Les années 80 pour beaucoup sont signe de renouveau. Surtout pour le heavy d’outre-manche. Et
Black Sabbath, en difficultés depuis la seconde partie des 70’s ne dérogera pas à la règle.
Tout d’abord un remaniement de line-up se fait sentir.
Exit Ozzy parti se réfugier dans un champ de Coca à L.A. et exit aussi
Bill Ward, qui lui aussi passait plus de temps une paille dans une main et une bouteille dans l’autre. En remplacement on retrouvera le frère du batteur Carmine Appice et le célèbre Ronnie James
Dio qui entrera là dans son 3e groupe célèbre et qui, avec cet album et son successeur lui ouvriront les portes de la notoriété à grande échelle.
Car il faut dire qu’avec cette nouvelle décennie,
Black Sabbath va prendre une toute autre tournure.
Dio ne fera pas qu’interpréter les chansons de
Iommi, il participera aussi à la composition, et cela se ressentira sur bien des points. Alors certes, on retrouve le son et le grain typique de Tomi
Iommi à la guitare, mais la musique se veut plus heavy, plus moderne. Ainsi,
Black Sabbath entre clairement dans la vague que l’on nommera plus tard la New Wave Of British Heavy
Metal. Cela se ressentira clairement dès le titre d’ouverture, le fameux Neon Knights qui ouvrira ce bal des classiques. Classiques que l’on retrouvera tout au long de ces 8 pistes d’anthologie et façonneront cet album. Ce Neon Knight est donc un titre rapide (toute proportion gardée, nous parlons tout de même de
Black Sabbath), accrocheur et qui met directement dans l’ambiance de l’album. Dans la même veine on retrouvera le merveilleux
Wishing Well ou encore
Lady Evil. Mais une question taraude cependant à l’écoute de ces titres. Qu’est-il advenu de la part sombre du
Sabbat Noir ? La flamme aurait-elle disparue ? Il est clair que ce disque marque un fort tournant dans la carrière du groupe.
La réponse se retrouvera dans le chanteur.
Dio, en effet, se veut à la fois inquiétant, sombre, magique, lyrique et poétique sur cet album. Il sublime les merveilleux riffs de Tomi
Iommi comme sur le merveilleux
Children Of The Sea ou la voix fleuve de
Dio ne fait qu’un avec les riffs pachydermique de
Iommi. On pourra peut être regretter une production un peu trop légère pour le style
Black Sabbath, mais trop de lourdeur n’aurait certainement pas collé avec la voix de Ronnie. Quoique… l’album
Dehumanizer qui sortira 12 ans plus tard nous prouvera le contraire avec ce son doomesque à souhait.
Mais le trio gagnant de cet album se trouve être les somptueusement merveilleux titres comme
Die Young, avec son intro d’une émotion rare pour le
Black Sabbath que nous connaissons (tout juste Planet Caravan cultissime
Paranoid arrivera à ce point là). Et tout en restant du
Black Sabbath, on sent que le groupe se renouvelle sans perdre en saveur.
Iommi y fait encore plus office de Guitar Hero que sur les albums précédents et l’on sent la flamme se raviver. La basse de
Geezer Butler est vrombissante comme jamais et le jeu de Vinnie Appice colle parfaitement bien, même si la descente de tome de
Bill Ward peut parfois manquer. Et ce n’est pas les somptueux
Lonely Is The Word ou
Heaven &
Hell, titre indémodable et intemporel que tous groupe de heavy a repris ou voulu reprendre un jour, qui prouverons le contraire. Ce dernier titre d’ailleurs restera le titre culte de cette formation, repris tant par
Dio lors de sa carrière solo que par le concert de
Black Sabbath donné avec Rob
Halford au chant (oui oui, vous avez bien lu, ce live est d’ailleurs un bootleg aisément trouvable sur le net). Et même si cette version sera un vrai massacre (désolé pour les fans du
Metal God) elle montrera l’amour que porte le groupe à cette chanson.
Alors oui, on pourra reprocher au groupe de s’être un peu écarté de ses premières amours. Mais après les échecs qualitatifs et commerciaux de
Technical Ecstasy et de
Never Say Die, on était en droit de demander autre chose. Et
Dio, qui a réussi à imposer son univers au groupe a aussi insuffler une seconde jeunesse à un groupe en perte de vitesse.
Plus heavy que jamais,
Black Sabbath est revenu. Et avec ce côté épique que seul
Dio savait donner (votre serviteur n’étant pas fan de ce type de chant et / ou paroles). Alors, certes les puristes trouveront à redire car l’album n’est pas avec un certain Ozzy parti enregistrer son
Blizzard Of
Ozz et Diary Of Madman avec l'ex
Quiet Riot,
Randy Rhoads, à l’époque et ayant claqué / s'étant fait claquer (rayez la mention inexacte) la porte au nez du
Sabbat Noir. Mais le chant monocorde du Prince des Ténèbres aurait-il collé sur les compos présentes sur cet album, et surtout, un énième album avec Ozzy n’aurait-il pas enterré la légende et le père de bon nombres de courant de metal avec lui ?
J'adore la période Ozzy mais Heaven & Hell est pour moi sans conteste le meilleur album de Black Sabbath. Et d'ailleurs le meilleur album sur lequel chante Ronnie James Dio tout court.
Je donne raison à Headbanger pour dire que Walk Away est un cran en dessous. C'est la raison pour laquelle je n'ai mis "que" 19/20 au vote.
Pour compléter la chronique : Heaven & Hell (la chanson) a presque trouvé son équivalent dans l'album suivant The Mob Rules avec la chanson The Sign Of The Southern Cross. C'est un grand titre également mais qui a moins la classe que Heaven & Hell.
Il ne faut pas regretter pas cette évolution que je trouve plus que réussie. Sans être identique, je retrouve le niveau de qualité de compositions d'un Masters Of Reality (le meilleur album de BS pour moi).
Et enfin, Iommi se libère du carcant des rifs lourds qui ont fait leur temps et dans cet opus il nous sort des soli imparables.
A écouter, réécouter...
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