[Attention, cette chronique ne concerne que la version cd de One
Night of
Insurrection]
La célébration…trois décennies d’une carrière certes entrecoupée d’une très longue mise en demeure, mais surtout une renaissance qui donna lieu à cinq opus exemplaires, dont deux exceptionnels sous le joug d’une jeunesse et d’une créativité retrouvées, alliant comme personne le traditionalisme d’antan à une expérimentation et une agressivité actuelle.
Dans le cas de
Nightmare, français qui plus est, la fête d’un anniversaire de trente ans de carrière ne passe pas inaperçu, et la création d’un
Live en l’honneur de cette longévité exemplaire, soutenue de plus par des albums actuels d’une qualité hors du commun sur la scène actuelle (notamment les géniaux "
The Dominion Gate" et surtout "
Genetic Disorder" et "
Insurrection"). Tout le monde sait que la musique des français est taillée pour le
Live (ce n’est pas par hasard que le savoir-faire allemand a tenu a collaboré avec la troupe de Jo Amore), et si la musique est une vraie machine de guerre sur album, elle prend une tout autre mesure sur scène.
"One
Night of
Insurrection" prend vie le soir où
Nightmare remet les pieds à domicile, chez lui, dans sa ville natale de Grenoble, pour une date anniversaire qui prenait la forme d’évènements. Maintes fois repoussé, ce concert arrive enfin entre nos mains, témoignage d’une soirée grandiose, bercée dans la testostérone, le cuir, la bière et les décibels. Si les bonheurs des versions promotionnelles ne nous auront fournis que la version audio, une première déception s’inscrit sous la forme d’une tracklist minimaliste et honteusement peu fournies.
Un seul disque, douze petits morceaux (tous étant post reformation, contre dix-sept sur le dvd), soixante-cinq minutes…est-ce donc cela une consécration selon
Nightmare ? A peine plus d’une heure de concert, aucun morceau légendaire des années 80, une tracklist des plus banales…
Mais si encore, il n’y avait que ceci et le
Live envoyait tellement le pâté, on pourrait simplement se décevoir d’un
Live trop court mais tellement jouissif le temps qu’il passe dans nos écoutilles. Sauf que, encore une fois, la déception est de mise lorsque le premier riff, écrasant au possible, d’"
Eternal Winter" résonne.
Un son plat, creux, dépourvue de folie et complètement dépareillé de tous feeling…on croirait entendre un groupe fatigué et apathique, chose absolument démente lorsqu’on a vu sur scène la maitrise de Jo Amore ou la présence scénique de
JC Jess et surtout Yves Campion, véritable boucher au chant black et à la basse. Mais rien ne résonne, rien ne ressort…ni la foule, ni l’envie, ni la fougue…on s’ennuie ferme sur des morceaux qui nous font tant jouir en
Live.
Que dire de ce "
Legions of the
Rising Sun" d’une mollesse affligeante sur son refrain, aux cœurs massacrés et aux grattes aussi épaisses qu’une corde à linge. Le public, à peine audible lors des morceaux, se fait entendre difficile entre eux, lorsque la musique n’est plus. Et pourtant, il est évident que l’ambiance devait être fiévreuse, l’interprétation nerveuse (tout ceci ressortira probablement sur le dvd) mais avec uniquement le son, l’apathie est de rigueur. L’énergie si chaleureuse et puissante du groupe n’a pas été captée et
Nightmare se retrouve amputé d’un charisme pourtant certain et qui n’est pourtant plus à prouver depuis quelques années à piller les routes.
Une composition aussi fouillée que "Three Miles
Island", à l’introduction ambiante et magnifique, laisse présager ce riff si monstrueux à la
Arch Enemy qui détruit tout sur son passage…mais le son étouffé gâche réellement une bonne partie du plaisir…peut-être aussi aurait-il été plus appréciable que Jo communique plus longuement avec son public, le fasse plus participer que ce qu’on peut entendre sur le disque.
Restera tout de même un "
Winds of
Sin" destructeur en diable, même si encore une fois, ce n’est pas sur cette version que l’auditeur ira se déboiter les cervicales.
Vous aurez compris que la version audio est une grande déception, même si très acceptable, elle n’en reste pas moins en deçà de ce qu’un groupe aussi talentueux peu produire, et produit chaque soir sur scène. Un
Live bien peu représentatif de la puissance des grenoblois. S’il est vrai que l’image efface souvent bien des défauts, il est en tout cas de notre devoir de préconiser l’achat du dvd sans faire attention au disque seul (de toute façon inclus dans le dvd) qui finira probablement à dormir dans son étui, caché derrière la précieuse bande audio, elle.
Un
Live attendu par tous, mais qui sera bien loin de s’inscrire au panthéon du genre…il est évident que les albums eux, continue de tourner…encore et encore…
Venez les voir en mars à Lyon ça va être énorme !
j'ai un avis plus positif sur l'album quand même.
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