Necrobreed

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17/20
Nom du groupe Benighted (FRA)
Nom de l'album Necrobreed
Type Album
Date de parution 17 Fevrier 2017
Enregistré à Kohlekeller Studio
Style MusicalDeath Grind
Membres possèdant cet album152

Tracklist

1. Hush Little Baby 01:08
2. Reptilian 03:16
3. Psychosilencer 03:31
4. Forgive Me Father 04:16
5. Leatherface 03:23
6. Der Doppelgaenger 03:48
7. Necrobreed 01:28
8. Monsters Make Monsters 03:35
9. Cum with Disgust 03:09
10. Versipellis 02:49
11. Reeks of Darkened Zoopsia 03:15
12. Mass Grave 04:50
Bonustracks (Digibox)
13. Biotech Is Godzilla (Sepultura Cover) 01:52
14. Christraping Black Metal (Marduk Cover) 03:07
Total playing time 38:28

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Benighted (FRA)


Chronique @ growler

21 Fevrier 2017

Evisceration Plague

Après l’ouverture de la boucherie « Carnivore Sublime », qui ne proposait que des morceaux de choix sur son étal et une prestation live captée au Sylak Open Air, donnant naissance à « Brutalive the Sick », l’entreprise de dépeçage massif qu’est Benighted, décide de conquérir à nouveau le marché de la barbaque, avec sa nouvelle pièce du boucher savoureusement intitulée « Necrobreed ».

Coutumiers des changements de personnel, tout en sachant conserver sa qualité de travail, les bouchers en chef, Julien Truchan et Olivier Gabriel, ont dû s’adjoindre une nouvelle équipe de découpe après les défections d’Adrien Guérin et d’Eric Lombard peu après l’édition du Hellfest 2014, puis, du départ de l’impressionnant Kevin Foley en 2016 pour rejoindre Abbath, mais déjà revenu à cause de l’asociabilité de King Ov Hell. Les nouveaux arrivants sont donc Pierre Arnoux (ex-Winds Of Torment) à la basse, Emmanuel Dalle (Horgoth, Deficience) à la guitare et surtout Romain Goulon (ex-Imperial Sodomy, Necrophagist) dont le challenge de palier la défection de Kevin Foley, ne sera pas chose aisée à relever. Il est à noter qu’Olivier Gabriel, membre fondateur et meilleur ami de Julien Truchan a, lui aussi, quitté le groupe après l’enregistrement de « Necrobreed » (remplacé par Fabien Desgardins aka Fack), son métier (professeur) et la dureté des tournées ont eu raison de son enthousiasme scénique, le plaisir était en train de se dissiper.

Après les déboires engendrés par la précédente imagerie, qui avait valu à la formation la fermeture pure et simple de son compte facebook, et, donc, la disparition de tout le réseau construit (le mamelon de la femme sur la pochette en incommodait certains), Benighted opte pour un artwork plutôt sobre qui est l’œuvre de Gary Ronaldson. Les plus observateurs auront noté l’hommage au regretté Mika Bleu, avec l’incrustation de la mention « Crevez Tous » au poignet droit du personnage central. Comme à son habitude, des guests de choix sont présents sur « Necrobreed » avec Asphodel (Chenille) sur « Hush Little Baby », Trevor Strnad de The Black Dalhia Murder sur « Forgive Me Father » et d’Arno de Black Bomb A sur le délicieux « Cum With Disgust ».

Le poids des années, qui a souvent un impact négatif sur une grande majorité des formations, n’a visiblement aucun effet sur Benignted, car la boucherie ouverte trois ans auparavant se transforme désormais en abattoir industriel où l’éviscération est pratiquée sans aucune retenue, l’association L214 ne devrait pas être déçue lors d’une prochaine visite. Malgré le changement de line-up, la force impactante des morceaux que délivre « Necrobreed », n’a aucunement disparu, la recette qui a toujours fait la réputation des Stéphanois, est encore présente, à savoir des blasts effrénés, qui alternent avec des riffs « thrash » ou « hardcore », le tout enrobé de « grind » et de « black-metal » (avec parcimonie, surtout au niveau des vocaux). Envoyez-vous donc « Reptilian », « Psychosilencer », « Leatherface », « Necrobreed » ou « Versipellis » (pour ne citer que ceux-ci) et vous vous retrouverez toutes tripailles à l’air. La violence est élevée ici à son maximum et, aucun moment de répit ne sera laissé à l’auditeur, la cadence de découpe est infernale et se révèle supérieure à « Carnivore Sublime ». Afin d’annihiler toute linéarité dans le travail d’abattage, l’abattoir, qui ne prend pas en charge que des animaux, propose un large éventail d’outils tous plus aiguisés les uns que les autres, ainsi que des hachoirs massifs, qui achèveront les derniers récalcitrants comme les breaks lourds et puissants de « Reptilian », de « Psychosilencer », de « Forgive Me Father » ou du poétique « Cum With Disgust ». Aussi, l’alternance rythmique dans la coupe, allant du blast furieux et hystérique aux cadences up tempo « thrash » ou éléphantesques, garantit une bidoche bien saignante.

En plus de toute la brutalité qui ressort des exactions des bouchers stéphanois, une atmosphère morbide et glauque émane de cet abattoir, une oppression et un malaise permanent happeront l’inconscient qui s’y introduira. Ayant pris le risque, votre serviteur, ne pouvant plus reculer, s’avance lentement au milieu d’un amas de chair faisandée qui jonche le sol, une odeur putride forte accueillante titille mon sens olfactif. Ces ambiances sont mises en avant par « Hush Little Baby », une comptine introductive interprétée par Asphodel, par les breaks malsains de « Leatherface » ou de « Forgive Me Father », sur fond de couinements canins et de « Monsters Make Monsters. Cette atmosphère poisseuse est aussi mise en exergue grâce à quelques dissonances bien senties.


L’ensemble des œuvres de Benighted traite de pathologies mentales dont le métier de Julien Truchan, infirmier en psychiatrie, est une véritable source d’inspiration. La thématique de « Necrobreed » tourne autour d’un schizophrène qui vit seul et qui a une fascination morbide pour les animaux, représentant quelque chose de rassurant pour lui. Après un traumatisme vécu pendant son enfance, cet homme n’a comme seul souvenir que le regard d’un chat mort qu’il fixait afin d’oublier ce qu’il subissait. Sa pathologie évoluant, il finit par se greffer des animaux morts sur son abdomen, puis sur tout son être, la chaleur des corps en putréfaction lui donnant le sentiment d’être enceinte. Puis la maladie étant à son apogée, cet homme rassemble tous ses enfants animaux autour de lui afin de les immoler, et lui, par la même occasion. Le final de « Mass Grave » représentant cela, est saisissant d’effroi, de démence et de souffrance.

L’équipe de découpeurs qui composait l’entité « Carnivore Sublime » ayant pris la poudre d’escampette mais dont la technicité n’était aucunement à remettre en question, la nouvelle formation saura-t-elle se montrer à la hauteur ? Assurément, la réponse est sans équivoque. Hormis les qualités de ciseleur de la paire de guitaristes présents sur « Necrobreed » dont les riffs sont aussi aiguisés qu’une feuille de boucher, il faut louer le talent de compositeur d’Emmanuel Dalle, qui s’est chargé de la quasi totalité de ce dernier bout de bidoche, donnant une coloration plus « death old-school » à l’ensemble, avec un côté « hardcore » plus en retrait (mis à part les chœurs virils qui émaillent cet enregistrement).

La palme revient évidemment à « The Voice » Julien Truchan, qui, comme à son habitude, utilise à merveille son chant versatile, passant du bœuf au cochon, alternant entre chant typé « black-metal » aux éructions arrachées, en passant par des growls caverneux et glaireux, des « pig squeal » pour finir sur des sonorités « chasse d’eau » (« Leatherface »), si chères à Last Day Of Humanity ou des vocalises de malade mental, totalement aliéné (« Forgive Me Father » ou « Leatherface »), submergé par la souffrance sur l’aboutissement de « Mass Grave ». D’ailleurs, il faut savoir que cet enregistrement de voix totalement hallucinées et hallucinantes, que n’aurait pas renié Niklas Kvarforth de Shinning, s’est fait en une seule prise, c’est dire l’étendue de l’organe vocal du père Julien. Le travail sur le chant ne s’arrête pas là puisque l’écriture utilise l’anglais, le français (« Necrobreed » et « Versipellis ») et la langue de Gothe (« Der Doppelgänger »).

L’autre grand gagnant est incontestablement Romain Goulon, qui avait la lourde tâche de remplacer Kevin Foley. Et bien, le bougre s’en sort plus qu’avec les honneurs. Son jeu, d’une précision chirurgicale et plus clinique que celui de Kevin, s’intègre parfaitement à Benighted, le bougre délivrant des blasts supersoniques, donnant même l’impression d’aller encore plus vite que son prédécesseur, l’attaque qui suit le break de « Leatherface », est juste phénoménale. Comme à l’accoutumée depuis maintenant trois livraisons, « Necrobreed » a été concocté au Kohlekeller Studio en Allemagne, par Kristian Kohlmannslehner et Kai Stahlenberg, qui dotent ce pavé saignant d’un son monstrueux, avec un équilibre parfait entre tous les instruments.

Très peu de défauts sont à déplorer et, si je voulais vraiment être tatillon, je dirai que « Necrobreed » ne révolutionne pas le propos de Benighted et que l’effet de surprise est très amenuisé, mais malgré cet état de fait, le combo parvient à se renouveler en repoussant toujours plus loin les limites de la brutalité.

La boucherie « Carnivore Sublime » s’est muée en abattoir avec « Necrobreed » et, malgré un renouvellement de personnel de grande ampleur, la cohésion de cette équipe est évidente et aucun survivant ne s’échappera de cet établissement où l’éviscération, le dépeçage, l’éventration et le démembrement est une véritable passion, Benighted ne cherchant pas le profit mais une qualité certaine dans son travail, où la viandaille sera toujours meilleure si elle est prélevée avec une souffrance élevée à son paroxysme. Cette dernière pièce du boucher s’avère même plus succulente que la précédente, qui émoustillait déjà bien les papilles, avec une nervosité encore plus accrue. « Necrobreed » permettra sans doute à Benighted de franchir un nouveau palier et s’impose déjà comme un postulant sérieux au titre d’album de l’année. Je n’aurais jamais dû pénétrer cette antre...mes tripes traînent par terre...

Quelle savoureuse branlée !!

51 Commentaires

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mayhem13 - 07 Mars 2017: Ca après c'est une question de goût...Il y a des groupes cultes qui me rebutent, j'ai beau écouter, rien à faire, ça passe pas.
growler - 07 Mars 2017: @Ensiferum93: c'est clair :)

@mayhem13: les goûts et les couleurs...après, il y a bien longtemps que j'écoute Benighted, donc, j'ai pu m'habituer au style.
Metalder - 16 Mai 2017: Ce groupe est une pure tuerie de metal extreme! Tout les albums qu'ils ont pondus sont déments!! Mon préférer pour l'instant c'est Identisick... Super
MCGRE - 23 Janvier 2020:

Super chro mon pote vraiment longue d'habitude je lâche mais la elle passe toute seule,pour répondre @mayhem13 j'avais lâché à identisick  si je me rappelle bien ,on m'avait offert le suivant mais j'avais pas accroché ,bref celui ci c'est une ogive nucléaire .

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Chronique @ GrindKiller

05 Mars 2017

Varié, violent, puissant, cru et dérangeant, Benighted a mis au monde un nouveau chef d'oeuvre.

Entre son dernier chef-d’œuvre de 2014, Carnivore Sublime, et ce méfait tout frais, Benighted n'a gardé que deux membres studios, à savoir le fidèle vocaliste Julien et son frère Gab'. En effet, les bassiste et guitariste Eric et Adrien ont quitté le groupe peu de temps après l'enregistrement de Carnivore Sublime et la machine de guerre Foley s'est envolée pour rejoindre brièvement l'armée norvégienne d'Abbath. Un mitrailleur en remplace un autre, car c'est Romain Goulon (Necrophagist, entre autres) qui prend la relève, tandis que les guitare et basse sont respectivement reprises par Pierre Arnoux et Emmanuel Dalle dès 2014. C'est donc sous cette formation que le nouvel album du quintet, qui s'impose aujourd'hui comme une référence du genre, ayant pour thématique un individu paranoïaque cousant des animaux morts à son être, dans l'idée de leur donner pour ainsi dire une seconde vie, est enregistré. Alors que Carnivore Sublime abordait davantage un côté sombre et gore, Necrobreed dévoile une pochette relativement monochrome mais pourtant très riche en détails. Les signes du zodiaque ornent l'arrière plan, devancé par trois hommes suturés, à l'aspect mort-vivant et entremêlés de plusieurs membres et organes d'animaux. Une pochette qui s'avère très prenante, traduisant la schizophrénie, la paranoïa, la folie et toutes autres formes de tourments et déviances dont l'homme au premier plan est victime.

L'album s'ouvre sur la brève introduction "Hush Little Baby". Une ligne de basse stridulante et suivie par une complainte douce et malsaine assurée par Asphodel de Chenille annoncent la venue d'un massacre imminent.

Et le groupe n'a clairement rien perdu de sa maîtrise, comme le prouve les ultra violents "Reptilian", dont le clip restera dans de nombreuses mémoires, le morceau éponyme "Necrobreed" et le direct "Versipellis". Le spectre vocal de Julien, semblant s'agrandir sans cesse d'album en album, permet d'accrocher pleinement sans aucune lassitude, offrant des voix tantôt aux sonorités Death classiques et tantôt Black, du pig squeal, grinçantes et aux influences grind et hardcore. La présence de nombreux guests offre beaucoup de variété. On retrouve Arno de Black Bomb A et Trevor de The Black Dahlia Murder sur les insoutenables morceaux aux titres perturbant tels que "Cum With Disgust" au refrain ultra-carré et aux influences hardcore, ou encore le terrifiant "Forgive Me Father". Saccadé, résonnant, dégénérant, dissonant et aux effroyables couinements canins, ce dernier constitue une pièce-maîtresse dans le projet de traduire la folie.

Quelques soli peaufinent le festin sur "Psychosilencer" dont les échos finaux résonnent incessamment en tête, et sur le glaçant "Monsters Make Monsters". Quelques notes dissonantes de guitare et même de piano, une respiration précipitée traduisant maintes souffrances offre au titre une ambiance cruellement déviante.

"Leatherface" et ses rythmiques "instables", ultra-rapides mais ô combien complexes, soutenues par des voix tortillantes de douleur traduisent avec excellence l'esprit du patient. Le jeu de guitares qui compose le morceau et le suivant, "Der Doppelgaenger" amplifient l'ambiance perverse dans laquelle l'album nous englue. Romain Goulon, dont le talent n'est plus à prouver grâce à ses nombreux projets, se révèle toujours plus impressionnant par sa précision, son jeu varié et sa vitesse de frappe.

"Reeks Of Darknened Zoopsia" rappellera sûrement à beaucoup Asylume Cave par son introduction, autour d'une dissonance insoutenable et de breakdowns absolument dantesques comme ceux dont il nous a été donné de vivre tout au long de l'album. Enfin, le si bien nommé "Mass Grave" achèvera cette quintessence de l'horreur pathologique sur d'abominables hurlements de douleur et d'agonie.

C'est donc une nouvelle pièce maîtresse à ajouter dans la collection du combo français. Alors que Carnivore Sublime semblait presque indétrônable dans son approche d'une violence plus qu'extrême, Necrobreed remporte haut la main la place du roi alliant la brutalité et une mise en avant de l'aspect anxiogène bien plus présente.
Le groupe semble incoercible, dégageant toujours plus de puissance et traduisant de mieux en mieux l'esprit des victimes de ces sombres pathologies. Varié, violent, puissant, cru et dérangeant, Benighted a mis au monde un nouveau chef d'oeuvre du genre, totalement renversant et qui constituera sans aucun doute une des meilleures sorties de l'année.

3 Commentaires

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Metalder - 05 Mars 2017: Chouette chronique pour un album très intense et varié.
je ne connais pas trop... mais je me suis commander celui la en limitée et aussi le Brutalive the sick et carnivore pour debuter, en ce moment c'est les 1er Cryptopsy que j'écoute en boucle! a vrai dire c'est du meme accabit! BRUTAL!!!!!
GrindKiller - 05 Mars 2017: Merci!:)
Benighted à mon goût, c'est clairement la perle du Death français. C'est assez unique en son genre, avec des thématiques qui échappe un peu à la routine et qui personnellement m'intriguent beaucoup. Carnivore sublime est une tuerie du même niveau que ce Necrobreed, tu vas te régaler! Surtout si justement les débuts de Cryptopsy (Blasphemy Made Flesh, ce chant) te font vibrer ;)
Très facile à rapprocher de Benighted également, ça va être les belges d'Aborted, les allemands de Cytotoxin, mais sinon Benighted reste un groupe bien unique à mes yeux.
Metalder - 06 Mars 2017: ok!! finalement je vais les voir en belgique a l'entrepot!
brutalive the sick m'a convaincu!
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