On parle beaucoup de
Benighted en ce moment, la tournée avec
Kronos et
Gorod ainsi que la sortie de leur dernier album
Asylum Cave y sont sûrement pour quelque chose.
La première édition de ICP se fit sous la tutelle d’Adipocere Records, alors que Fred occupait encore le poste de batteur. 2008 voit ainsi, en plus du remplacement par Kévin à la batterie, une réédition de l’album par
Osmose Productions avec la pochette en version non-censurée, représentation très personnelle d’un cerveau atteint de graves troubles mentaux. Quand on voit les artworks que nous sortent tous les ersatz de
Cannibal Corpse, l’affaire pouvait faire doucement rire…
Premier album de la confirmation pour Benigthed, après deux premiers full-length montrant déjà un groupe en devenir, ICP affirme un brutal death de haut niveau. On pouvait reprocher aux Stéphanois de s’être orientés vers des sonorités se rapprochant parfois d’un deathcore formaté au son lisse et sans saveur sur leur plus récent méfait. Les diverses variations vocales de Julien (parfaitement maîtrisées ceci-dit) ne furent pas forcément de très bon goût, certains pigs-squeals ou côtés slam tapant rapidement sur le cortex…
Cette réédition est ainsi l’occasion de voir un groupe à son plus haut niveau. Le meilleur album de
Benighted ? Sûrement. Et ce ne sont pas les tueries absolues que sont Fœtus,
Deviant et j’en passe qui me contrediront, alors que Fréd frappe ses fûts à n’en plus finir, montrant des capacités assez affolantes comme sur le titre éponyme ou Puerperal Cannibalism (écoutez-moi ces intros bon sang !) et que la basse insuffle un groove incroyable à l’ensemble de la galette.
Aucun point faible sur cet album, chaque titre est indispensable et envoie méchamment du petit bois, tout est pensé intelligemment, avec ce petit côté technique qui laisse la part belle aux successions de plans et breaks tous plus jouissifs les uns que les autres. Vous voulez du charcutage ? Vous en aurez messieurs-mesdames, le mixage effectué par Kai Stahlenberg donne ici un rendu à briser les cervicales les plus endurcies.
Bestial Breeding, Stay
Brutal sont des monuments à eux seuls, l’intensité et la brutalité dégagées par ces morceaux n’ayant proprement rien à envier aux dernières livraisons d’
Asylum Cave…
Le groupe a toujours eu ce goût pour les thèmes abordant divers troubles mentaux, et cet aspect est ici renforcé brillamment par les performances de Julien au chant, passant parfois à une voix plus typée black sur Self Proclaimed
God ou complètement dérangée sur
Phlebotomized en se mettant carrément à rouler les « r » ! Il en ressort un petit côté dérangé qui sied parfaitement à des thèmes comme Perpueral Cannibalism ou Insomnies. Utilisant aussi bien la langue anglaise que française (un aspect néanmoins moins marqué que sur leur précédent album
Psychose qui comportait principalement la totalité de l’album dans la langue maternelle des Stéphanois) tous ces petits détails apportent une petite touche personnelle au death du groupe appréciable.
Deux cadeaux bonus viendront agrémenter cette réédition sous la forme de
Banished tirée de
Psychose, tout aussi…aliénée. La reprise du groupe de hardcore
Raised Fist, n’est pas non plus à jeter puisqu’elle s’insère parfaitement avec le style death/grind de
Benighted.
Disposant d’une discographie exemplaire sans vraiment de faux pas, montrant une énergie incroyable sur scène à travers des shows monumentaux,
Benighted a bien mérité ses lauriers au sein de la scène death française…voire internationale. ICP est un album à ne négliger sous aucun prétexte, disposant de toute la violence et l’efficacité d’un bon disque de death metal.
Bon ben tout est bien qui finit bien... et puis y'a ptêtre un Lorrain dans le groupe :-/
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire