Hermitage

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17/20
Nom du groupe Moonspell
Nom de l'album Hermitage
Type Album
Date de parution 26 Fevrier 2021
Style MusicalDark Gothique
Membres possèdant cet album70

Tracklist

1.
 The Greater Good
 05:04
2.
 Common Prayers
 04:08
3.
 All or Nothing
 07:22
4.
 Hermitage
 04:43
5.
 Entitlement
 06:16
6.
 Solitarian
 04:07
7.
 The Hermit Saints
 04:22
8.
 Apophthegmata
 05:41
9.
 Without Rule
 07:42
10.
 City Quitter (Outro)
 02:59

Bonus
11.
 Darkness in Paradise (Candlemass Cover)
 
12.
 The Great Leap Forward (7" Vinyl – Deluxe Box)
 

Durée totale : 52:24

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Moonspell


Chronique @ Kyuketsu

11 Mars 2021

Quand l’émotion artistique est au service de l’intelligence

Pour Moonspell, l’année 2020 aura été marquée par le départ de Mike Gaspar, batteur et membre fondateur, et l’enregistrement d’un nouvel album avec une nouvelle recrue derrière les fûts. L’opus a été enregistré avec Jaime Gomez Arellan à Orgone Studios, situé dans la campagne anglaise, au milieu de nulle part. C’était donc le lieu idéal pour créer autour du concept de l’ermitage.

En humble observateur d’une humanité courant à sa perte, Fernando Ribeiro (leader, chanteur et parolier) nous invite à prendre du recul sur nos manières de vivre. Quitter la société pour se couper des innombrables informations qui nous inondent quotidiennement et de la pression constante qu’elle implique, mais aussi pour constater les travers de l’humanité et essayer de réparer le désastre. La métaphore est donc pertinente, l’ermite part se ressourcer dans la solitude mais surtout afin de réfléchir pour mieux revenir et aider la société à se soigner. Les textes ont toujours eu une place centrale dans l’œuvre de Moonspell, on peut d’ailleurs considérer que leur discographie n’est composée que d’albums concept. Ainsi, après l’apocalypse de "Night Eternal", la volonté de construire nouveau monde dans "Alpha Noir" et la disparition inévitable de tout être et chose au cours du temps sur "Extinct", Hermitage s’inscrit dans la lignée des thèmes abordés par ses aînés. Fernando, en homme très cultivé, a un talent fou pour délivrer des messages réfléchis par une poésie d’une beauté renversante.

La musique, ici encore, accompagne à merveille le propos en étant calme et mystérieuse sur les paroles invitant à l’introspection et frénétique sur les mots déchaînant la rage de son auteur. Le titre d’ouverture, "The Greater Good", en est un parfait exemple, de par sa musique progressive et entraînante, construite sur un habile crescendo servant une poésie avisée jusqu’à un final explosif aux paroles libératrices. C’est un morceau jouissif tant il fait sens de nos jours. Quand l’émotion artistique est au service de l’intelligence, le résultat est tout simplement exceptionnel.

Musicalement, l’album est très sophistiqué et nécessitera plusieurs écoutes pour en appréhender toutes les richesses. Les deux compositeurs, Ricardo Amorim (guitare) et Pedro Paixão (claviers), s’étant principalement inspirés de Pink Floyd et Bathory, les élans progressifs sont quasi-omniprésents tout au long du voyage sans pour autant occulter la violence sauvage caractéristique du combo. La musique est donc très élaborée et allie habilement les ambiances planantes, à l'instar de "All or Nothing", "Entitlement" et le début d’"Apophthegmata", et les envolées agressives aux riffs diablement efficaces, comme sur "Common Prayers", "The Hermit Saints", ou encore la fin d’"Apophthegmata".

Le clavier est au cœur des compositions et envoûte par ses sonorités aériennes, accompagnant à merveille les soli "Gilmouriens" de Ricardo, qui sait également se montrer aussi puissant qu’à son habitude par des distorsions massives et redoutables. Aires Pereira, pour sa part, nous gratifie de lignes de basse toujours plus complexes et mélodiques, donnant à l’ensemble un groove irrésistible. Quant au nouveau batteur, Hugo Ribeiro, il a fait un travail exemplaire, proposant un jeu subtil et varié, à la fois imposant par ses frappes puissantes, bestial par ses tambours entrainants, à l'image de "Apophthegmata", et tout en finesse par des articulations inspirées, comme en attestent "All or Nothing" et "Solitarian".

Au niveau du chant, Fernando se veut plus discret que sur les œuvres précédentes, offrant un chant clair, calme, parfois presque murmuré, et préférant se taire sur deux morceaux instrumentaux. Il s’agit d’un choix délibéré pour servir la musique et laisser les musiciens s’exprimer. Rassurez-vous il reste tout de même très présent et porte les chansons de sa voix profonde et charismatique. Le chant guttural apparaît pour appuyer les parties plus féroces et Fernando nous livre aussi un chant hurlé intense ("Hermitage", "The Hermit Saints"), via une technique initiée sur 1755 ("1 De Novembro") et développée ici pour un rendu dramatique du meilleur effet.

L’album oscille donc habilement entre plages atmosphériques et groove furieux. Le final se fait plus électronique via le long et progressif "Without Rule", aux synthés omniprésents, et l’outro instrumentale à l’ambiance cinématographique et aux dernières notes froides et inquiétantes rappelant Depeche Mode. Pour finir, la production est excellente, chaque instrument est très audible et aucun n'en surpasse un autre. Jaime Gomez Arellan a été un très bon choix pour obtenir ce rendu « réel », sans artifice, comme si le groupe jouait dans votre salon.

Moonspell nous a habitués à changer de thème, de style et d’ambiance à chaque album. "Hermitage" se veut ainsi différent de tous ses prédécesseurs mais est pourtant très signé. Sans se soucier des attentes, le groupe mise tout sur la sincérité de son art et impressionne par sa maîtrise d’autant de registres musicaux, et ce, depuis bientôt 30 ans. Ils ont en effet une capacité extraordinaire à se renouveler en explorant toutes les directions artistiques qui leur plaisent, tout en préservant leur aura si singulière. Les derniers mots de l’album illustrent parfaitement leur credo : « Never too close, never too far, without rule we are ».

10 Commentaires

29 J'aime

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Madness77 - 08 Mai 2021:

Belle chronique il est temps pour moi de découvrir cet opus bien prometteur. 

Bark_at_The_Moon - 24 Fevrier 2022:

Album fantastique. Probablement leur meilleur à ce jour.

heavyjos84 - 25 Fevrier 2022:

pour ma part qui a toujours aimé chaque album et meme sin/pecado que je trouve est magnifique pourtant j'adore quand ca growl, j'écoute leur album régulierement mais celui ci je l'écoute presque pas et je n'arrive pas a l'apprécier, je les acheter malgré tout sans meme le sortir de temps en temps, je ne sait pas pourquoi mais j'accroche pas

 
clhclh - 04 Fevrier 2023:

Je viens de recevoir From Down Below (blu ray / cd) de moonspell.J'insère le blu ray et je lance le concert. Premier morceau... La claque... J'ai du mal à m'en remettre... Mais je ne connais pas ce morceau??? The greater Good? Une reprise peut être? Je fonce dans mes CDs de moonspell mais pas de trace de ce morceau... Comment est ce possible??? 13 CDs + des DVDs... Mais rien... Vite spirit of metal... J'ai raté un album??? Hermitage? 2021... Le blu ray enchaine les morceaux d'hermitage (je croyais que ce blu ray était un concert classique... claque sur claque... Je ne suis pas un gros fan de moonspell (mais ce très bon groupe que j'écoute avec plaisir mérite sa place dans ma discothéque) mais je crois que je suis déjà accro à cet album alors que je ne l'ai pas encore acheté... allez vite une commande...

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