Après un Songs of Griefs and
Solitude entièrement acoustique de peu d'intérêt (reprenant la plupart des thèmes déjà utilisés par le groupe...) et un
Estrangement décevant, l'espoir était perdu. Je considérais déjà
Drudkh comme un ex-grand groupe, et repensais avec mélancolie au légendaire
Blood in Our Wells. Mais que vois-je ? Ils sortent un album cette année, et les réceptions sont carrément bonnes, alors je décide de jeter une oreille dessus. Et c'est le choc. Tel un
Celtic Frost,
Drudkh revient avec plus de puissance que jamais, et balaie mes espoirs les plus fous.
L'album est constitué de 6 pistes, avec courtes intro et outro instrumentales encadrant un noyau de 4 chansons de 10 minutes de pur génie. La production diffère un peu, le son est plus sec, peut-être, plus raw. Mais les instruments sont parfaitement reconnaissables et la production ne nuit en rien à la qualité sonore.
Question composition, cette album est une perle, un rassemblement d'idées toutes plus géniales les unes que les autres. Géniales car
Drudkh a accouché d'un album véritablement unique, de chansons véritablement à part. Les constructions de ces chansons, les breaks, les solos, les ambiances, tout forme un maelström d'émotions. Les guitares dépressives et lourdes, lentes, sont sublimées par tout ce qui vient s'y rajouter, les petites notes lancinantes de fond, les solos calmes ou rapides, les arpèges distordus ou clean, même des accords secs qui viennent se greffer à la mélodie. Mais pourtant, la musique reste relativement simple. Les claviers sont beaucoup moins présents que par le passé, quelques rares cordes, et aussi du véritable violon. La basse a subi un travail énorme, très présente, avec des riffs vraiment inventifs (par exemple les breaks dans tous les sens de "
Distant Cries of Cranes"), cela change du black habituel.
La batterie elle, est énorme. Toujours aussi riche et inventive, peut-être même encore plus. Des jeux de pédales et de toms à en tomber, c'est ce qu'il faut pour rendre une batterie plutôt lente attractive. Des passages de roulements de caisses ou martiaux donnent aux breaks une singularité certaine. Et des blasts sont présents, rajoutant du punch à l'œuvre. Et enfin, les solos endiablés sont de retour.
Au niveau structure, les chansons sont uniques, et rien n'est à jeter. Une courte intro nous plonge dans l'ambiance avant qu'un bon blast vienne nous réveiller. Étonnant, pour du
Drudkh, mais très appréciable. Puis arrive un son plus classique de
Drudkh, un tempo lent, une batterie entraînante, des guitares lourdes et suffocantes, une voix rêche et grave de douleur... Ce qui a fait la renommée du groupe, en une ambiance si triste et prenante... Et les breaks avec de salvatrices guitares sèches arrivent, avant d'arriver vers la fin de la chanson, climax de tristesse et de beauté. Cela me rappelle "When the
Flames Turns to
Ashes", une ambiance atroce et pesante avant d'arriver au final de toute beauté... Une construction aussi adoptée sur la troisième piste, ma préférée.
La seconde piste, est encore plus gigantesque. Le chant n'arrive qu'au bout de six minutes (!) et l'intro nous transporte véritablement ailleurs. La guitare, seule, part dans des riffs dépressifs avant d'être rejointe par cette énorme batterie lardant ses toms, et par un calme solo, qui fait très plaisir. Le reste de la chanson continue ce thème de tristesse avant de finir dans un long blast, histoire d'expier toute cette douleur. Génial.
Ars Poetica est plus dissonante, dans le sens où les riffs sont bien malsains, et commence dans la violence. Mais les guitares mélodiques prennent vite le relais, puis tout replonge dans une lourdeur emplie d'amertume avant un solo salvateur annonçant un break... Un break me rappelant une fois de plus "When the
Flames Turns to
Ashes", mais en y rajoutant tant d'idées géniales. Une simple guitare sèche, rythmé par une basse prenante et une batterie martelant avec douceur sa caisse claire, que demander de plus ? Avant de reprendre dans des breaks plus agressifs jusqu'au final où le violon vient nous achever... Grandiose.
"Everything Unsaid Before" commence fort (oui je sais) avec pas moins de deux solos à la technique irréprochable, nous ramenant des années en arrière... Ce titre est une ode à la tristesse, une simple guitare distordue dans le vide nous empoigne le cœur, et sera le fil conducteur le long de cette chanson...
Quand on regarde les titres des chansons, on a l'impression que
Drudkh revient en arrière. Quand on l'écoute, on se rend compte que c'est exact, mais en apportant encore plus, en évoluant. Je dois avouer que jamais je n'avais écouté quelque chose d'aussi beau.
Drudkh à atteint son pari, toucher l'auditeur.
A écouter, à vivre, tout simplement.
Je te trouve bien intolérent de les comparer à d'autres groupes. Drudkh c'est Drudkh, c'est assez incomparable. Pour les riffs dépressifs, c'est bien simple, tu peux pas dire que ce soit joyeux. Je n'ai jamais dit que c'était un groupe dépressif.
Je pense qu'il est temps pour Drudkh de se retirer de la scène avant de perdre toute crédibilité.
Je l'ai quand même écouté plus d'une dizaine de fois, mais bon la magie n'opère pas, merci aux vigiles distrait de la fnac pour l'acquisition de cet album (21 €)
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