Alors que l'excellent "
Fear of a Blank Planet" est toujours en train de squatter nos platines un an tout juste après sa sortie, voilà que déboule ce maxi qui en est présenté comme la suite directe. Ce qui n'est pas tout à fait vrai, mais bon, on ne va pas s'appesantir sur les slogans publicitaires farfelus que peuvent parfois nous concocter les maisons de disques.
"
Nil Recurring" est plutôt une séquelle regroupant des enregistrements amassés au cours de la conception de "
Fear of a Blank Planet" et non sélectionnées pour ce dernier, le but ayant été de lui garantir une cohérence et une fluidité optimales. J'éviterai l'emploi du terme "chutes de studio" qui possède une connotation quelque peu péjorative, car les quatre compositions proposées ici sont intéressantes et il aurait été fort dommage qu'elles ne soient pas disponibles auprès du grand public.
On y retrouve globalement le même concept visuel et parolier que sur son grand frère, à savoir notamment le conditionnement et le formatage d'une grande partie de notre jeunesse actuelle au travers des media et des divers programmes creux et avilissants qu'ils balancent. Concept qui semble assez banal, mais il suffit de sortir de chez soi et d'observer la faune ambulante shootée à la Star Ac' et à la Techtonik (Urk ! Rien que le fait d'écrire ces noms me file la nausée) pour s'apercevoir de sa dure réalité.
Les adeptes du précédent album navigueront donc en terrain connu. D'autant que le lien de parenté ne s'arrête pas là, car quelques traits de famille pointent le bout de leur nez ici et là : le refrain de "Sentimental" apparaissant comme par magie dans "Normal" mais de manière réarrangée, certains riffs de "
Anesthetize" tapant l'incruste sur "What Happens Now ?" en même temps que quelques paroles de "My
Ashes".
Pour le reste, il s'agit toujours d'un rock/prog dopé au metal et faisant la part belle aux expérimentations (avec des soli totalement ahurissants signés Robert Fripp sur le morceau-titre) et aux atmosphères (avec de nombreuses parties de claviers aériennes rappelant les débuts du groupe), le tout habité par la classe naturelle de l'arbre à porc-épic.
Au final, ce "
Nil Recurring" s'avère être un petit encas fort sympathique, à défaut d'être génial. Un travail proprement réalisé, d'une durée honnête (une demi-heure environ, ce qui se situe dans la bonne moyenne pour un maxi), s'adressant en priorité aux fans. Pour les autres, mieux vaut préalablement se procurer son illustre aîné.
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