Momentum

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17/20
Nom du groupe DGM
Nom de l'album Momentum
Type Album
Date de parution 26 Mars 2013
Style MusicalMetal Progressif
Membres possèdant cet album37

Tracklist

1. Reason (ft. Russell Allen) 04:55
2. Trust 05:23
3. Universe 04:19
4. Numb 05:03
5. Pages 04:53
6. Repay 04:31
7. Chaos (ft. Viggo Lofstad) 04:35
8. Remembrance 05:39
9. Overload 05:06
10. Void 06:14
11. Blame 05:23
Total playing time 56:01

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DGM


Chronique @ Eternalis

02 Mars 2013

Les italiens ont recentré les fondamentaux de leur musique pour accoucher de ce "Momentum" proche de la perfection.

Faut-il toujours en attendre plus ? Est-il si important de repousser les limites en se dépassant comme jamais ? Un nouvel élan est-il imaginable lorsqu’on peut avoir cette irrésistible et malheureuse impression de ne pas parvenir à outrepasser un certain cap ? Un nouvel élan, positif et salvateur ?
"Momentum" ou cette volonté de mouvement et d’évolution…

« Inéluctablement, le mouvement peut empêcher, dans toute son antinomie, de réellement avancer. »
C’était on ne peut plus vrai pour qualifier "Frame", septième opus des italiens qui, après un énième changement de line up avec le départ du vocaliste-maitre Titta Tani, avait perdu une grande partie de sa grandeur. Grandeur qui avait permis à "Different Shapes" de se hisser parmi les meilleurs opus de power prog de ces dernières années (malgré une popularité injustement faible pour DGM). Non pas que Mark Basile fut un mauvais chanteur, mais le mimétisme parfois confondant entre lui et James Labrie pouvait décevoir, malgré une production toujours aussi monstrueuse et une technicité de chaque instant. De même, à l’heure où les fondateurs ayant donné leur initiale au groupe ne sont plus (Diego Reali pour le « D », Gianfranco Tessala pour le « G » et Maurizio Pariotti pour le « M »), la légitimité de conserver le même patronyme se posait également. Cependant, le virtuose Simone Mularoni se réclamant de l’héritage de Diego Reali, il avait été dit qu’ils conserveraient l’héritage spirituel et musical du combo, tout en gardant l’identité artistique propre des italiens.

Le groupe fut cependant bien silencieux depuis "Frame", accueilli timidement il y quatre ans de cela. Depuis, Simone et Mark ont participé au projet d’Enrico Sidoti (Earthcry, avec l’excellent "Where the Road Leads" l’année dernière) avant de retravailler sur un huitième album dans le plus grand silence, sans promotion préalable pour revenir sur le devant de la scène avec un opus dont on commençait à douter de l’existence. Le temps fut donc long, et c’est tout d’abord un surprenant artwork qu’a dévoilé le groupe, puisque celle de "Momentum" se veut très éloigné de l’univers fin et élaboré des précédentes pochettes. Celle-ci se veut à la fois plus mystérieuse et énigmatique, mettant en avant un personnage sans visage et des formes tombant en un parcours de domino…difficile d’en comprendre réellement le sens, mais la peinture a le mérite d’intriguer et de nous faire se poser des questions concernant le rendu musical de ce nouvel album. Lorsque l’on sait en plus que Russell Allen (Symphony X) et Viggo Lofstad (Pagan’s Mind) interviendront en plus sur le disque, l’attente se fait de plus en plus longue…tout comme le certain espoir d’un retour à la musique flamboyante de l’époque Titta Tani.

"Reason" résonne alors avec fracas, de son ouverture monumentale à la batterie pour partir sur un riff alambiqué et technique pour continuer sur une rythmique de folie (quelle dextérité et les patterns de batterie sont juste terribles) pour finalement que ce soit Russell qui ouvre le bal vocal, rapidement suivi par un Mark Basile plus à l’aise que jamais. Quelques claviers éparses mais essentiels offrent une dimension plus onirique au refrain, sans perdre un seul gramme de puissance, parfaitement propulsée par une production surpuissante et démentielle. L’échange de soli qui s’ensuit entre Simone et Emanuele Casali est simplement énormissime, tout en fluidité et en mélodie (le spectre d’Angra réapparait, mais véritablement dans l’état d’esprit, le jeu étant très différent de ceux des brésiliens) avant de revenir sur le refrain, magnifique et porté par les deux voix s’accommodant parfaitement de leurs différences. Tout sera-t-il de ce niveau ?

On remarque que chaque morceau dispose pour titre d’un mot unique, symbolisant à chaque fois un terme et un message fort. "Trust" poursuit avec un riff une nouvelle fois monumental de technique tout en révélant une puissance énorme, les lignes de guitares et de claviers se multipliant en une superbe osmose. Mark Basile est définitivement à sa place, laissant éclater sa personnalité et son charisme tout en impressionnant sur la beauté de son registre vocal sur le refrain, entre force et douceur, saveur acidulé et sucré en même temps. Fabio Costantino est monstrueux derrière ses futs, multipliant les passages complexes sans jamais trop en faire, il enrichit considérablement les structures des titres et ne satisfait jamais d’un rôle uniquement rythmique. "Universe" va encore plus loin par son tempo très élevé et son attaque symphonique débouchant sur un rush de Fabio à la double pédale puis un nouveau riff épais et direct tout en restant infiniment classieux et élégant. La ligne vocale de Mark est sincèrement merveilleuse d’efficacité et il devient réellement difficile de s’empêcher d’headbanger comme un forcené sur une telle avalanche de puissance et de technique (qui a dit que le progressif était mou ?). Chaque partir soliste révèle une agressivité que l’on voit trop peu dans le power progressif, sans se perdre dans les dédales mathématiques et arithmétiques trop souvent reprochés à ce type de musiciens relevant parfois de l’esthète. "Numb" n’est pas en reste puisque les offensives de double pédale y sont écrasantes de plaisir en s’octroyant parfois des petites incartades thrash, à l’instar de "Brand New Blood" de l’opus précédent.

Quatre morceaux et quatre tueries absolues. Et il va sans dire que le reste de "Momentum" est du même acabit ; à savoir un véritable sans faute, sans temps morts ni remplissage, où chaque titre possède sa propre personnalité et son propre lot de trouvailles techniques et rythmiques. Belle et romantique, "Repay" se veut la ballade au piano que tant de groupes rêveraient d’avoir. A la fois sensible et belle, sans larmoyance et dégageant une véritable émotion ; elle permet la respiration nécessaire au milieu du disque pour repartir de plus belle sur le divin "Chaos". Viggo y livre un solo passionnant pendant que la section rythmique se montre plus féroce et terrifiante que jamais en brandissant un mur de son à la compacité effarante. Les sonorités de claviers, plus cybernétiques et modernes, siéent parfaitement au groupe (l’influence de Viggo y est-elle pour quelque chose sur ce titre en particulier ?). Les titres s’enchainent divinement bien avant un "Void" plus obscur et original, expérimentant de nouvelles sonorités pas si éloignées d’un Arjen Lucassen (Ayreon, Star One). "Blame" clôture de fort belle manière le disque, plus proche d’un Dream Theater (celui des années 90) dans la mélodie de clavier. Mark Basile s’y montre une fois de plus impérial du début à la fin, démontrant définitivement qu’il est arrivé à maturation et qu’il était bien l’homme de la situation il y a quelques années lorsqu’il intégra le groupe.

DGM nous livre simplement le meilleur album de sa discographie, surclassant de peu "Different Shapes" mais surtout un "Misplaced" restant pour beaucoup le préféré des fans. Un opus où l’inspiration n’a d’égale que la puissance qu’elle dégage, tout en restant toujours cohérente et centré autour du chant (les compositions ne dépassent jamais les six minutes). Les italiens ont recentré les priorités et les fondamentaux de leur musique pour accoucher de ce "Momentum" proche de la perfection. L’album mélodique de ce début d’année, replaçant le groupe au sommet de la hiérarchie italienne et, artistiquement, européenne du genre. Ne reste plus que les auditeurs en fassent de même pour soutenir un groupe qui roule sa bosse depuis déjà plus de quinze ans…

8 Commentaires

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Immortalis - 02 Mars 2013: Super chronique, j'espère que je saurai l'apprécier autant que toi !
OliFant - 04 Mars 2013: Dommage que l'album ne soit disponible que dans 20 jours, parce que c'est une chronique qui donne vraiment envie de découvrir cet album ! Merci !
pielafo - 01 Avril 2013: J'ai ecoute l'album et c'est marrant je trouve que tu est limite dur dans ta notation ;)
frozenheart - 18 Fevrier 2016: Merci Eternalis, pour cette chronique, qui nous fait redécouvrir à quel points les romains de DGM savent jouer un Metal Progressif mélodique et pas saoulant. J'ai suivi la progression du groupe depuis le début et à chaque albums il montait d'un crans surtout à partir de Hidden Place.
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Chronique @ pielafo

08 Juin 2013

Pas forcément leur meilleur album mais...

“Sensation feels so real, This time it’s true…”
Extrait de Reason


Cette phrase montre à elle seule la volonté qu’a cette formation Italienne d’aller encore plus loin et de toucher du doigt les chefs d’œuvres de groupes progressifs comme Dream Theater par le biais d’un déluge d’inspiration et de notes qui ne semblent jamais a aucun moment s’estomper.
Nous avons laissés DGM après l’excellent Frame qui introduisait aux fans le talentueux chanteur Mark Basile qui semble avoir trouvé ses marques dans la formation assez rapidement. 4 ans plus tard le groupe nous propose ce nouveau méfait intitulé Momentum (la traduction du latin vous l’aurez surement compris est « moment » ou « momentané »). La longueur de construction de l’album aura été interminable pour les fans ce qui pousse bien sur à un sentiment d'attente élevé.

L’album débute et Reason arrive dans nos oreilles. C’est bon. C’est technique. C’est du DGM quoi mais avec un petit truc en plus. En effet la guitare sur ce titre est encore plus bluffante que tout ce qui avait été produit par le groupe jusqu'à présent (écoutez moi ce solo se rapprochant par sa structure des plus grands morceaux baroques tels que ceux de Vivaldi ou encore de Bach). Cependant je ne vois pas l’intérêt d’avoir invité Russell Allen sur ce morceau car la différence entre ce dernier et Mark Basile est incroyablement minime a tel point que l’on se demande presque : qui chante où à quel moment ? Cependant ce gout prononcé pour la technique le sera encore plus sur le titre suivant Trust qui est encore plus rentre dedans avec ce riff très proche du thrash mais paradoxalement la mélodie est très mise en avant notamment sur le très beau refrain.

Puis vient mon morceau préféré, le terrible Numb. J’aime beaucoup le groove sur ce titre qui est particulièrement excellent (La guitare qui joue en déca de la batterie sur le refrain me fait presque penser a un Messhugah mélodique) Cette instrumentalisation est extrêmement jouissive. Aussi le solo de clavier est pour moi le plus réussi de l’album (Beaucoup de triolets et de sextolets dans cette performance).

Toutefois ce disque n’est pas exempt de défauts par exemple la ballade Repay n’était pas forcément indispensable ( Selon moi The Fallen Angel sur Different Shapes est bien meilleure). Et puis le défaut principal réside dans le fait que les musiciens en font parfois un peu trop à tel point que l’on ne sait plus où donner de l’oreille. Les temps morts sont peu nombreux aussi et l’auditeur aime pouvoir souffler parfois.
Aussi, même si les claviers sont très mélodiques je trouve qu’ils manquent un peu de personnalité. En effet je trouve que le claviériste a un jeu très proche de celui de Jens Johansson de Stratovarius et je trouve cela peut être un peu dommage mais bon la je suis un peu dur.

Car force est de constater que les musiciens sont excellents dans leurs domaines. Ils savent très bien jouer et sont capables de composer des morceaux mélodiques tout en alliant de la technique et de la complexité toutes deux très chères au Prog Métal. Un régal donc pour les fans de ce genre musical en perspective. Et puis cette formation fait souffler un vent frais sur 2 genres pour lesquels la décennie n’a pas commencé sous les meilleurs hospices : le Power et le Prog justement(Dream Theater me vient hélas a l’esprit avec en arrière pensée le très mou A Dramatic Turn Of Events sorti il y a deux ans). Et DGM parvient à nous faire un mélange très bien conçu des 2 genres (un peu comme l’avait fait Circus Maximus l’année dernière avec l’excellent Nine). Leur musique est originale et elle est presque unique. Je dis presque car je trouve personnellement que le Riff principal de Blame ressemble beaucoup à du Children Of Bodom période Hatebreeder mais je chipote.

DGM nous a pondu un très bon cru pour cette année 2013. Cependant je ne dirai pas que c’est le meilleur album de la formation, la palme revenant pour moi à Different Shapes qui est un album quasiment parfait. Cela est sans doute du aux légers défauts qui parsèment ce nouvel album ici et la. Cependant je vous le conseille et si vous l’écoutez vous passerez certainement un bon moment(um) même si il est préférable de l’écouter d’une oreille très attentive sinon vous risqueriez de passer à coté d’un détail qui fait la force d’un morceau en particulier. Il me vient toutefois une question. A force de repousser les limites de la musique progressive jusqu'où le groupe ira t'il ??

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Chronique @ dark_omens

02 Août 2013

Une fois encore DGM nous dévoile une œuvre très aboutie...

"Dans le domaine du Metal, les groupes les plus importants pour nous ont vraisemblablement été Symphony X, Ark, Jorn Lande et Dream Theater, bien que notre musique ait toujours été moins complexe que la leur."

Andrea Arcangeli (DGM)- 2011

La perspicacité de certains musiciens à analyser la teneur exacte de leur art en des mots simples et justes, est une qualité précieuse puisqu'elle nous renseigne directement sur leurs capacités à comprendre l'époque dans laquelle ils évoluent. Mais aussi parce que, quelque part, en définitive, elle nous éclaire également sur leur dévouement et leur humilité. Et comment d'ailleurs ne pas saluer la lucidité et la sincérité du bassiste des ultramontains de DGM lorsqu'il définit ainsi leur musique puisque, en effet, assurément, ces italiens portent en eux le legs de cette double filiation les apparentant à la fois à la scène Power Metal mais aussi à celle plus absconse et technique dédiée aux mouvances Progressives? La conjugaison de ces deux univers, lorsqu'un infime détail ne fait pas sombrer la créativité de ces équilibristes vers les obscures contrés de ces tendances escarpées aux constructions bien trop imbitables, nous offre d'ailleurs un résultat souvent probant. Une règle à laquelle il existe, malheureusement, de nombreuses exceptions. Reste alors à savoir si le huitième album de ces transalpins, Momentum, sera l'une d'entre elle.

Pas vraiment puisque à l'image de certains des travaux de Michael Romeo et de ses complices, ce nouvel effort demeurent, une fois encore, très accessibles malgré une complexité certes relative mais néanmoins évidente. Respectant parfaitement l'équilibre entre ces diverses aspirations et influences, il révèle même tous le talent de ses artisans en des titres très intéressants (les superbes Reason, Trust, Universe ou Remembrance).

Notons aussi ici la présence de deux illustres invités en la personne de Russel Allen et de Viggo Lofstad. Le premier, chanteur de renom au sein de, justement, Symphony X, vient offrir des intonations plus rugueuses que celles bien plus mélodieuses de Mark Basile sur le morceau ouvrant cet opus. Le résultat est somptueux. Le second, quant à lui, guitariste de Pagan's Mind, viendra s'illustrer sur le très convaincant Chaos. La nature de tels conviés n'aura toutefois rien d'exagérément surprenant si l'on considère les liens familiaux qui unissent artistiquement tous ces créatifs.

Bien évidemment, eu égards à ses accointances avec ces arts abstrus, il sera difficile à cet opus de ne pas consentir à emprunter certains passages obligés tels que, par exemple, ces soli de guitares où la virtuosité de ces démonstrations pléthoriques peut paraitre assez pénibles. Reconnaissons tout de même que l'aspect très Power Metal de l'ensemble ainsi que la rareté de ces témoignages d'adresses excessifs, permettent de ne pas nuire à la bonne tenue d'un album très séduisant.

Nous dévoilant, une fois encore, une œuvre très aboutie dévolue à des doctrines artistiques variées, que d'aucuns qualifieraient d'antinomiques, les Italiens de DGM poursuivent sur ce chemin qu'ils arpentent depuis plusieurs décennies déjà. Sans heurts, sans bruits, sans bouleversements, avec une impressionnante sérénité et un insolent talent, ils parviennent à maintenir le cap d'un navire toujours à flot sur une mer pourtant déchainé ou diverses embarcations disparates aux destins incertains pullulent.

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