malsains et planants en toile de fond offrant un climat inquiétant et cinématographique ("Catch 33"), les soli improbables et injouables ("Chaosphere"), la production si grave que les grattes sonnent parfois comme des basses ("Obzen"), tout ceci sent le Meshuggah à plein nez…mais un Meshuggah que l’on aurait modernisé, poli et privé de sa rage, lissé et stéréotypé.
Car s’il y a bien sur un élément que le bas blesse, c’est évidemment le cas de Spencer Sotelo, le nouveau chanteur. "Insomnia", débutant sur une rythmique déjà complètement mathématique et des envolées solistes que l’on croirait sortie d’un Protest The Hero privé de sa superbe, montre toute les carences du chanteur. Entre un chant hurlé très poussif mais restant agréable, et un clair typé metalcore moderne complètement enrôlé d’effets superficiels et niais (en plus de son timbre déjà très frêle), la déception frappe immédiatement l’auditeur. Pourtant, les riffs sont un tel vivier d’idées et de technique que l’on ne peut s’empêcher d’y croire…essayer d’imaginer que peut-être, ces trop grandes influences s’effaceront avec le temps de l’album (il y a tout de même ce pont planant sur "Insomnia" magnifique).

Lorsque l’on écoute "The Walk", il est impossible musicalement de ne pas penser aux suédois, mais avec une teinte metalcore. "Letter Experiment", par son aspect tourmenté et cybernétique, renverrait plus logiquement à ce que Sybreed a fait récemment, tout en irritant au maximum dès que Spencer délivre un seul souffle de cette infâme voix claire niaise et sans personnalité, générique au possible. Pourtant, encore une fois, lorsque quelques arpèges plus sensibles apparaissent au milieu de ce monde chaotique, on ne peut que penser que Periphery bride lui-même son talent, tout d’abord en multipliant les pistes avec un manque flagrant de cohérence et surtout sans une once d’émotion.
C’est bien là qu’est un autre problème récurrent du disque. Rien ne perle à travers ces soixante-quinze minutes. Periphery est un bloc froid, sans âme ni émotion et ne transmet rien d’autre qu’un monde musical incroyablement technique mais tendant vers la stérilité sensorielle.

"Buttersnips", éprouvant par les excès de shred de guitares (trois guitaristes tout de même…) commence sérieusement à laisser un arrière gout d’ennui, la musique ne se renouvelant pas et les vocaux étant de moins en moins supportables. "Icarus Lives" aurait pu être très intéressant, notamment grâce à ce riff jouissif, simple (enfin…), très lourd et surtout à la densité sonore du morceau…si Spencer (encore et toujours) ne le massacrait pas…
Periphery poursuit sa longue marche vers une identité introuvable à travers les dédales musicaux d’un "Racecar" de plus de quinze minutes. Quinze minutes où les riffs s’amoncellent, les plans aussi, les idées aussi…sans pour autant déceler de fil conducteur ou d’accroche, n’y y inclure une trame suffisamment progressive pour devenir passionnante.

Clairement, Periphery déçoit. Periphery est emplit de talent, les musiciens sont d’une technicité irréprochable, la production écrase tout sur son passage mais le manque de personnalité est si dérangeant, la superficialité vocale tellement pénible, le manque de sensations si crucial que Periphery ne se révèle qu’un énorme pétard mouillé. Il faudra insuffler âme et créativité dans une formule encore entièrement mathématique à défaut d’être humaine. Probablement le plus complexe à réaliser…le destin est entre leurs mains…

14 Commentaires

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Silent_Flight - 13 Août 2010: Malgré les quelques faiblesses vocales de Mr.Spencer Sotelo, cet album reste percutant, + - novateur, en grande partie grace aux instrus dévastatrices et une prod d'enfer.
mrbungle - 07 Fevrier 2011: Au premier abord, le chant peux déranger; mais on arrive à s'y faire. En plus, musicalement, c'est quand même bien ficelé & pas si ennuyeux que çà.
Voilà un groupe qui en tout cas ne laisse personne indiférent & fait parler de lui; c'est plutôt bon signe pour un premier album, non ???
 
zvlorg - 29 Mars 2011: moi qui n'aime pas du tout le mathcore, cet album m'a bien boté, et je trouve au contraire que contrairement à la plupart des formations du genre, l'efficacité et une forme de mélodie arrive à survivre dans un univers hyper-technique
la version instrumentale est vraiment 100 fois mieux, l'absence de la voix "coreuse" qui me fatigue assez vite permet de mieux se concentrer sur la richesse des riffs et, comme l'a dit clems6belio, profiter des rythmiques jouissives
Djaway - 01 Fevrier 2012: Ben moi, je kiff grave ma race.
<3
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