Le retour de
Black Sabbath ? Si l'on en croit de nombreux magazines et de nombreuses pubs, ce 13 serait le retour du groupe. Encore eut-il fallu qu'il soit parti ! Une pub dans le Rock
Hard de juin va même jusqu'à parler de 35 ans d'absence ! Comme si tout ce qui s'était passé depuis 1978 n'avait jamais existé ! Et
Mob Rules ? Et
Heaven and Hell ?
Black Sabbath n'a jamais véritablement disparu. Faut-il d'ailleurs rappeler la sortie de l'album The
Devil You Know, en 2009, qui n'était rien d'autre que
Black Sabbath sous un pseudonyme ? Ces déclarations de "retour" ne seraient-elles pas un moyen d'oublier qu'il s'agit peut-être là du dernier album du groupe ? Bah, peu importe au final. L'important, ce que 13 soit un album réussi !
En tout cas, ce que l'on constate dès les premiers riffs, c'est que
Black Sabbath effectue un véritable retour aux sources ! Maintenant qu'Ozzy est revenu, le
Sabbat Noir retrouve son style des années 70.
End of The Beginning s'ouvre sur des accords lourds, doomesques et puissants ! C'est presque comme d'entrer dans une machine à voyager dans le temps. Il n'y a guère que le son qui permette de distinguer cet album de ses illustres ancêtres que sont
Paranoid ou
Master of Reality ! Seulement 8 titres, mais rien à jeter, c'est parfait ! Peu de claviers, par ailleurs, on entendra avant tout la guitare. 13 est un album plutôt direct.
Un retour aux sources, d'accord, mais
Attention ! Ici, point de pâle copie du passé ! Ce style qu'ils n'avaient plus abordé depuis longtemps, ils en ont gardé la maîtrise ! Sombre, lourd, sinistre et plombé sont autant de qualificatifs auquel peut prétendre cet album. Certains n'hésitent d'ailleurs pas à classer cet album au même niveau que les anciens. Je n'irais pas jusque-là, mais force est de reconnaître que 13 est un album qui a la classe ! Certes, il est assez homogène et peu de titres se démarquent véritablement. Mais celui qui a la patience de se plonger dans l'écoute saura déceler les subtilités des chansons et leurs spécificités.
Déjà, chaque titre en lui-même est longuement développé, laissant le temps à
Black Sabbath d'installer une ambiance. Prenez par exemple
God is
Dead?. Il s'ouvre sur quelques notes de guitares glauques, puis sur un gros riff "iommiesque", puis retour à cet air inquiétant, sur lequel Ozzy (toujours aussi unique) vient placer ses lignes vocales. Enfin, on arrive sur le refrain, à l'atmosphère plombée où la guitare redevient agressive... Bref, la progression à l'intérieur de chaque titre justifie leur durée. Les sujets abordés dans les paroles (écrites par
Black Sabbath, qui reprend ici la plume pour la première fois depuis le départ d'Ozzy) eux-même n'invitent pas à la rigolade : l'angoisse existentielle face à la mort (
Live Forever) ou les viols commis par des prêtres pédophiles (Dear Father).
Pour couronner le tout,
Black Sabbath saupoudre 13 de quelques références à son passé. Écoutez
Zeitgeist et osez me dire que vous ne pensez pas à Planet Caravan, tellement le style est similaire. Même percussions, même ambiance psychédélique... Enfin, 13 se conclut sur des bruitages qui semblent indiquer que la boucle est bouclée et que ce groupe cultissime nous livre ici son testament. De quoi s'agit-il ? Je vous laisse la surprise.
13 est un bon album de
Black Sabbath. Si vous aimez le style que le groupe pratiquait dans les années 70, vous apprécierez forcément la musique jouée ici. Chaque titre vous transportera à cette époque bénie où le groupe sortait album culte sur album culte. Profitez-en car avec l'état de santé de Tony
Iommi, il est probable que ce soit le dernier !
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