Les premiers pas des Allemands de
Sodom furent indéniablement empreints de cette noirceur mécréante, de cette agressivité primale, de cette irrévérence haineuse et de cette atmosphère sonore délicieusement crue qui, indiscutablement, firent le lit d'une mouvance Black
Metal alors naissante.
Aux côtés d'autres acteurs précurseurs de ce nouveau genre encore embryonnaire, les saxons sortirent en 1986, après plusieurs démos et un EP répondant au nom de
In the Sign of Evil, un premier véritable méfait intitulé Obssessed by Cruelty.
Il conviendra de dire d'emblée de cet opus qu'il possède, comme nombre de ceux qui sortirent à l'époque dans ce style là, une assise très Thrash, très vive, très brute, très Punk, dans l'exacte sillage, pourrait-on dire, de ce qu'était alors un art noir primitif qui tentait, tant bien que mal, de trouver fort de sa maladresse exaltante quelques caractéristiques normatives traduisant ses désirs les plus obscures. Outres cette expression plus brute, la singularité exhalant les travaux de
Sodom, les distinguant de ceux de leurs homologues Thrash américains et internationaux, réside dans le choix d'aborder, en des titres exaltés, des thèmes sacrilèges en des écrits impies.
Cette musicalité très rugueuse et très primaire, soulignée par les excellents vocaux rugueux très appropriés d'un remarquable Tom Angelripper et mise en défaut par une production un peu anémique, mais aussi ces textes blasphématoires, permettent donc, à l'art de
Sodom, d'être immédiatement affilié à cette genèse ténébreuse Black
Metal. Tant et si bien qu'Euronymous, chanteur de,
Mayhem dira de cet
Obsessed by Cruelty qu'il est "un chef-d'oeuvre de Black
Metal". Nul doute que cet opus aura donc influencé ce mouvement.
Disons encore que l'expression artistique de
Sodom, tout en s'inscrivant dans cette conception très âpre de ce Thrash germanique où excelleront bientôt
Kreator et
Destruction, s'éloigne quelques peu de celles moins arides des Américains où se complaisent délicieusement de toutes nouvelles idoles telles que
Metallica et
Slayer.
Le résultat de la combinaison de ces divers éléments nous offre donc un
Obsessed by Cruelty très bestial qui, bien qu'étant dans la continuité d'un excellent
In the Sign of Evil, en surpasse toutes les limites en nous proposant l'expression d'un exercice plus extrême encore. Essentiellement véloce et intransigeant, l'opus nous dévoile, en effet, toutes les arcanes d'une musique encore plus rapide, encore plus crue, encore plus féroce. Tant et si bien que ce mélange de Thrash germanique et de Black
Metal tel qu'on le concevait alors, déconcertera certainement les esprits néophytes peu habitué à cette sauvagerie. Ainsi des titres tels que les frénétiques
Deathlike Silence, Obsessed by
Devil, Witchammer, ou encore, par exemple, Pretender to the Throne demeurent une parfaite illustration de cette expression.
Un excellent Proselytism Real au préambule et à la conclusion lourde et oppressante, ainsi que certains passages de
Obsessed by Cruelty viennent, quant à eux, déroger à cette constante férocité presque incessante. Rappelant ainsi, s'il le fallait encore, les effluves Black
Metal de ce groupe.
Quoi qu'il en soit
Obsessed by Cruelty, premier véritable production des Allemands de
Sodom, est donc une œuvre déterminante, puisque au même titre que certaines autres, elle est annonciatrice d'une ère nouvelle où l'art noir prendra un envol majestueux. Un essor auquel les Germaniques ne participeront pas totalement. Il préférera poursuivre ses aventures au sein d'une scène Thrash
Metal allemande certes plus traditionnelles mais aux caractéristiques néanmoins typiquement teutons. Mais ceci est une autre histoire...
Cependant, SODOM atteindra le sommet lors du prochain album "Persecution mania"...
Le titre Deathlike silence c'est le titre que va inspirer Euronymous guitariste du groupe MayeM grand fan de Sodom pour son label DSP .. Deathlile Silence Production ...
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire