«
Lucid Interval » ! Non, mais, je rêve !! c’est quoi ce titre ! Comme si c’était possible ! C’est tout simplement impensable, ne serait-ce pendant une nano-seconde que la musique de
Cephalic Carnage soit lucide et perspicace. Alors les intervalles… Ce n’est même pas la peine de chercher ou bien sinon, c’est transformer ce disque en Fort-Boyard du grind. Et bien mon attirance quasi incompréhensible et déviante pour ce style, j’ai encore pris mon panard dans ce trip pété aux oinjs et arrosé à la vodka. Et attention, c’est de la bonne, mesdames et messieurs, du grind qui part dans tous les sens, déstructuré et foncièrement jouissif (si, si).
Cependant, si le précédent album « Exploiting the Disfunction » reste l’un des disques des plus tarés qui soit sorti dans les cinq dernières années passées, ce nouvel album se fait tout de même un peu plus sérieux. Attention par là, je veux dire que c’est un peu moins fou. Cependant, l’auditeur doit se faire à l’idée qu’il y aura moins de breaks improbables de funk ou de jazz sur ce disque, on prévoit un peu plus ce qu’il va se passer bien que ce ne soit pas encore évident, faut avouer.
Par contre, le son est moins brouillon et saturé que sur le précédent album, plus percutant même, ce qui permet à maintes reprises de surprendre là où ne s’y attend pas et surtout de rendre l’intégralité du disque plus digeste (sauf le novice qui perdra un boulon à coup sûr) dont la structure fait irrémédiablement pensé à
The Dillinger Escape Plan. Des rythmes cassés, des breaks distordus en veux-tu en voilà, des titres aussi courts (moins d’une minute) que longs (sept minutes) tout ce qu’il faut pour s’écouter un disque de grind aussi bizarre qu’affolant (la preuve, ils remercient Céline Dion, si ce n’est pas un signe).
Et même si certains ne reconnaissent plus le boxon du premier album, celui-là a le mérite de ne pas perdre son auditeur en cour de route. Et pour cela,
Cephalic Carnage nous propose une voix différente qui ne fait pas que des borborygmes et des cris perçants. Mais aussi des titres carrés et techniques à en faire tourner la tête (« Pseudo »). Impossible de ne pas passer à côté de l’enchaînement farfelu et ultra jubilatoire de « Black
Metal Sabbath » (mélange de black et de
Black Sabbath, délirant) avec « Cannabism » (le titre en lui-même est assez éloquent, sauf que c’est une ballade d’une minute à la gratte sèche, imaginez une seconde) sans oublier un titre final caché absolument génial (Morceau instrumental complètement funk et jazzy avec des injections d’indus cacophoniques).
Si «
Lucid Interval » se fait, en partie, plus accessible, il ne faut tout de même pas oublier que même pour un disque moins « fou » et même pour un disque de grind, c’est tout de même assez gratiné. Au final, ce second album du groupe « grind-le-plus-et-bien-barré » est exclusivement réservé aux fans de
The Dillinger Escape Plan et aux amateurs de portnawak calibré.
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