Auteur d’un premier album montrant des capacités techniques très élevées,
Origin a émergé avec la deuxième génération du Death
Metal et les
Hate Eternal et autres
Nile. Cependant leur premier jet trop linéaire et monolithique n’avait pas permis au groupe de Paul Ryan de se placer parmi les outsiders du style.
Quelques ajustements ont lieu au niveau du line-up articulé autour de la paire de guitaristes Ryan / Turner, le bassiste Mike Flores (
Gorgasm) et l’imposant chanteur James Lee prenant respectivement la place de Doug Williams et Mark Manning sur ce
Informis Infinitas Inhumanitas (2002).
Le quintet du
Kansas fonctionne toujours sur une imagerie cosmique / futuriste assez détonante dans le milieu du Death américain (concept repris depuis par les excellents allemands de
Obscura entre autres) avec cette pochette synthétique mais très adaptée de Chad Michael Ward. En revanche au niveau du contenu musical le bond en avant est phénoménal, Larvae of the Lie bombardant d’entrée un riff supersonique soutenu par les frappes dévastatrices et incessantes de l’athlète John Longstreth.
Alliant cette fois judicieusement leur technique hors du commun, un sens de l’efficacité indéniable et une inspiration diabolique,
Origin atomise un peu plus l’auditeur à chaque titre avec les parties de guitares impossibles (pour le commun des mortels) de
Inhuman, l’écrasant Meat for the
Beast, ou le monumental Implosion of
Eternity.
De plus ce disque n’est pas dénué d’
Originalité à l’image de
Portal et sa partie centrale étrange et prenante avec un jeu de guitare très subtil.
Pour renforcer encore l’intensité incroyable de ce
Informis Infinitas Inhumanitas, le travail au niveau du chant est aux petits oignons : lignes doublées, calage ultra rapide, battle growl / scream, backing omniprésentes, qui plus est le coffre de James Lee est impressionnant et colle bien au côté ultime de
Origin, à l’image de sa prestation hallucinante sur
Perversion of
Hate. Afin de bien vérifier que cet opus explose littéralement le précédent, écoutez la nouvelle version de
Mental Torment et admirez la différence d’intensité…
Colin Davis (également guitariste de
Vile) a de plus doté « triple I » d’une production massive et nette permettant d’apprécier au mieux le mode vitesse lumière, souvent utilisé par les musiciens. Mais attention,
Origin est loin d’être uniquement bon à tabasser tout ce qui bouge, seulement l’efficacité de leur brutal Death est accru par le niveau hors-norme de chaque musicien composant ce redoutable combo.
Empruntant une voie qui lui est propre,
Origin s’affirme magistralement avec
Informis Infinitas Inhumanitas comme l’un des meilleurs combos de la nouvelle garde du Death
Metal et aurait presque pu avec un peu plus de promo, faire de l’ombre à
King of all
Kings (
Hate Eternal) et In Their Darkened Shrines (
Nile). Reste que ce deuxième album était et est toujours l’un des albums les plus ultimes au niveau de la brutalité et de la vitesse d’exécution, et alors que
Antithesis est fort justement encensé, ce disque de 2002 est quasiment aussi marquant bien que moins reconnu. Il est toujours tant de réparer l’erreur et de courir acheter ce missile ayant contribué à imposer une nouvelle forme de Death : plus fort, plus vite, plus haut, plus loin, en un mot : invincible.
BG
Cette linéarité est justement très bien gérée sur Antithesis à mon sens, et c'est ce qui fait sa force. Mais c'est aussi parce que, comme dit précédemment, j'ai jamais été un féru de brutal, donc la présence de répit entre deux passages violents me convient mieux.
Restons zen, j'suis pas venu te contredire, j'ai juste donné mon avis.
Par contre, au dernier paragraphe, il y a une faute.
"Empruntant une voie", et non pas "une voix";)
A ma connaissance Mike Flores n'a jamais joué avec les bordelais...
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