Tilt.
Ne voyant poindre la moindre chro de ce disque, j’ai compris ce jour que tout le monde sur SOM attendait que je m’y colle. Rapport au nom de l’album probablement. D’où le tilt.
Je lis parfois sur le net des choses pas très agréables sur ce disque. Sans déconner, qu’est-ce qu’il faut donc à certains metalheads pour les satisfaire? Attention, à trop faire la fine bouche on finit par devenir fan de metalcore.
Oh ça va, si on peut plus rigoler…
Avec ce quatrième album – si l’on compte le
Avenger de 84 –
Rage entre dans une nouvelle dimension et vient fracasser le milieu métal avec une petite bombe atomique. Si ce disque était un super héros, ce serait
Kick Ass. Parce que, putain, il nous botte le cul du début à la fin !
Enveloppé dans une pochette qui fait apparaitre pour la première fois le
Soundchaser, cette créature étrange qui attaque tout ce qui émet un son, le rendu musical ne s’est pas fait sans heurts. En effet, Peavy a fait le grand ménage.
Exit Jochen Schröder (R.I.P.), pourtant présent depuis les débuts, et Rudy Graf aux guitares, place à Manni Schmidt. Tiens d’ailleurs, info ou intox, qui peut me dire si c’est vrai que Jochen n’a rien enregistré sur l’album précédent, «
Execution Guarenteed », je n’arrive pas à croiser cette info sur le net ? Dehors également le batteur Jörg Michael, lui aussi aux côtés de Peavy depuis l’époque
Avenger, entrée en piste de Chris. J’oublie volontairement son nom de famille, il est juste impossible à retenir et à orthographier correctement. Bref, voici donc désormais
Rage en mode power trio. Et ça c’est bon !
Dans un power trio, il faut ein großer bass. Dast ist gut hier ! Balancez-vous « Death in the afternoon » dans les cages à miel pour voir, ça gambade gentiment tout en restant hyper heavy. Un peu comme son modèle : « Lemmy Kilmister a eu aussi une grande influence sur moi, il m’a donné envie de devenir bassiste, il était si cool avec sa basse. J’ai acheté une Rickenbacker. Je suis passé de la guitare à la basse. J’ai adoré cet instrument, j’ai encore cette Rickenbacker de 1969. Mais j’ai toujours adoré la façon dont Lemmy l’utilisait et en jouait d’une façon très heavy. » https://metalobs.com/rage-quarante-ans-de-rage/
Chris apporte également un son nouveau à
Rage. Je ne suis pas batteur, et je dis donc peut être une énorme connerie, mais j’entends un jeu probablement moins technique que celui de Jorg Michael mais plus « animal ». Tiens, un peu comme un certain Philty « Animal » Taylor. Sa performance sur « In the darkest hour » est un bon exemple de ce que j’essaie bien maladroitement de vous expliquer ici. Et si je suis complètement à côté de la plaque, ce ne serait pas la première fois. Ni la dernière, c’est promis.
Pour autant, celui qui mérite les louanges les plus prononcées, c'est indiscutablement Manni. Ses riffs sont déments, les nombreux licks qui habillent les titres sont hyper bien amenés et les soli gardent toujours une forte composante mélodique (mon number one, probablement celui de « Supersonic hydromatic »). Du travail d’orfèvre. Preuve supplémentaire de son investissement, Manni a co-composé pas mal aux côtés de Peavy, la moitié des titres.
Petite révolution, le côté speed metal des deux premiers albums laisse souvent place ici à un heavy plus « traditionnel ». Certains parleront surement de power metal. Peu importe si tant est que les compositions tapent dans le mille. Dast ist (encore) gut hier, une magistrale réussite en ce qui concerne la qualité et l’accroche mélodique de celles-ci, tant pour les couplets que pour les refrains. Entre le tube immédiat qui ne te quitte plus la tête (« Don't Fear The
Winter ») et ceux qui rapidement te font le même effet («
Sinister thinking », au refrain zu viel kolossal et au solo magistral, « A pilgrim's path », avec l’intro acoustique - à la Flanger ? -, la basse qui prend le relais avant que n’éclate un lead terrible puis un premier couplet hyper mélodique, la grande classe), nous sommes indiscutablement en présence d’un must-have du genre. En réalité, en fonction des jours et des écoutes, chaque titre peut quasiment devenir ton petit chouchou, « Time and place » excepté, je le trouve un peu en dessous du reste. Par exemple, pour prendre un morceau moins souvent cité, j’adore la manière dont les nombreux riffs de Manni portent « Roundtrip » tout du long. Voilà une preuve supplémentaire de la richesse de ce disque. Et ce que je trouve tout aussi génial, c’est que derrière des compos a priori plutôt « simplistes » et courtes, presque toutes sous les 4 minutes, il y a toujours un truc nouveau à entendre à chaque écoute : un riff accrocheur par ci, une mélodie de chant ou de guitare par là. Je me répète, quelle qualité dans l'écriture ! En ce sens, ce disque me fait penser à des all time classics tels que « British Steel » ou « Balls To The Wall ». Oui, j’ose la comparaison, je crains dégun comme on dit de par chez moi ! Wir fürchten niemanden !
J’ai beau me creuser la tête pour trouver une vraie faiblesse à ce skeud, je n’y parviens pas. Ainsi, je ne peux me résoudre à penser que certains puissent considérer la voix de Peavy comme telle. La qualité mélodique de ses lignes de chant, l’alternance parfaitement maitrisée du chant médium et de l’aigu – généralement sur les refrains – est au contraire à mon sens un énorme plus. Ecoutez l’opener «
Wasteland » et l’entame du chant à partir de 30 secondes (et jusqu’à 50), das ist wunderbar. La prod’ pose problème à certains? Moi pas du tout, cela fait même du bien d’entendre ce genre de son plus aéré en 2024, notamment ce « grain » si particulier sur la guitare, et je n’ai aucunement besoin d’un remaster. Allez si, quand même, un bémol avec l’absence d’un hymne au long cours qui alternerait les ambiances et les rythmes. Bah, n’est pas non plus capable de délivrer un « Rime of the ancient mariner » qui veut.
J’ai récemment découvert le « Solitary Men » de
Refuge, sorti en 2018. Faut-il voir dans le titre un hommage à son glorieux ainé ? Perso, j’entends une filiation évidente. Je vous le conseille, le trio est toujours efficace. Même si je regrette l’absence de ce son typique des mid eighties ainsi que celle des montées dans les aigus de Peavy. Mais bon, je fais pas trop la fine bouche, je veux pas finir fan de metalcore.
Oh ça va, si on peut plus rigoler…
Ich liebe dich de ouf
Rage.
Merci Olivier, je dois compléter ma collection de tous ces albums de Rage que j'apprécie beaucoup sans avoir investi dedans. Jolie chronique as usual
Bon album de Rage pour ma part mais pas autant que les 3 suivants qui sont à mes oreilles d'une qualité supérieure, surtout Trapped !
Farpaitement ! Entièrement d'accord avec ta chronique Kid Ordinn ! La créativité et le riffing inimitable de Manni ont fait passer Rage en première division et ont donné au groupe une identité affirmée, alors que les premiers albums, bons par ailleurs, n'étaient qu'un poil au dessus de la masse allemande de l'époque. Le parallèle avec Running Wild est d'ailleurs assez saisissant, deux albums "evil" et une montée en puissance sur le troisième album de 87, Under Jolly Roger, qui lance le groupe dans son identité "pirate". Sinon, Chris Efthimiadis était le batteur d'Atlain sur le fameux "Living In the Dark" de 84, sauf qu'il se faisait à l'époque appeler Chris Midias, effectivement c'était plus simple. C'est la photo de la back cover de ce disque qui a donné naissance à l'expression "tu t'es fait pousser des moustaches Atlain ?" mais passons. C'est le frère de Chris, Spiros, qui remplace Manni à la gratte à partir du "Black In Mind" de 95. Et sinon, j'avais moi aussi écouté le Refuge, Manni de retour dans "Rage", j'avais de l'espoir, mais non, j'ai trouvé ça bateau. Pas mauvais mais wheeehoooof quoi. Joli travail, camarade !
Tu m'a donné envie de l écouter cet album et bien voilà c'est fait et je ne le regrette pas c 'était très agréable j ai pas vu le temps passer, pour la petite critique qui va bien je trouve la qualité du son pas terrible .
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