Alors que la carrière de
Black Sabbath est sur le déclin depuis la fin des années 80, le guitariste-leader Tony
Iommi se sépare du bassiste Neil Murray en 1990 ainsi que du chanteur
Tony Martin l'année suivante.
Rejoint par son ancien bassiste
Geezer Butler, le guitariste propose ensuite à son ex-vocaliste Ronnie James
Dio de réintégrer la formation.
Celui-ci accepte la proposition surtout que "
Lock Up The Wolves" (1990), le dernier album de
Dio, n'a pas obtenu le succès escompté.
Officiellement parce qu'il souffre des séquelles dues à une chute de cheval, officieusement parce qu'il ne s'entend pas avec Ronnie James
Dio, le batteur
Cozy Powell cède sa place à Vinny Appice lui-même ancien membre de
Black Sabbath, mais aussi de
Dio.
C'est sous ce line-up (auquel il faut associer le très discret claviériste Geoff Nicholls), qui n'est autre que celui de "
Mob Rules" (1981) et "
Live Evil" (1982), que
Black Sabbath enregistre et commercialise en juin 1992 le très bon "
Dehumanizer", un disque autant salué par les critiques qu'apprécié par les fans.
Le groupe démarre ensuite sa tournée mondiale, une tournée qui allait tourner court quelques mois plus tard.
Refusant de jouer en première partie d'
Ozzy Osbourne (le chanteur originel du groupe qui devait annoncer sa retraite à cette occasion) le 14 et 15 novembre 1992 lors du concert de Costa Mesa (Californie), Ronnie James
Dio abandonne
Black Sabbath (c'est Rob
Halford, qui vient de quitter
Judas Priest, qui va dépanner le groupe sur ces deux uniques dates) imité peu après par Vinny Appice avec lequel il reforme
Dio.
De son coté Tony
Iommi recrute le batteur Bobby
Rondinelli (ex-
Rainbow) puis propose à
Tony Martin de reprendre sa place derrière le micro.
Pas rancunier le chanteur réintègre
Black Sabbath puis s'attelle à la composition du nouvel album avec Tony
Iommi et
Geezer Butler.
Enregistré et produit aux Monnow Valley Studios (Pays de Galles) par
Black Sabbath et Leif Mases (qui a travaillé avec Europe,
Ian Gillan, et Jeff Beck) "
Cross Purposes" sort le 31 janvier
1994.
A l'instar de "
The Eternal Idol" (1987), "
Headless Cross" (1989), et "
Tyr" (1990) (les trois disques enregistrés avec
Tony Martin au chant) "
Cross Purposes" est fraîchement accueilli par les critiques.
Il faut dire que depuis le départ d'
Ozzy Osbourne en 1979 puis celui de Ronnie James
Dio en 1982 (qui avait magistralement réussi à s'imposer auprès des fans), les incessants changements de line-up (surtout de chanteurs) ainsi que l'orientation plus mélodique (plus commerciale diront certains) amorcée dès 1986 sur l'album "
Seventh Star" ont fait que
Black Sabbath est surtout considéré comme le projet solo du guitariste Tony
Iommi, et cela malgré la qualité (trop souvent sous estimée) de ses derniers disques.
Cependant l'album est de bonne tenue, à commencer par le titre "I Witness" qui ouvre le disque de manière très énergique sur un puissant tempo.
Sur "
Cross Of
Thorns" le groupe ralentit la cadence pour nous livrer une semi-ballade sur laquelle le chant de
Tony Martin rappelle plus que jamais celui de Ronnie James
Dio tandis que sur "Psychophobia", un morceau à la sonorité très américaine, sa voix se rapproche de celle de
Sammy Hagar (
Van Halen).
Il faut attendre "Virtual Death" pour retrouver l'ambiance glauque, bien que beaucoup moins sombre, des débuts de
Black Sabbath.
Ce titre sera d'ailleurs le seul sur lequel le groupe se retourne ouvertement sur son glorieux passé, car que ce soit sur le semi-rapide "
Immaculate Deception", le heavy "Back To
Eden", ou encore avec le grandiloquent "
Cardinal Sin" on retrouve le son du
Black Sabbath des années 80.
Cette tendance se poursuit avec la ballade "
Dying For Love" et l'étonnant "The
Hand That Rocks The Cradle", un morceau plutôt rock.
L'album se termine avec le très bon "
Evil Eye", un titre composé avec le guitariste Eddie
Van Halen et sur lequel il joue le premier solo.
Certes si "
Cross Purposes" ne peut aucunement rivaliser avec les six premiers albums de
Black Sabbath, ni même avec "
Heaven and Hell" (
1980) et "
Mob Rules" (1981), il n'en demeure pas moins un très bon disque de
Hard Rock/Heavy
Metal dont le style assez classique va à l'encontre des divers courants musicaux de cette période.
Oui c'est vrai que ma phrase est mal tournée et peut être mal interprétée, car ce n'est absolument pas ce que je pense (je la modifie).
Ceci dit les disques avec Tony Martin sont plus proches de ceux enregistrés avec Ronnie James Dio que de ceux sur lesquels chante Ozzy Osbourne (d'ailleurs le timbre de voix de Tony Martin rappelle celui de Ronnie James Dio), d'ou mon insistance sur le fait que "Cross Purposes" ne puisse pas rivaliser avec les six premiers albums du groupe (qui sont des classiques), mais surtout avec "Heaven And Hell" et "Mob Rules".
Tony Martin a eu le mauvais rôle mais force est de constater qu il a fait le job avec honneur.
Bel album de cette version Sabbath mal aimé !
Pour moi aussi « Cross purposes », est un bon album de heavy-rock mélodique.
On pourra reprocher un certain manque de punch aux compositions, un coté mélodique trop prononcé, auquel colle bien il faut le dire la voix plutôt rock de Martin.
Ce disque n’a il est vrai plus grand chose à voir avec la magie noire des débuts et les prodiges d’inventivité qui ponctuaient chacun des albums sortis dans les années 70.
Néanmoins, Black Sabbath dans un registre plus formaté, sage et tranquille reste tout de même capable de produire de la musique d’un haut niveau de qualité ce qui est tout à fait respectable.
Ce disque est donc tout à fait à l’image de la performance de Tony Martin, honnête et respectable, alors qu’au regard du passé du groupe on le souhaiterait juste bouleversant et génial.
Chronique complète sur mon blog :
https://lediscoursdharnois.blogspot.com/2021/02/cross-purposes-black-sabbath.html
J'ai connu ce disque tardivement, en 2000, soit bien après sa sortie. Estampillé Black Sab sans Ozzy ni Dio, forcément ce disque souffrait déjà de la réputation de ses glorieux prédecesseurs.... La K7 a tourné entre amis et a atteri sur mon poste. Petite claquounette et bonne surprise ! Je trouve cet album très sous-estimé. Mélodique, avec de bons riffs typiques de sieur Iommi et la voix envoutante de l'excellent Tony Martin, cet album est un vrai plaisir pour gourmets refoulés: tous les titres valent le coup, mention spéciale à Cross of Thorns et Back to Eden. Ecoutez sans arrières pensées et vous verrez, effet garanti.
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