Depuis 1992,
Cephalic Carnage œuvre dans un style grind death technique particulièrement déjanté, empruntant nombre de plans issus de styles aussi différents que le jazz ou le black. Toutefois, depuis le très bon
Anomalies sorti en 2005, le gang de Denver joue une musique plus cohérente, conservant toujours ses structures surprenantes, mais maîtrisant désormais incroyablement le tout, et balançant ses plans décalés avec plus de parcimonie. Tout en conservant quelques sonorités atypiques,
Xenosapien confirme ainsi cette direction vers une plus grande homogénéité, radicalisant même son grind death, certes moins varié qu’
Anomalies, mais en revanche d’une teneur explosive rarement atteinte.
Xenosapien est formé de 11 titres (plus un caché) de trois ou quatre minutes, comportant des plans techniques tantôt lourds ou rapides, bâtis autour de riffs très particuliers, à l’empreinte
Cephalic Carnage immédiatement reconnaissable.
Endless Cycle Of Violence et
Touched By An
Angel sont ainsi les parfaits exemples de ce mariage entre brutalité et inventivité, conférant à l’ensemble un relief exemplaire. De plus, bien qu’évoluant essentiellement dans un registre très guttural, les vocaux de Lenzig Leal sont incroyablement variés, étant en plus supportés par une myriade d’invités, à l’image de
Jason Netherton de
Misery Index, possédant chacun un timbre différent.
Xenosapien bénéficie également d’un enregistrement de Dave Otero, d’une lourdeur et d’une précision phénoménales, offrant à
Cephalic Carnage un couple basse batterie d’une profondeur sans égale, et un son de guitares à la fois 38 tonnes et incisif à chaque instant. Enfin, un petit mot inévitable quant aux illustrations sublimes d’
Orion Landau, qui livre une fois encore un travail subtil, offrant plusieurs lectures, à l’instar de la richesse musicale de la formation, mais aussi de ses paroles, développées sur des sujets aux approches constructives, loins des stéréotypes gratuitement violents ou nihilistes.
Plus compact et moins ambitieux qu’
Anomalies,
Xenosapien survole toujours la scène grind actuelle, grâce à l’osmose entre son extrême bestialité et la finesse de son approche, qui devrait inciter plusieurs indécis à reconsidérer la musique de la formation, qu’ils jugeaient trop chaotique. En effet, si les réfractaires pensent encore que le grindcore est un style linéaire,
Cephalic Carnage est ici pour leur rappeler que la brutalité du grind n’est pas incompatible avec une approche subtile et originale.
Fabien.
En tout cas ce n'est pas le premier groupe que j'écoute grâce à une de tes chros :)
J'aime vraiment bien cet album, je le recommande à tout le monde (bien sur à ceux qui aiment le grind ... et encore ... je trouve ce groupe très accessible ... du moins cet album, les autres je ne sais pas, ce n'est que mon avis^^)
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