Melodies of Atonement

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17/20
Nom du groupe Leprous (NOR)
Nom de l'album Melodies of Atonement
Type Album
Date de parution 30 Août 2024
Style MusicalMetal Progressif
Membres possèdant cet album16

Tracklist

1.
 Silently Walking Alone
 04:05
2.
 Atonement
 04:49
3.
 My Specter
 03:55
4.
 I Hear the Sirens
 04:31
5.
 Like a Sunken Ship
 04:04
6.
 Limbo
 05:56
7.
 Faceless
 06:25
8.
 Starlight
 06:09
9.
 Self-Satisfied Lullaby
 06:21
10.
 Unfree My Soul
 05:21

Durée totale : 51:36

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Leprous (NOR)


Chronique @ Eternalis

25 Septembre 2024

Leprous fait du Leprous. C’est une évidence à chaque recoin de "Melodies of Atonement"

Chaque nouvelle sortie de Leprous est un mystère avant d’y plonger. Loin de ces groupes où l’on sait peu ou proue ce qu’on aura à l’intérieur, le déballage sonore d’un opus des norvégiens est toujours une surprise, une plongée dans une créativité intense mais jamais débridée. Un dédale sonore à la production raffinée, qui repousse toujours plus loin ce qu’une production peut donner, avec une exécution technique mais peu démonstrative. Et surtout une émotion. Constante. Viscérale.

"Aphelion" est désormais baptisé presque comme un accident. Un heureux accident lié au Covid, à l’absence de concerts et au temps accordé aux musiciens qui, sans ces évènements, auraient continué à tourner pour "Pitfalls". "Aphelion" fut ainsi une continué logique, presque un diptyque, et il était attendu que son successeur creuserait un sillon teinté de différences. Mais dans quelle voix ?
Leprous fait du Leprous. C’est une évidence à chaque recoin de "Melodies of Atonement". La voix de Einar est inimitable. Le son des guitares retrouve un grain et une profondeur prédominante, au détriment de l’électronique et des éléments plus symphoniques qui avaient pris beaucoup de place dans les deux précédents opus. En ce sens, le choix des trois premiers extraits peut apparaître, après coup, comme trompeur (est-ce un choix conscient ? Du label ?) car pas si représentatif de l’ensemble du disque.

L’écoute d’un "Like a Sunken Ship" a pu mettre en émoi par sa présence éruptive de quelques cris rageur de Einar, de riffs d’une épaisseur monstrueuse et d’une signature rythmique de Baard Kolstad toujours insaisissable, de plus amené par une introduction presque funky. Un titre qui s’annonce déjà comme un moment très fort des concerts et qui, en figure de proue, ne ressemble à aucun titre de l’album.
Le démarrage de "Silently Walking Alone" et "Atonement" laisse envisager un nouveau disque entre expérimentations et retour à une musique plus brute. Le premier brille par ses sonorités distordues chères à Einar qui profite de son immense amplitude vocale pour animer un refrain sublime qui se fraie un chemin dans des signatures sonores étranges et grinçantes (les guitares de Tor sonnent plus lourdes et grasses que jamais). "Atonement" continue exactement dans la même lignée, avec des cassures rythmiques constantes, ces basses électroniques comme Einar l’a expérimenté sur son opus solo et surtout un refrain qui laisse exploser des riffs aliénants et vraiment originaux, dont il est même difficile de décrire l’impact avec des mots. Du Leprous dans le texte : insondable.

Mais ces guitares lourdes, cette intensité résiduelle et cette sensation s’estompe à la découverte d’un opus final plus clair-obscur, plus calme, très cohérent dans son ensemble mais dont les premiers extraits représentaient les instants éruptifs.
"My Specter" surprend par son introspection, digne d’une BO de film d’horreur (j’ai pensé à It Follow), angoissant et rappelant parfois au bon souvenir de "Malina". "Limbo" se veut également dans cette ambiance assez sombre, plus que mélancolique, teinté d’étranges et d’ombres. Les guitares tracent une tranchée rythmique mais ne sont pas pour autant les maîtres à penser de composition qui tournent toujours énormément autour des lignes vocales. On notera le final ahurissant de technicité “cachée” qui replonge dans les délires progressifs de "The Congregation". On ne peut que rester pantois devant le boulot incroyable de production et l’immense qualité sonore de David Castillo qui réalise une fois encore un vrai travail d’orfèvre, rare et accompli.

On se surprendra d’un "Faceless" au touché jazzy qui rappelle "Bonneville" dans l’intention, entre sa basse redondante et son piano qui laisse la place à une prestation vocale tout en feeling. Des guitares émergent après plusieurs minutes pour épaissir le son et densifier une fois de plus une composition qui initialement pouvait sembler s’éloigner de Leprous. Une densification qui permet un (rare) solo de guitare (comme sur "The Shadow Side" de "Aphelion") avant qu’un véritable chœur gospel ne reprenne le refrain (basé sur des centaines d’envois de fans lors de la création du disque) et offre un certain frisson à l’écoute du morceau.

On pourrait être plus circonspect d’un "I Hear the Siren" plus confidentiel que l’on semble avoir déjà entendu précédemment, ou encore d’un "Starlight" qui évoque cette nomination de rock progressif dont Inside Out parle quand il évoque aujourd’hui Leprous (le solo à la Muse n’y est probablement pas étranger), entre des parties assez convenues mais d’autres labyrinthiques qui brouillent les pistes ("Starlight" n’aurait pas dépareillé sur un album comme "The Second Law" par exemple).
"Self Satisfied Lullaby", ballade solaire, ne reproduit pas la même émotion intimiste que le sublime "Castaway Angels" dans le même genre, mais se pose néanmoins en apesanteur pour se terminer de façon trip hop à la Massive Attack pour ouvrir "Unfree my Soul" et ses grandes envolées lyriques. Einar est un immense chanteur et ce final se permet, une énième fois, de comprendre pourquoi.

On pourra comprendre que certains soient frustrés à l’écoute totale de "Melodies of Atonement" car on ne peut pas dire que les extraits représentaient dans leur globalité le disque (marketing quand tu nous tiens). Leprous tente toujours d’apporter à sa formule de nouveaux éléments et ce nouveau disque ne déroge pas à la règle, en faisant des clins d’oeil subtils à son passé tout en se démarquant des deux albums les plus récents. Moins marquant mais toujours diablement maitrisé, parfaitement exécuté et d’une finesse sonore sans égal, Leprous garde toujours une belle longueur d’avance. Si nous n’oserons pas en parler comme de l’album d’une vie, il reste un bel édifice, encore une fois.

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