Il y a des signes qui ne trompent pas. Après avoir signé le splendide album éponyme et le monument
Paranoid, il paraissait évident que
Black Sabbath allait devenir un mastodonte, même si une majeure partie des critiques de l’époque continuaient à s’indigner contre leur attitude. Et pourquoi s’arrêter en si bon chemin lorsque l’on est en phase de devenir, excusez du peu, le plus grand groupe de metal du monde ? Un an après avoir frappé un grand coup avec
Paranoid, le groupe revient assoir sa domination sur la scène de l’époque avec son opus le plus lourd jusqu’à ce jour :
Master of Reality (l'album est d'ailleurs en 2ème position des albums les plus heavy de tout les temps de Kerrang!).
Au lieu de continuer sur la lancée de la chanson «
Paranoid », le groupe préféra s’orienter vers le style pesant et menaçant de «
Iron Man ». Résultat ? Une suite de chansons puissantes aux riffs implacables, entrecoupés d’instrumentaux et d'une ballade histoire de se remettre de la succession des chocs.
L’album s’ouvre sur deux chansons dans ce style si particulier : « Sweat Leaf » et « After
Forever». Le premier contient l’un des riffs les plus connus du groupe, puissant, lent, et s’étendant sur presque tout le titre mais bien entendu entrecoupé d’un solo épique, le tout accompagné du chant criard d’Ozzy. Le second, est un poil plus rapide et plus rock, et on peut même y entendre des parties de claviers joué par M.
Iommi lui-même.
Coincé entre un «
Embryo » acoustique et court démontrant la volonté de
Black Sabbath de s’enfoncer vers d’autres styles (ce qu’ils feront plus tard avec
Vol.4) et un «
Orchid » à peu près du même gabarit, l’album nous dévoile ce qu’il a de meilleur : «
Children of the Grave ». Après une introduction guitare/basse laissant présager la suite, le Sab’ lâche toute sa puissance : Tony
Iommi et
Geezer Butler continuent sur leur lancée enchaînant riffs et soli,
Bill Ward assure bien à la batterie et Ozzy s’en donne à cœur joie. «
Children of the Grave » est menaçant par sa lourdeur, jusqu’à la fin du morceau où Ozzy répète le titre de la chanson de façon fantomatique.
Difficile de faire mieux après ça, mais pourtant le groupe nous gratifie encore d’une superbe ballade et deux grandes chansons "classiques" pour le groupe. «
Lord Of This World » et «
Into the Void » finissent donc de nous achever avec deux riffs lents et donnant une grande importance à la basse, «
Solitude » nous démontre que le Sab’ assure aussi sur les ballades : Ozzy dévoile une voix douce, presque feutrée, aux antipodes de son style habituel, et
Iommi nous offre même des parties de flûte qu'il interprète lui-même.
Master of Reality s’impose définitivement comme l’un des meilleurs
Black Sabbath : bourré de riffs cultes et lourds, il continue à paver la route du groupe de gloire et de renommée, et amorce un timide glissement vers le
Vol.4, un peu plus expérimental.
Un disque de légende c'est le cas de le dire y'a rien à jeter et ce fameux children of the grave brrr glaçant à souhait un régal ! !!
Bien que légèrement moins prenant que ses deux glorieux prédécesseurs de renom, « Master of reality » n’en demeure pas moins un très bon album ou Black Sabbath confirme son statut de groupe majeur au style inventif immédiatement reconnaissable.
L’auditeur est frappé par ce son écrasant, cet univers sombre, trouble et hypnotique peuplé d’un vaste catalogue de riffs tour à tour séduisants ou menaçants, mais toujours captivants.
Seuls quelques morceaux moins créatifs, des instrumentaux parfois sans grand intérêt et une durée bien trop courte (à peine plus de 34 minutes !) empêcheront donc ce « Maitre de la réalité » de se hisser au rang des Maitres de ma discothèque.
3e album et 3e chef d'oeuvre pour Black Sabbath.
Je le trouve un rien inférieur au 1er album, mais légèrement supérieur au 2e
J'aime particulièrement " Children of the Grave " qui sonne très Hard Rock et la superbe ballade " Solitude "
17/20
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