Led Zeppelin... En un peu plus de 2 ans, le combo londonien aura réussi un rêve que tous les gosses du monde ne pouvaient concevoir que comme une lointaine chimère : Devenir le plus grand groupe de Rock au monde. Les portes de la gloire sont ouvertes à Led Zep et celui-ci peut se permettre dorénavant les plus grandes folies. En plus d'avoir modifié la face de la musique avec ces 4 premiers opus fédérateurs et déjà cultes, le groupe change la manière dont le groupe gère l'aspect financier de toutes ces immenses tournées grâce à leur célèbre manager Peter Grant. Celui-ci fait en sorte de changer le montant des bénéfices des concerts, dont à la base 50 à 60% de ceux-ci sont donnés au groupe. Le manager obligera les tourneurs d'Amérique à verser 90% des bénéfices à Led Zep ! Les Anglais entament donc leur 8ième tournée aux States où d'ailleurs Page rencontrera sa future compagne, Lori Mattix, seulement âgée de 14 ans et découverte par le guitariste dans un magazine de mode. Le groupe continue donc à délivrer sa musique infernale face à des foules déchaînées complètement hypnotisées par les qualités scéniques incroyables des 4 Londoniens toujours au top de leur forme.
Le 28 mars 1973, soit 2 ans après leur dernier album, le groupe sort leur 5ième opus au doux nom symbolique de
Houses of the Holy, premier album du groupe à justement être nommé. Enregistré à Headley Granges (le studio mobile des Stones) et distribué par
Atlantic Record, ce sera d'ailleurs la dernière fois, le prochain étant distribué par le label nouvellement crée par Led Zep. La pochette ultra célèbre de l'album qui fascine par son mysticisme énigmatique est une illustration dans laquelle un frère et une sœur sont démultipliés à de multiples reprises par le graphiste, et dont l'inspiration viendrait du Roman d'Arthur C. Clarke "Les Enfants d'Icare". Il est à noter que cette couverture ne devait pas être celle de l'album en question, Page ne voulant pas de celle d'origine et c'est justement à cause de cela que la sortie fut retardée d'un an (
Houses of the Holy fut enregistré en janvier et février 1972).
Rock, Blues, Folk,
Hard Rock,...
Led Zeppelin aura visité et approfondi tous ces styles avec leurs 4 premiers albums mythiques. Mais le groupe va, avec
Houses of the Holy, réaliser un album d'une profondeur incroyable. Led Zep s'amuse à concocter des chansons de genres différents et même assez surprenants qui font de cet album une œuvre unique. Dès le commencement, le culte
The Song Remains the Same émerveille de par le jeu de guitare magnifique de Page et qui montera crescendo dans la virtuosité tout au long du morceau. Des soli encore une fois sublimes et un Plant qui nous démontre toute l'étendue de son chant sur cette pièce d‘anthologie. Un morceau introducteur ultra culte de Led Zep qui montre que malgré 4 albums passés, on peut toujours être capable de réaliser des hymnes intemporels.
Mais quitte à composer un premier morceau qui a de la gueule, autant faut-il avoir une suite du même niveau ou même supérieure ! Et c'est là que la surprise est de taille, et contribue au fait que cet album soit souvent considéré comme une déception après les débuts fracassants du groupe. Car comme dit précédemment, l'album est en soit une symbiose parfaite de plusieurs styles. Le Rock, illustré donc par le premier morceau, le superbe Dancing Days et
The Ocean. Le Folk par Over The Hills
And Far Away et le sublime The
Rain Song. Une chanson de plus de 7 minutes d'une puissance émotionnelle extraordinaire portée par la guitare acoustique et la voix encore une fois si poignante de Plant. Un véritable voyage vers un monde dont seul
Led Zeppelin possède la clé, et d'où l'on ne voudrait ressortir pour rien au monde. Mais les Londoniens vont plus loin encore en présentant un The Crunge surprenant aux relents funky assez inattendus mais néanmoins loin d'être mauvais tel que l'on pourrait penser l'imaginer ! Oui, du Funk dans du Led Zep, ça peut sembler contradictoire. Et pourtant... Il s'incruste tellement bien dans cet album qui n'a pas encore laissé cours à toute sa richesse.
Car si les fans de Led Zep se sont déjà enfuis d'effroi face à un morceau funky, qu'en serait-il d'une chanson faisant la part belle au Reggae ? Il s'agit bien de D'yer Mak'er. Et le pire (enfin le mieux) est que cette chanson est une pure réussite. Le porte-étendard du
Hard Rock aux yeux du monde avec
Deep Purple se met à composer du (très bon) reggae ! Et quitte à parler de nouveautés en tout genre (de toute façon, on aura du mal à faire plus extravaguant), il est essentiel de noter l'arrivée du Mellotron dans la musique du géant londonien qui s'illustre sur The
Rain Song mais essentiellement sur le superbe No Quarter. D'une grande beauté, ce morceau sera joué en live à chaque concert jusqu'à la fin du groupe, Jones réalisant des soli de clavier allongeant la chanson jusqu'à atteindre quelques fois la longueur de Dazed and Confused (et oui, on parle bien de la version live). L'ajout de cet instrument offre un rendu différent et une atmosphère nouvelle au groupe qui innovent par rapport à ces créations précédentes et qui permettent de découvrir un Jones aussi doué au clavier qu’il l’est avec sa basse.
En conclusion,
Led Zeppelin a réalisé un album différent, original et varié. Un voyage dans un monde unique dont on ne voudrait repartir de peur de ne plus jamais y retourner. Hétérogène sur le papier, l’impression est vite écartée à l'écoute du CD où tout s'accorde parfaitement entre les titres. C'est sans aucun doute à cause de cela que
Houses of the Holy fut considéré comme une déception et se vendit moins bien que les précédents. Il n'empêche néanmoins que ce cinquième opus de Led Zep est encore une fois une totale réussite, ne déméritant pas le moins du monde par rapport à ses aînés. Il fallait trouver un successeur à
Led Zeppelin IV, Le défi était de taille mais le groupe l'a réussi haut la main.
Il vaut largement Led Zep I, II et IV .
Le III comporte des chansons un peu lourde , donc je dirais que c'est le "moins bon" des 5 .
mais bon, ça reste une affaire de goûts. :)
Sinon, celui-là reste encore à découvrir pour moi...
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