Relapse Records reste un label reconnu pour la forte singularité des groupes composant son répertoire, son protégé
Cephalic Carnage n’échappant certainement pas à la règle. Si sa classification en grindcore possède encore une mince signification aujourd’hui, il faut effectivement constater combien le groupe s’évertue depuis plusieurs années à exploser les limites, pour livrer une forme de metal tout à fait personnelle, désormais plus proche du metal progressif de
Mastodon que du grind sans concession de
Brutal Truth.
Respectivement enregistré et mis en image par les habituels Dave Otero et
Orion Landau, son sixième effort
Misled by Certainty pourrait à juste titre résumer la carrière de
Cephalic Carnage, tant il reprend fidèlement les ingrédients des derniers albums. Alors que
Pure Horse ou A
King of A Thief montrent des racines grind encore présentes, à coups de blast-beats déboitants sans être incessants,
Abraxas of
Filth parvient encore à surprendre par un assemblage Kafkaien et pourtant si subtil, tandis que le long final Repangaea, dominé par un chant clair, dévoile la facette la plus progressive de la bande, multipliant les sonorités diverses à l'image des interventions au saxophone ou au piano, sortant allégrement des sphères les plus extrêmes du genre.
Pourtant malgré une richesse étonnante,
Misled by Certainty peine à convaincre pleinement. A vouloir peut-être trop en faire,
Cephalic Carnage perd d’une part en intensité, mais aussi en folie, livrant certes une belle oeuvre mais sans la capacité de destruction de
Lucid Interval, ni la magie d’
Anomalies ou la puissance de
Xenosapien. Les néanmoins bons Cordyceps Humanis et Raped By an Orb s’éternisent par exemple sur des rythmes pachydermiques, et l’ensemble manque enfin de vitesse mais aussi de mordant, la faute à une production certes massive mais décidément trop synthétique.
Semblant parfois préprogrammé,
Misled by Certainty s'affiche comme une synthèse scolaire des précédentes réalisations, et laisse finalement peu de place à la folie et l'inventivité que
Cephalic Carnage a su si bien entretenir jusqu’à lors, peut-être faute au départ du guitariste Zac Joe. Il reste toutefois un album d’un savoir faire et d’une qualité toujours indéniables, sans compter sur l’identité inattaquable de la formation, mais à la fin de l’écoute, il reste ce fâcheux sentiment que le gang du Colorado aurait pu être pourtant bien plus dément, incisif et fracassant, connaissant son avant-garde et son potentiel.
Fabien.
Sur Xeno, j'avais adoré des titres comme endless cycle of violence ou touched by an angel et j'espérais que cet album serait dans cette veine...
Je suis attristé aussi par le départ du guitariste, sur scène il était complètement barré et ça avait l'air sincère en plus ! (comprendre ça faisait pas trop show forcé ni j'ai pris 3 lsd avant). C'est possible que la folie s'en soit allée avec lui...
Merci pour la chronique! J'espère quand même que cet album va me plaire. S'il reprend les mêmes ingrédients que les précédant ça me va.
Je me permetterait une analogie avec pungent stench. Quand club mondo bizarre est sorti, beaucoup ont été deçus. Il était plus lent, moins intense, plus posé. Mais en réalité, c'était un album d'exception car il arrivait à faire ressortir les meilleurs aspects de pungent stench : un death très groovy, gore et humoristique (enfin moi leur coté sm scato exagéré me fait rire). Je dirais que ce cephalic a comme point commun de ralentir le tempo et de poser beaucoup plus les choses, mais à l'opposé, il ne fait pas ressortir du tout ce que j'aimais dans cephalic mais fait ressortir de nouvelles choses, qu'on appreciera ou pas !
Je me permetterait une analogie avec pungent stench. Quand club mondo bizarre est sorti, beaucoup ont été deçus. Il était plus lent, moins intense, plus posé. Mais en réalité, c'était un album d'exception car il arrivait à faire ressortir les meilleurs aspects de pungent stench : un death très groovy, gore et humoristique (enfin moi leur coté sm scato exagéré me fait rire). Je dirais que ce cephalic a comme point commun de ralentir le tempo et de poser beaucoup plus les choses, mais à l'opposé, il ne fait pas ressortir du tout ce que j'aimais dans cephalic mais fait ressortir de nouvelles choses, qu'on appreciera ou pas !
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire