Killing Joke est un groupe né en Angleterre à la fin des années 70. Celui-ci fût (et reste) un des représentants majeurs de la scène Post-Punk/
Metal Indus. Groupe qui, il faut le souligner, au cours de ses diverses oeuvres (album
Pandemonium par exemple, sorti en
1994) et ses expérimentations musicales variées, a su fédérer autour de lui aussi bien un public issu de la scène Punk, que
Metal ou New Wave (la cHanson "Love like
Blood" tirée de l'album
Night Time de 1985 vous rappelera sans doute quelque chose non ?).
Des groupes comme FEAR FACTORY, PRONG, ou MINISTRY admettent avoir été influencés par la bande de Jaz Coleman (cHant, programmation), de Geordie Walker (guitare) et de Paul
Raven (basse, dans le line-up principal).
Je disais donc que
Killing Joke reste un représentant incontournable de la scène Post-Punk. Et cette galette de 2003 ne me fera pas mentir. Même si on peut également la classer en
Metal, nous l'avons vu, le groupe est à la croisée de nombreuses sonorités.
C'est donc après l'album
Democracy - qui remontait quand même à 1996, qu'on aurait pu croire que l’histoire de
Killing Joke s’arrêterait là sur un album en demi-teinte, pas mauvais, mais qui n’avait pas réussi à faire l’unanimité.
C’était sans compter la guerre du Golfe (la seconde) qui allait donner des envies à Jaz d’hurler son mécontentement, car oui, cet album est plein de rage et Jaz ne cHante pas ici : il hurle ! Il s’en prend directement à cette putain de croisade (« It’s a fucking crusade » hurle-t-il dans le titre évocateur « Total
Invasion »).
A certains moments (« Total
Invasion » ou «
Dark Forces ») cette voix rageuse se transforme en murmures terrifiants, comme s’ils étaient proférés par un aliéné qu’on aurait laissé enfermé 10 ans dans une cellule capitonnée de cinq mètres carré.
On aura noté au passage que la galette s’intitule simplement
Killing Joke (on lui accole l’année de sortie « 2003 » pour ne pas la confondre avec leur première œuvre intitulée elle aussi
Killing Joke). On peut penser que c’est un bon signe puisqu’il s’agit alors d’un album éponyme. Et cette offrande est effectivement très bonne, excellente même, mais sombre, relativement violente, menaçante et torturée. Rien à voir avec des morceaux de
Night Time. D’ailleurs, faites écouter ce disque à ceux qui ne connaissent que le
Killing Joke période
Cold Wave; ils seront pétrifiés sur place !
Mais le vrai
Killing Joke est ici plus vivant que jamais, ce n’est pas seulement un retour à la Hargne de ses débuts, le groupe composé de COLEMAN (hurlements et cHants), WALKER (guitare), RAVEN (basse) et ici GROHL à la batterie (ex-NIRVANA, encensé d’ailleurs par Jaz) est en pleine renaissance, le sang circule non seulement à nouveau, mais de surcroît il bouillonne littéralement.
Vous aurez compris que Jaz et ses acolytes reviennent à leurs amours post-Punk de leurs débuts mais y ajoutent une puissance et une rage décuplées. La guitare est incisive, la batterie, terriblement efficace, s’avance comme une machinerie irrésistible, et seul RAVEN est un peu moins bien servi, un peu en retrait (ce qui est logique vu l’agressivité des guitares).
Le tout donne un pamphlet terrifiant qui atteint pleinement son but : nous faire devenir spectateurs d’une noire colère. Et là pas de doutes : nous sommes aux premières loges.
Note : 17/20.
Thekilling666
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