Le meilleur
Live du
Hard Rock... Et pourquoi pas de tous les temps, pendant qu'on y est ? Suis-je trop subjectif ? N'y a-t'il vraiment pas un autre album aussi brillant ? Peut-on être aussi définitif dans son jugement? Voire injurieux pour tous ces témoignages fabuleux que nous avons tous en mémoire? Quels sont les critères objectifs qui pourraient confirmer cette promesse ? Pour moi, c'est relativement simple, car cet album est le best of idéal du Mark II (en ajoutant la cover "
Hush" et "
Perfect Strangers"). Tous les tubes sont là, les musiciens sont au top de leur forme, surtout
Ian Gillan, particulièrement brillant. Vous trouverez des duels épiques (chanteur/guitare, orgue/guitare, Blackmore/Blackmore), des soli de guitare, d'orgue, de batterie.
En fait de concerts, il s'agit d'une compilation habilement montée de 3 shows au Japon. Et loin de la folie des concerts en Europe de l'époque, l'assemblée est très respectueuse et attentive. Certains diraient même absente alors que les images du gatefold montrent un public aux pieds des musiciens. Qu'à cela ne tienne, les British mettront le feu sans aide. Et quoi de mieux pour allumer la mèche que de commencer par "
Highway Star". Dans la chronique de "
Machine Head" je vous fais part de tout l'amour que je porte à cette chanson. Et boostée par une envie de tout casser, elle est fantastique, la montée des gammes par Gillan est parfaite et le fameux solo de Ritchie est sublime.
Après ce départ incandescent, le groupe va piéger le public en enchaînant avec "
Child in Time". L'entrée en matière de Jon est tellement mélodique, avec le son si caractéristique du Hammond, avant que
Ian G prenne possession de l'espace. La montée dans les octaves file des frissons jusqu'à l'explosion musicale prise en charge d'abord par la rythmique Glover/Paice (quelle doublette exceptionnelle !) et Jon qui tend la perche une première fois à Ritchie. Quand on connait l'homme en noir, on se doute qu'il ne faut lui en promettre, et les notes pleuvent, la guitare pleure, se tord, se contorsionne, mord, et au moment où elle est au max, elle accélère encore, alors que derrière Glover et Paice assurent incroyablement. Et puis au deux tiers du morceau....le break. Ouch les pattes arrières ! Le public est abasourdi. Jon recommence le thème inaugural avec l'aide de
Ian G, puis on repart une nouvelle fois avec une montée d'octave absolument parfaite. Mais au lieu de reprendre un solo, on a le droit à une fin dantesque ! Et à chaque fois je m'amuse de la réaction du public japonais, complètement tétanisé et désemparé.
De nos jours, il semble surprenant que "
Smoke on the Water" apparaisse aussi tôt dans le tracklisting du concert. Il ne faut pas oublier que ces lives datent de 1972 et le morceau n'avait pas encore atteint la réputation culte qu'elle prendra peu de temps après. Pour s'en convaincre, il suffit de voir l'exécution du solo de Ritchie, tout simplement brillante. Quand on sait comment le guitariste se comportera avec ce morceau à son départ du groupe, sabotant volontairement le solo, comme s'il reniait le premier tube de
Hard Rock au monde. Et pourtant, une fois n'est pas coutume, c'est le solo de Jon que je préfère. Va comprendre Charles...A la fin du morceau, on assiste à un échange savoureux entre Ritchie et Jon. Parfaite conclusion d'une chanson parfaite. "The Mule" est un prétexte pour laisser de l'espace à
Ian Paice, avec un solo de 6 minutes, comme toujours technique et groovy, mais c'est vrai qu'à la 200ème écoute on a tendance à zapper ce passage. En tout cas, je conseille à tout batteur curieux de poser une oreille attentive dessus. Si vous êtes vieux comme moi, à ce moment précis vous avez terminé le 1er disque du concert. Et on vient de se goinfrer 3 des 4 plus grands tubes du meilleur groupe de
Hard Rock mélodique de l'époque (j'ai dit mélodique !).
Mais je dois avouer que ma face préférée débute sur la "Side Three". En effet, j'adore la version proposée par le groupe de "
Strange Kind of Woman", la dynamique de la chanson toujours boostée par
Ian et Roger. Mais surtout, ce qui me plait, c'est le fameux duel entre Ritchie et
Ian. Le chanteur au summum de son art réplique à un Ritchie très taquin, qui va chercher certaines notes élevées, auxquelles le chanteur répond. Impressionnant. Et que dire de "
Lazy", morceau épique par essence avec la star Jon qui explose tympans et calbute. Ce mec est un monstre, et son apport à notre genre musical préféré est colossal. La manière dont il a appréhendé l'orgue au sein d'une musique aussi peu programmée pour cela démontre le visionnaire qu'il était. Car rendons nous à l'évidence, alors que les ricains tournaient à deux voire trois guitares,
Deep Purple ne disposait que de quatre musiciens. Et tous des pointures dans leur genre. Quelle face 3 !! Quelle émotion ! Alors c'est vrai que "Space Truckin", morceau unique de la dernière face, aussi pittoresque qu'elle soit, est moins plaisante que l'apocalypse précédente. Et pourtant il y a encore quelques moments épiques en son sein car la chanson est nativement dynamique.
Alors exceptionnellement, je vais vous recommander d'écouter ce bijou, non pas dans la version originale, mais dans sa version de 1997 fêtant les 25 ans de l'album, car cette version contient 3 bonus fabuleux. Tout d'abord "
Black Night", adorée de tous les fans du groupe, il suffit de les entendre en concert reprendre le riff principal a capela, c'est toujours un moment à chair de poule (bon, moi, ce ne sont pas vraiment les poils qu'ils me font dresser...), Quant au rapide "
Speed King" qui a dû tiquer à l'oreille de Lemmy pour lui inspirer le dynamisme de Motorhead, on est pied au plancher, comme très souvent avec
Deep Purple. Et comme le groupe respecte les aînés ("
Hush" ce n'est pas n'importe quoi quand même) nous avons le droit à une version explosive de "Lucille" dont Little Richard a dû apprécier l'hommage.
NB : Pour être complet, il existe aussi une version Deluxe incluant les 3 concerts complets avec les morceaux joués chaque soir. Et bien, je vais vous surprendre mais ... je l'ai ! Et je l'adore. En revanche, il m'est difficile de savoir pourquoi le groupe a sélectionné les morceaux originaux à part peut-être un pain ou deux de Jon et Ritchie (il est impossible de trouver une faille chez Roger et
Ian P). Alors il faut être un adorateur du groupe car nous avons presque les mêmes morceaux sur les 3 dates. La meilleure version reste celle avec les 3 bonus (appelé aussi The encore).
Au final, nous avons le droit à un album exceptionnel, avec un chanteur charismatique et fondateur des bases du chanteur de
Hard Rock, un bassiste martelant le rythme avec une puissance fabuleuse, un batteur à la technique ahurissante. Mais que dire des deux solistes, brillant de mille feux, gorgés de feeling et d'émotion, dominant leur instrument avec maestria. Ritchie réalise tous ses soli avec splendeur et enthousiasme, ce qui sera moins vrai un peu plus tard. Pourtant, je donne un léger avantage à Jon pour toutes ses interventions lumineuses.
Le live parfait. Et le meilleur live du
Hard Rock.
Le moin que l'on puisse dire c'est que , malgrès les 47 années qui nous séparent , cet album fait encore couler beaucoup d'encre , peu de groupes peuvent se glorifier d'une telle notoriété ... Chapeau bas !!
On est tous d’accord pour dire COTOK que ce live est l’un des meilleurs de tous les temps.
Bonjour , un des meilleurs LIVE de tous les temps , même si je préfère ceux de certains groupes plus méconnus , mais en gros d'accord avec toi
Le 2e album de hard rock que j'ai acheté après In Rock, j'avais 12 ans. C'est la que ma passion pour le hard rock a commencé. Ca fait 49 ans. Nostalgie !!!
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