Petite devinette : quel est le point commun entre
Metallica,
Slayer et
Overkill en 1989 ?
- Facile : en ce temps-là, ils étaient tous les trois des dieux vivants du Thrash ricain !
- Oui, mais encore ? Qu’en était-il de leurs discographies respectives à ce moment-là ?
- Elles étaient irréprochables !
- Bon, ok, ok. Mais que s’est-il passé à la fin des années 80 pour bien des groupes d’avant-garde ?
- Grrr ! Ils ont ralenti le tempo... puis l’on encore ralenti...
Et voilà donc la réponse :
The Years of Decay marque une première rupture de style pour
Overkill, qui livre, à l’instar de
Metallica et
Slayer, un quatrième album studio globalement plus lent que ses trois grands frères. Enfin... rupture est peut-être un grand mot.
Disons plutôt que le gang new-yorkais a poursuivi son infernale exploration musicale déjà entamée sur plusieurs morceaux du précédent
Under the Influence en ajoutant davantage de middle-tempos, de passages lourds et de titres progressifs, offrant ainsi un disque techniquement très abouti, la dernière œuvre d'
Overkill à laquelle le guitariste Bobby Gustafon ait participé.
Fort heureusement, l’aide de Terry Date à la production (vous ne connaissez pas ce nom ? Honte à vous !) et l’enregistrement effectué aux Carriage House Studios à Stamford au début de l’été 1989 ont été à la hauteur des ambitions du combo : un son très dense se dégage de la galette infernale, donnant toute la puissance requise à la basse pesante de Verni et à la batterie de "Sid" Falck pour assener des cadences entêtantes et entraînantes tandis que Gustafon envoie des soli parfaitement synchronisés et que Bobby "Blitz" Ellsworth chante (ou crie) d’une voix pas trop haut perchée par rapport aux instruments. Par ailleurs, un mystérieux " The Satone's " soutient le combo avec des " backing vocals "... Un clone officieux de Blitz ?
Dès le premier titre " Time to
Kill ", le décor est planté : tantôt on aura droit à une ambiance et une rythmique lourdes comme sur le progressif et très black sabbathien " Playing With
Spiders/
Skullkrusher " ou la majeure partie de " Who Tends the
Fire ", tantôt à des accélérations aussi endiablées qu’elles sont variées comme sur "
Elimination", "I
Hate" ou l'imparable titre final, redoutables tueries en live.
Une fois de plus,
Overkill sait agencer autant de breaks, mini-breaks ou d'autres changements de timbre dans ses compositions qu'en compte son imagination, enchaînant accords acoustiques, bluesy ou saccadés entre les assauts Thrash pour hypnotiser l'auditeur ou enfoncer le clou... mais je vous laisse découvrir tout cela. Cependant, outre la brutalité, la vitesse ou la lourdeur, le groupe peut aussi offrir une mélodie émouvante et un hymne puissant au détour d'une magnifique power ballade : "T he Years of
Decay ".
La remarquable pochette de l’album est comme une invitation lancée à l’auditeur d’entrer dans un lieu maudit et délabré par le temps, sombre et pourtant si attirant témoignage d’une certaine époque de « déclin »...
Conclusion : "
Evil... never... DIIIIIIIIIIIE !! "
Ton dernier paragraphe résume très bien cet album, merci Lunuy!
La voix me dérangeait, mais du même coup, en me concentrant sur les instru j'ai pris un aller-retour monstrueux. Et finalement j'apprécie l'ensemble !
Mais pour un album de thrash, je trouve qu'il faut plusieurs écoutes pour l'adopter. Peut-être l'album de thrash le plus dense qu'il soit (et c'est ce qui fait son originalité et sa beauté) !
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