Ce combo Death
Metal originaire du Royaume Uni (du Pays de Galles précisément) n’a pas connu un début de carrière facile : en 1995 alors que le groupe a terminé l’enregistrement de
Gore and Perversion (qui sera réenregistré quelques années plus tard), l’obscure label Arctic
Serenades refuse le produit et détruit les bandes : paroles et pochette trop gore (quelle bande de tafioles !).
Heureusement
Desecration rebondit sous l’égide de Copro Records, et propose enfin son premier album
Murder in Mind (1998).
Le titre éponyme à l’avantage de poser les bases rapidement, proposant un Death
Metal brutal conventionnel empreint d’une certaine sauvagerie, notamment dans le growl de Ollie Jones. Cette sauvagerie n’est d’ailleurs pas forcément maîtrisée au mieux, le Death de
Desecration s’avère parfois approximatif et le jeu de batterie de Ollie (au four et au moulin ici) est souvent trop simpliste et limite au niveau mise en place.
De plus la production est un peu creuse, ne bénéficiant d’aucune profondeur et affaiblissant l’impact de chansons n’ayant pas forcément un immense potentiel à la base... Qui plus est Copro Records ne s’est pas foulé dans l’esthétique et l’emballage : certes cette réédition comprend deux vidéos live en bonus, mais les paroles ne sont pas disponibles dans le ridicule livret monopage, pas même la moindre information sur le line-up et le lieu d’enregistrement (une adresse à oublier semble t-il…)
Cela dit ne jetons pas le bébé avec l’eau du bain, quelques bonnes idées apparaissent ça et là, comme sur
Stillborn Climax, ses riffs lancinants et pesants ainsi que les accélérations effrénées qui suivent. Cependant les constructions sont dans l’ensemble plutôt convenues et
Murder in Mind ne parvient jamais à décoller, à part peut-être sur le bon final Crave for
Rot. Le combo tente bien des incursions Grindcore notamment sur un
Obscene Publication de 8 secondes qui est un hommage évident à leurs voisins de
Napalm Death, mais sans réelle plus pour le disque.
Simultanément moins efficace que les références du genre et largué par rapport à la nouvelle vague Death qui débarque en cette fin de millénaire,
Desecration fait pâle figure avec un
Murder in Mind aux allures de démo mal dégrossie d’un combo de Tchétchènie. Seules quelques bases sont à sauver ici, fort heureusement Ollie Jones et ses amis auront retenu la leçon pour les prochaines sorties de la bande.
Ce n’est pas avec ce disque anecdotique que les gallois de
Desecration remporteront le grand chelem du Death
Metal, ils parviennent tout juste à éviter la cuillère de bois avec
Murder in Mind…
BG
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