Legacy of Evil

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16/20
Nom du groupe Limbonic Art
Nom de l'album Legacy of Evil
Type Album
Date de parution 24 Septembre 2007
Style MusicalBlack Symphonique
Membres possèdant cet album121

Tracklist

1.
 A Cosmic Funeral of Memories
 07:39
2.
 A Void of Lifeless Dreams
 04:51
3.
 Grace by Torments
 05:20
4.
 Infernal Phantom Kingdom
 05:30
5.
 Legacy of Evil
 05:37
6.
 Lycanthropic Tales
 06:44
7.
 Nebulous Dawn
 04:42
8.
 Seven Doors of Death
 07:07
9.
 Twilight Omen
 07:22
10.
 Unleashed from Hell
 04:14

Durée totale : 59:06

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Limbonic Art


Chronique @ eulmatt

31 Octobre 2007
Un come-back de plus... Bien entendu, on ne s’étonne plus de rien, tant les retours aux affaires de vieilles connaissances après les adieux annoncés sont pléthore ces derniers temps. Pour ma part, le Monotheist de Celtic Frost a tellement balayé mes jugements arrêtés et négatifs sur ces retours improbables, que l'on ne m'y reprendra plus.

Ici rien de comparable avec les Helvètes, bien entendu. Notre duo Norvégien n’avait pas disparu il y a si longtemps que cela ; il s’agit d’un non-évènement. Cela n’en constitue pas moins une heureuse surprise en ce qui me concerne, car je ne cache pas un certain attachement à ce groupe à l’identité affirmée.

Limbonic Art fait en effet partie des quelques référents qui ne m’ont jamais vraiment déçu, notamment depuis que le black metal est devenu ce grand foutoir dans lequel je ne me retrouve plus comme c’était le cas il y a dix ou douze ans (un « amateurisme » que j’assume complètement, entre parenthèses...).

Voilà bien un groupe qui a toujours produit un excellent black metal, créatif et audacieux, particulièrement dans sa période grandiloquente et symphonique – ce qui les condamne de fait à la véhémence des irréductibles « true » - ou dans ses évolutions plus récentes, en conservant pour autant une atmosphère et une agressivité glaciales, qui constituent le coeur de la bête et qui font que le black metal peut parfois atteindre une grandeur inégalable. Le tout en évoluant artistiquement au fil de ses albums, sans perdre son identité. Cela fait déjà beaucoup, et certains de ses petits camarades de black sympho, concurrents il y a dix ans, ne peuvent pas en dire autant...

Nonobstant, la pertinence et la justification de ce nouvel album dans la logique artistique globale de Limbonic Art peuvent légitimement prêter à questionnement...et je dois admettre d’entrée que ces interrogations ne sont pas toutes levées après plusieurs écoutes.

Si le premier morceau, A Cosmic Funeral Of Memories, fait sans sourciller dans un black plutôt brutal, magnifiquement épique et savamment orchestré pendant plus de sept minutes, la suite surprend. A Void Of Lifeless Dreams débarque brutalement à grands coups de riffs tranchants et saccadés fleurant bon les influences death metal : puissant, incisif, le morceau est seulement nuancé par un break plus conventionnel où claviers et mélodies black reprennent quelques instants leurs droits. Toutes proportions gardées, des effluves behemothiennes me traversent l’esprit…

Grace By Torments, lent, aérien et magistralement baroque, permet de recouvrer ses esprits en confirmant qu’il s’agit bien d’un disque de Limbonic Art…Court intermède toutefois, noyé dans une vague de black rapide et épique aux relents death très présents. Cela se vérifie dans la relative technicité des riffs comme dans la gestion variée des tempos. Celui qui fût le chantre de l’utilisation massive des claviers (avec talent), à savoir Morfeus, se contente de les employer avec une relative parcimonie, la plupart du temps en second plan, en tant que simple appui des guitares omnipotentes et de leur ligne mélodique. La discrétion de ces claviers est véritable, et leur présence ne se discerne souvent qu’après plusieurs écoutes, ce qui n’enlève rien à leur pertinence. Daemon, quant à lui, est au sommet de sa forme et proprement impressionnant au chant.
Néanmoins les titres passent, et sans que l’on trouve à redire sur la qualité des compositions, encore moins sur le niveau de l’exécution, le grand frisson se fait rare. Par exemple, le titre éponyme Legacy of Evil, très prenant par instants dans ses envolées lyriques, retombe par la faute du riff principal, thrashy et direct, qui casse une atmosphère aérienne difficile à maintenir.
C’est tout le paradoxe du disque, qui, écoute après écoute, confirme une sentence qui tombe comme un implacable couperet : regorgeant de bonnes idées, de grandes mélodies, de magnifiques arrangements et de subtiles touches de claviers, les titres, pour la plupart, ne parviennent pas à se dépêtrer de leur longueur et de leur complexité, pour faire décoller définitivement l’auditeur. On se laisse même parfois à regretter la trop faible longueur d’intermèdes planants, comme sur Nebulous Dawn, où entre deux déchaînements de tempêtes, on aurait tant souhaité s’évader et frémir de bien plus longues minutes…l’impatience pour remettre la marche avant me paraît symptomatique du fait que les Norvégiens cherchent avant tout à impressionner; leur démarche créatrice s’en trouve amputée, hélas. Pour l’aspect impressionnant, c’est bien évidemment une réussite, il n’y a par exemple qu’à se délecter des sept minutes de furie et de majesté de Seven Doors Of Death pour s’en convaincre.

Au final, il faut bien admettre que le rendu global du disque est celui d’un bloc compact, dense, très homogène dans la forme et le fond. L’atmosphère est froide, voire glaciale, mais affublée d’un côté clinique, presque médical, la faute à une production immaculée et travaillée au possible, à un son impersonnel et à la batterie - boîte à rythme qui se retrouve de fait trop mise en avant, la discrétion des claviers laissant parfois un espace difficile à occuper. Bien qu’impressionnante, la froideur de l’ensemble anesthésie les émotions habituellement foisonnantes dans la musique de Limbonic Art. Cette sécheresse émotionnelle laisse donc place à une appréciation plus technique et plus cartésienne de la maîtrise et du savoir-faire des Norvégiens, redoutables d’efficacité et de virulence. Le mysticisme aérien et la magie des Moon in the Scorpio et In Abhorrence Dementia paraissent bien lointains.

Limbonic Art a sans doute laissé passer une grosse occasion de marquer les esprits. Non seulement les Norvégiens bénéficiaient toujours d’une certaine aura (à défaut de culte) grâce à une discographie irréprochable et cohérente, mais en plus ils retrouvent une scène black metal qui n’a pas franchement évolué depuis leur split, et qui de fait n’a jamais été aussi peu pourvu en véritables leaders.
Bien entendu, Limbonic Art ne sera jamais consensuel (la seule utilisation des claviers le condamnant de fait), mais a minima dans le petit monde du black symphonique, l’héritage d’Emperor leur tendait les bras. Legacy of Evil ne sera pas l’album de cette consécration, et sans réellement perdre de sa superbe, le duo Daemon / Morfeus se contente d’un retour solide, mais sans fracas. On prendra donc cet album comme une des bonnes productions de l’année 2007, qui mérite le détour et qui est d’une qualité largement suffisante pour que j’achète les yeux fermés le prochain Limbonic Art, dont le potentiel demeure indiscutablement intact. En ces temps difficiles, je m’en satisfais.

3 Commentaires

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Fabien - 02 Novembre 2007: Encore un groupe de black metal que j’ai enterré depuis pas mal de temps. En 1996, j’avais été subjugué par le black metal Wagnerien et envoûtant du grand Moon in the Scorpio, malgré le son de guitare pourri et la boite à rythmes, puis la flamme s'est progressivement éteinte, après In Abhorrence…

Fabien.
eulmatt - 03 Novembre 2007: Leur évolution vers un style plus radical, même si elle a rompu avec la magie des deux premiers albums, s'est toujours appuyée sur un talent certain. Et pour ne pas avoir suivi le mauvais exemple de quelques grands groupes de black sympho (qui n'ont retenu que le mot "symphonique" et ont oublié le reste), ce qui leur a sans doute couté un succès commercial, Limbonic Art a ma sympathie. Ce qui explique une note partiale de ma part pour ce dernier album qui risque de ne pas contenter grand monde. Mais j'assume ;)
BEERGRINDER - 05 Janvier 2008: Une analyse que je partage dans l'ensemble à un point près : Moon In The Scorpio je le trouve insupportable (moi aussi j'assume): morceaux de 14 min avec claviers couvrant tout le reste, heureusement qu'on en est plus là sur Legacy of evil...
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Commentaire @ Count_Redenvarg

04 Janvier 2008
Limbonic Art a toujours été une référence pour moi. Ne possédant que leurs deux premiers albums "Moon in the Scorpio" et "In Abhorrence Dementia" (ce dernier étant un de ces CDs qui reste à tourner en boucle dans la chaine Hi-Fi), j'étais vraiment réjouis d'entendre que cet excellent duo c'était reformé (le 06/06/06 ... un peu clichesque tout ça quand même ...).
C'est dans cet état d'esprit que j'ai acheté ce "Legacy of Evil". Ne sachant pas du tout vers quels horizons le duo s'est tourné après "In Abhorrence Dementia", je les découvre sur ce nouvel album.
D'abord, extrêmement déçu par le retrait des grandes orchestrations, j'ai trouvé cet album "trop" violent. Mais c'est en écoutant plus attentivement que j'ai bel et bien reconnu un nouveau Limbonic Art, qui n'est au contraire nullement décevant. En fait, les orchestrations sont toujours présentes, elles sont seulement jouées en duo avec des guitares hyper agressives qui sont, elles, d'avantage mise en avant. Ainsi, l'album commence sur les chapeaux de roues avec "A Cosmic Funeral of Memories" par des riffs joués à 300 km/h. La voix n'a quand à elle pas vraiment évoluée. On entend quand même les choeurs mystiques très présents sur "In Abhorrence Dementia", ainsi que quelques breaks sombres, mélodiques et très atmosphériques.
La chanson suivante, "A Void of Lifeless Dreams" nous montre que Limbonic Art est resté le même. C'est d'ailleurs la meilleure chanson de l'album ! La plus symphonique, la plus rythmée. Limbonic Art est bien le grand Wagner des temps modernes !
Cette qualification est confirmée avec l'éponyme "Legacy of Evil" et son piano qui donne une ambiance assez apocalyptique mais toujours orchestrale.

"Legacy of Evil" annonce donc le retour des grands prodiges norvégiens. Les chansons de l'album sont plus courtes que sur leurs premières réalisations, la construction des morceaux est donc moins travaillée, mais elle n'est pas non plus baclée. On ne peut pas reprocher grand chose à cet album, on aime ou on aime pas. Mais je conseille ceux qui préfèrent les premiers albums de ce duo de tendre d'avantage l'oreille, car les orchestrations symphoniques sont seulement en retrait, pour rendre le tout moins pompeux.
Cet album reste tout de même très bon. Leur reformation n'a pas été vaine. Vivement le prochain album !

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